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Tome 1 : Moyen-Age, 4 cavaliers d’Apo surpuissants qui jouent les Attila, 2 Missi Dominici (sorte d’équipe d’Indiana Jones secrets qui doivent ramener à Rome toutes les reliques éparpillés sur Terre), un peuple de païens avec un enfant assez innocent aux pouvoirs magiques, que forcément les Apo veulent. Grosso modo, voici le pitch. Premier tome qui lancent tout ça, c’est pas mal, ça rentre assez rapidement dans le vif du sujet, excepté pour les 2 Missi Dominici pour qui l’auteur, Thierry Gloris, prend le temps de développer une « relation » et une présentation plus ample des caractères et capacités. Pour le moment, ces deux perso principaux ne sont pas intégrés dans l’intrigue principale, mais je pense que ce sera le cas dans le tome 2. Y a du surnaturel au milieu de tout ça, chaque camps semblent avoir des super-pouvoirs.
J’aime bien aussi que ça situe du côté de Riga, ça change des zones habituellement « visitées » dans les récits moyenâgeux.
Pour le dessin, Benoît Dellac réalise ici sa première BD. Et son style va forcément progresser. J’ai commencé la lecture en ayant la petite dans les bras, attendant qu’elle finisse de digérer son bib de nuit, et j’ai vite arrêté, parce qu’en fait, cela manquait de lisibilité. Parce que dans les cases, les scènes sont en plan large, avec une « caméra » éloignée de l’action. Et par quelques moments, ce qui se passent entre deux cases n’est pas si explicite que cela. Donc, on perd en fluidité. Cela dit, une vraie volonté de donner du rythme et de l’énergie dans les combats, des visages qui s’expriment, une belle ambiance (la colo doit y être pour quelque chose). Il y a beaucoup de détails quand même, mais je me demande si par moment, ça ne manque pas un peu de précision (sur les corps surtout. Par exemple, les 4 cavaliers ont des costards différents, mais deux ou trois sont ressemblants et il n’est pas si évident de les distinguer dans les scènes proposées). Mais bon, pour une première BD, peut être que je chipote pas mal, parce qu’au final, c’est plutôt pas désagréable. Hâte de voir la progression dans les autres numéros.
Et je ne me suis pas ennuyé à lire cette BD, en tout cas.
Tome 2 : ce deuxième opus s’intéresse à la vie d’un des deux perso principaux, mais s’en intéresse trop. Je me demande si la moitié de l’album n’est pas fait de flashback qui ne sert pas à l’intrigue, mais à ses origines évidemment, mais aussi à des explications sur les forces en présence de cette série. Donc, là, Thierry Gloris nous a créé ses X-Men et sa confrérie façon Moyen-Age. Ou un truc du même style. En soit, c’est pas dérangeant, sauf que j’ai été obligé de relire le 1er album pour revoir certaines interactions, des bouts de phrases de bulles m’avaient été échappé et aussi parce que je n’ai pas trouvé ce deuxième tome très clair (pour lequel je me suis repassé également des passages). Donc, ça va vient sûrement de moi, puisqu’il faut m’expliquer longtemps, mais je pense que le fait que l’action dans les cases se déroulent loin accentue cela (et j’ai l’impression que c’est pire que dans le 1er tome). Trois réactions/dialogues de l’infant en fin d’album ne m’ont parus très clairs, les Cavaliers pas clairement identifiés physiquement (sauf un, mais c’est le seul qui a une capuche … eh eh eh, c’est quand même dingue d’être identifié grâce à une capuche) … ça m’a un peu sorti de ma lecture. Et l’intrigue qui dévoile quelques bricoles en fin d’album uniquement, parce que finalement, il ne s’est pas passé grand chose en 46 pages.
Je reste énormément sur ma faim. J’espère que le tome 3 va rattraper un peu tout ça et donner un peu de consistance à l’intrigue.
Edit : j’avais oublié aussi de dire qu’il y a une pu deux inversions de bulles et même une queue de bulle très mal orientée.
Tome 3 : donc, nos 2 X-Missi Dominci sont enfermés dans le château des 4 Mauvais Mathgens, qui lui-même subit le siège organisés par les païens, aidés par l’armée des morts soulevée par l’Infant zodiacal que chaque faction souhaite avoir dans son camp (mais qui est chez les païens bien excités qu’ils sont à invoquer leur dieu). Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, si ce n’est que je suis déçu. C’est hyper classique (sauf peut être la toute fin, mais je soupçonne que ce n’était pas celle prévue de la série, qu’elle devait être plus longue d’au moins un cycle, parce que là, j’ai l’impression de lire des origines délayées à la Bendis. Le côté zodiacal ne sert absolument à rien, jamais exploité, on se demande vraiment ce qu’il fait ici. Les révélations, les retournements de situation sont quasiment attendus (facilités scénaristiques ?), le pire est de refaire exactement la même chose que dans les 2 premiers tomes avec l’un des cavaliers. Après, que ce soit classique ou attendu, c’est une chose, ça arrive très souvent, c’est quand même la majeure partie de la prod BD … mais qu’on ne ressente rien, pas même une petite excitation en plein cœur de la grosse baston, ça, c’est quand même plus ennuyeux. Et puis, finalement, il ne se passe pas grand chose. Et même certaines répliques paraissent bizarres, trop modernes.
Côté dessin, là, on a un rapprochement des cadres de manière plus globale (enfin), même si pour certaines cases, ce n’est pas le cas, et cela l’aurait mérité. On arrive enfin à voir la trombine des Cavaliers. Il y a des bulles qui sont disproportionnées par moment, notamment lors d’une splash-page assez inattendue et surprenante, qui a pas mal d’impact de prime abord. Et j’aime bien le style de dessin utilisé pour les souvenirs de l’Infant.
Donc, au final, une trilogie décevante, pour laquelle j’ai l’impression qu’il a manqué de supervision. Mais les couv’ sont jolies.
