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Je viens de le voir sur ARTE, totalement par hasard, sans réellement savoir ce que je regardais. Et c’est assez captivant.
En jouant sur des ficelles de pathos qui pourraient paraître faciles (on a un biopic sur une artiste peintre naïve, et le scénario aborde le sujet par le biais d’une histoire d’amour en milieu rural pauvre, une approche que, rétrospectivement, je trouve casse-gueule), la réalisation arrive à brosser le portrait d’un couple qui ne dit pas les choses importantes et se contente de maugréer pour l’une et de répéter pour l’autre. Et l’ensemble est d’une grande finesse, avec, justement, tout le monde dit qui passe d’abord par le silence et ensuite par la métaphore ou l’allusion.
En parallèle, il y a bien entendu cette vie étonnante d’une peintre naïve qui crée une œuvre demandée (et « récupérée », pourrait-on dire) par le monde des galeristes, mais le film ne fait guère de commentaires sur ce contraste violent. Ce qui semble intéresser la narration, c’est la résilience, la construction et reconstruction de soi : à preuve, les secrets qui émergent en milieu de film, et qui reviennent, prenant à chaque fois une nouvelle signification. Et à chaque révélation, il y a une nouvelle blessure et une nouvelle cicatrisation.
Le tout porté par une actrice inspirée et phénoménale. Mais Ethan Hawke n’est pas en reste, campant un bougon solitaire qui n’a pas appris à s’exprimer (à l’écrit, à l’oral, au niveau des sentiments) et qui incarne un taiseux touchant assez incroyable.
J’ai loupé le début (dix quinze minutes) ce qui me donne envie de le revoir.
Jim
Ca brosse un récit fictionnelle sur la base de la vie de Séraphine de Senlis à lire ton retour
Sans doute à cause de mon emploi abusif ou erroné de l’adjectif « naïf ». C’est celui qui m’est venu à l’esprit, mais en lisant un peu plus de choses sur Maud Lewis, je note que c’est « folklorique » qui revient le plus souvent.
Jim