MEURTRE AU MONT-SAINT-MICHEL (Jean-Blaise Djian / Marie Jaffredo)

L’album, visiblement fait pour permettre aux lecteurs d’explorer les recoins du Mont-Saint-Michel dans une approche patrimoniale, propose une enquête policière dont l’action se déroule en octobre 1936.


La population, composée du maire qui est également hôtelier, de quelques rares touristes (ce n’est pas la saison, et ce n’est même pas l’année, ce qui permet de réduire le casting), du curé et de quelques familles locales), est confrontée au décès violent de la bonne du curé et à la disparition d’une petite fille, ce qui augmente l’inquiétude des habitants. D’autant que la rumeur se répand qu’un étranger rôde dans les ruelles, dérobant dans les garde-manger.

La gendarmerie étant occupée ailleurs, le maire organise donc un confinement dans l’espoir que tout se passe bien en attendant l’arrivée des autorités. Bien entendu, rien ne se passe bien.

Si l’on reconnaît bien les lieux et que l’on sent l’étroitesse des rues et le caractère étouffant du décor, l’intrigue n’est réellement une enquête qu’à la toute fin, dans une réunion des personnages à la « whodunnit » (il me semble qu’il n’est pas innocent que certains personnages se prénomment « Hercule » ou « Agatha », par exemple). Mais l’essentiel de l’album consiste à faire monter la sauce, à dresser le portrait d’une population paranoïaque, à transformer la quête d’indice en traque et en chasse à l’homme.

L’ensemble se lit agréablement, même si l’on pourrait reprocher certains dialogues un peu trop explicatifs (comme si le personnage s’écoutait raconter), certaines bulles pas toujours bien placées, certaines réactions parfois un peu outrées.

Jim