Ah, j’avais cette sensation aussi, mais sans parvenir à l’exprimer.
C’était d’ailleurs le cas de pas mal de parutions « adultes », j’ai l’impression (mais beaucoup n’ont pas marqué les esprits… On tombe parfois dessus dans les vide-greniers).
Tori.
Ah, j’avais cette sensation aussi, mais sans parvenir à l’exprimer.
C’était d’ailleurs le cas de pas mal de parutions « adultes », j’ai l’impression (mais beaucoup n’ont pas marqué les esprits… On tombe parfois dessus dans les vide-greniers).
Tori.
Dans ce numéro, il y a un article expliquant la fâcherie avec Tardi (à la suite d’un article de Manœuvre, tout ça, c’est un peu long à expliquer, je vous laisse découvrir par vous-mêmes). En filigrane, le fait que (À SUIVRE…) était une revue plus installée et « sérieuse », bourgeoise en somme, que Métal Hurlant qui était punk. Pour faire court et un brin caricatural, hein, mais c’est ainsi qu’est en gros formulé le ressenti de l’époque, y compris dans la rédaction de Métal.
Bref.
Et en lisant l’article, je me dis que, même si je ne lisais (À SUIVRE…) qu’à la bibliothèque de l’école ou chez les copains, ne pouvant financièrement suivre aucune de ces revues, j’étais déjà à l’époque plutôt du côté de celle-ci que de Métal. Je trouvais les auteurs plus costauds, le propos plus construit, l’environnement éditorial plus riche et plus fécond.
Jim
Et plus innovant, aussi, non ?
(À suivre…) m’a toujours semblé assez conventionnel (et un peu prétentieux, aussi), peut-être à tort, mais il ne l’a jamais attiré.
Tori.
J’ai l’impression que tu m’as lu un peu vite (ou bien c’est moi qui ne comprends pas ta réponse) : les auteurs plus costauds, je les trouvais dans (À SUIVRE…). La production de Métal me semblait trop bordélique et trop inégale (pour un Caza que j’aimais et dont j’appréciais les recherches, combien de trucs pas aboutis…).
(À SUIVRE…) me semblait aussi moins tape-à-l’œil.
Jim
En effet, je t’ai lu trop vite : j’étais passé à côté de ce passage :
Je n’ai jamais été trop attiré par l’un ou l’autre, mais Métal Hurlant me semblait (encore une fois, peut-être à tort) plus innovant. Et ses thèmes me parlaient plus. En revanche, comme tu le soulignes, il y avait un peu un côté amateur chez Métal Hurlant (cet aspect fanzine de luxe dont tu parlais), et semblait bordélique, oui.
Moins tape-à-l’œil, peut-être, mais un brin élitiste, j’ai l’impression.
Tori.
Je ne pense pas que ce soit à tort. Le rédactionnel de ce numéro 2 revient régulièrement sur le mot d’ordre de Dionnet : la liberté. Il fait venir des auteurs afin qu’ils s’expriment selon leurs envies, qu’il s’agisse de la pagination, de la technique, du sujet (voir mes commentaires ici et là, notamment sur Heilman, une série qui leur a valu du courrier en colère… et notamment de la part de l’extrême-droite de l’époque, qui n’appréciait pas qu’on se moque de la croix gammée…). Logiquement, la liberté formelle amène à une certaine innovation.
Peut-être.
J’ai lu (À SUIVRE…) (et un peu Métal) au lycée (sans doute vers la fin du collège aussi) donc mettons au milieu des années 1980, à la louche. À cette époque, dans mes goûts, dans ma perception de la bande dessinée (américaine, beaucoup, et franco-belge un peu…), j’étais animé par une certaine recherche de l’exigence, à défaut d’autre mot. J’avais déjà des réactions épidermiques par rapport à l’expression « bande dessinée adulte », que je trouvais galvaudée. J’avais déjà compris que les comics pouvaient parler de drogue, de suicide, de violence scolaire, d’alcoolisme, de cancer, et j’avais du mal à trouver des équivalents dans la franco-belge. Et quand on me disait que Métal, c’était adulte, j’avais la sensation que ça se résumait au tandem « sexe et violence » (c’est réducteur, mais pas tout à fait faux), et je trouvais que c’était de la bande dessinée plus adolescente qu’adulte. Alors qu’O’Neil et Adams avaient parlé de féminisme, de drogue, de racisme au tout début des années 1970, j’avais l’impression que la BD franco-belge en était encore à faire sa crise de boutonneux.
Dans ma recherche de choses qui, à mes yeux, étaient un peu plus exigeantes, (À SUIVRE…) me semblait proposer une réponse intéressante. Comès, Schuiten & Peeters, ce genre de choses, ça me semblait tirer vers le haut une bande dessinée franco-belge qui me semblait à l’époque écartelée entre les immobiles aventures des vieux héros inaltérables et les crises d’adolescence de Métal.
Alors bien entendu, tout cela est un peu faux, incomplet, partiel et partial. Je m’en rends compte en replongeant dans la production de l’époque. Mais c’est un peu comme ça que je percevais le truc. C’est pour ça aussi que j’ai été très sensible à l’apparition des collections « Aire Libre » et « Signé », en 1988, qui étaient à mes yeux les héritières de « Histoires et légendes », par exemple, et qui me semblaient répondre à mes exigences effectivement élitistes de l’époque (j’entrais en fac, je roulais des mécaniques, j’avais des lectures sérieuses, moi monsieur).
Bon, bien sûr, depuis, j’ai vieilli et j’ai appris des trucs, mais effectivement, le côté plus élitiste m’a séduit.
Jim
Oui, ce serait plutôt de la BD pour adultes (ou pour public averti, en fait.) que de la BD adulte.
C’est de la « BD adulte » par opposition à la « BD jeunesse ».
Mais (À suivre), ça me fait penser à « La manga » chère à Frédéric Boilet, ou au roman graphique…
Mon sentiment est sans doute faussé en partie parce que je l’ai découvert au lycée, donc pas avant fin 91 ou début 92… Et que je trouvais que c’était de la BD « chiante ».
Tori.
Oui, subtilité qui m’échappait à l’époque.
D’ailleurs, une fois que c’était publié en album, on appelait ça des « romans ».
Jim
J’ai vérifié les pages dans deux autres kiosques : le problème était présent aussi… Mais j’ai regardé les exemplaires qu’on avait en boutique, et ils ne sont pas touchés.
Il semble donc que ça ne touche que la version presse et pas la version librairie.
Au passage, le code-barres n’est pas au même endroit sur la couverture :
Tori.
Team roman (à suivre) de très loin.
Comment ne pas, lorsque cela débute avec ici même ?
Ah il y a donc deux versions ? J’avais pas compris.
J’avais remarqué ça, mais je pensais que c’était simplement une modif entre la mise en ligne des informations et la mise en vente.
Diable.
Donc, pour résumer, la question essentielle est :
Tu penses que la version librairie est commandable partout (en étant sûr de récupérer cette version, pas l’autre) ?
Parce que si oui, je vais commander de ce pas !!!
Jim
Non, les deux images correspondent l’une à la version presse, l’autre à la version librairie. Et le code-barres, donc, n’est pas situé au même emplacement sur les deux versions.
Je ne sais pas.
Dans toutes les librairies, oui. Dans les kiosques qui font de la librairie, peut-être (c’est distribué par Hachette).
L’ISBN/EAN est 9782731607123 si ça peut te servir.
Tori.
J’avais pas compris.
Oui, je vais commander chez ma libraire.
Super, merci !
Jim
Ah, ma libraire confirme que c’est commandé.
J’attends de bien vérifier mon exemplaire, mais en tout cas, merci du tuyau.
Jim
Je suis passé dans un kiosque qui avait trois exemplaires… Ils étaient exempt de l’erreur de fabrication.
Le tirage de la version kiosque n’a donc pas été touché dans son intégralité.
Tori.
Diable !
Quelle affaire.
Jim
Hop, récupéré un exemplaire de la version librairie (avec le dernier Aristophania). Ce qui me permet de regarder de plus près les trucs qui étaient « masqués » par le doublon de cahier. Dont quelques pages de Bilal. Je vais regarder ça de plus près très vite.
Jim
Je n’ai pas écouté le podcast. Par contre, je ne comprends pas cette partie :
Ce N°1 vend 70 000 exemplaires. Un énorme succès.
Mais le 6 octobre 2021, refroidis par la formule du N°1, les Humanos signifient à Bernière la fin de leur collaboration et reprennent le contrôle du titre.
C’est un succès, mais les Humanos sont refroidis par la formule. Pourquoi ? Qu’est-ce qui ne leur a pas plu ? Soit c’est du politiquement correct et la formule de la phrase nous prend pour des cons, soit ils ne savent pas (ce que je doute, vu l’auteur de l’article, qui doit même avoir les deux sons de cloche).
Là, on a l’explication. C’était visiblement prévu.