MONSTER t.1-9 (Naoki Urasawa)

N’est-ce pas.
Les « nourritures spirituelles » : je n’avais pas pris conscience à quel point l’expression était juste.

Bah c’est pas mal.

On voit où ça mène !

Jim

C’est bien tu enchaines les classiques apparemment, t’as quoi d’autres dans ta PAM ?

Pile à Manger ?

Presque ! Manga

Des piles de mangas ?! Mais pourquoi donc ?

pour fabriquer des murs

Hokuto No Ken est en route (lu le premier, commandé le deuxième, acheté les tomes 3 à 5…).
Je vais relire Gunsmith Cats, aussi.
J’ai attaqué le premier tome de Cat’s Eye dans la nouvelle édition.

J’aime bien les classiques : d’une part parce que certains sont déjà chez moi, d’autre part parce souvent, ces séries bénéficient de belles éditions, ce qui impliquent des traductions revues, et de qualité (du moins, j’espère).

Y a la nouvelle édition de Sanctuary qui me fait de l’œil. Et puis celle d’Eden. Et je me replongerais bien dans Dragonhead, que j’avais commencé à lire il y a une quinzaine, et qui m’avait semblé très bien. 20th Century Boys, va falloir que je complète, mais je vais chercher l’édition précédente, celle avec la frise, car j’ai les deux premiers tomes dans cette version.

Jim

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Ah ok donc il y a bien de l’action dans tout ça !

Voui.
Depuis que je me suis remis aux mangas grâce à Urasawa (et à quelques tomes de Billy Bat que j’avais trouvés à pas cher dans une solderie), j’essaie de découvrir des trucs, et surtout de replonger dans des séries qu’on m’avait fait découvrir quand j’étais chez Semic. Mais à l’époque, c’était nettement plus pénible pour moi de lire dans le sens japonais, et donc j’avais un peu traîné pour finalement arrêter en route.
Monster, Dragonhead et 20th Century Boys font partie des séries que j’avais ainsi débutées. Donc c’est dans mon viseur. L’autre angle d’attaque, ce sont les séries plus patrimoniales liées à mes souvenirs de dessins animés. Hokuto No Ken en fait partie, par exemple.
Petit à petit, entre grands classiques (y a plein de Tezuka que je n’ai jamais lus, par exemple) et curiosités récentes, je grignote, je grignote…

Jim

la question est surtout te risqueras tu à lire one piece ?

N’allons pas trop vite non plus !

Jim

Ce serait à reculons de surcroît

Gros risque de cassage de gueule.

Jim

N’est pas Michael Jackson qui veut.

Tout à fait.
Chacun son métier.

Jim

Très chouette huitième tome, qui est à la fois une sorte de boucle bouclée (Tenma revient dans le quartier turc où il a sauvé plein de gens dans l’incendie) et un coup d’accélérateur de l’intrigue générale.

Y a de bien belles scènes, comme celles qui concernent les différents témoignages de criminels, remontant à une source commune, un individu étrange et menaçant qui intéresse le psychiatre et le flic à la retraite. C’est bien joué. De même, le chapitre consacré à Nina est d’un bel équilibre.

Après, ce sentiment d’accélération est clairement entretenu par les coïncidences troublantes qui tombent au moment opportun pour faire avancer l’intrigue. Ça passe bien dans la logique qui s’est développée au sein de la série, à savoir celle d’un complot (qui remplace peu à peu le schéma de course-poursuite soutenant les débuts). Et le sous-texte politique est intéressant (redéfinissant le sens du mot « monstre » du titre).

Jim

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Et voilà, tout lu. J’avais effectivement commencé la série, mais je n’avais jamais lu la fin. Et c’est très bien.

La montée du suspense autour de ce qui se déroule dans le village de Ruhenheim est très chouette, très bien dosé, bien flippant. Les retrouvailles entre Runge et Grimmer sont bien écrites, avec un non-dit, une compréhension à demi-mot qui fonctionne à merveille et renforce leur caractérisation. Et puis, l’arrivée de tous les personnages dans un lieu unique se marie avec justesse à la construction du complot, avec son lot de coïncidence.
Y a aussi le thème de la rédemption (pas accordée à tout le monde), qui traverse l’œuvre d’Urasawa, et cette ombre du nazisme (comme forme de manipulation de masse) qu’on retrouve ici et là dans ses récits, de 20th Century Boys à Billy Bat.

J’aime aussi beaucoup l’aspect non résolutif de son intrigue. Si plein de choses sont expliquées (l’expérience de Nina que Johann a faite sienne, l’identité des manipulateurs…), il reste encore pas mal de choses qui ne sont que suggérées. Comme les réelles intentions de Johann, par exemple, qui sont expliquées en partie, sans que cela soit totalement convaincant. Cela garde une part de mystère, trace les contours d’un mal plus informe, plus vaste. Le lecteur se retrouve dans l’état de Tenma, conscient que les choses sont réglées, mais pourquoi que ce n’est pas fini (et la dernière séquence laisse un doute du même ordre).

Reste aussi cette dimension presque méta, cette mise en abyme de la création comme cristallisation des fantasmes et des maux, mais aussi comme chemin possible de la rédemption. Les contes pour enfants annoncent déjà le principe de Billy Bat. Cette partie est passionnante, et aide à construire certains personnages essentiels.

Jim

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ActuaBD : Naoki Urasawa aux 29e Rendez-vous de la BD d’Amiens !