MOON KNIGHT (vol.1) #7-8
Crawley indique à Jake Lockley qu’il a appris, d’un copain de beuverie, que la ville de Chicago risque de vivre un grand péril lors de la prochaine pleine lune, c’est à dire demain soir. Steven Grant décide donc de rejoindre la ville en mooncoptère, avec évidemment Frenchie, mais aussi Marlène et son indic. En arrivant ce fameux soir, il découvre une cité en plein chaos, avec incendie, embouteillages, émeutes…
Ce que le héros ne sait pas, c’est qu’une bande de terroristes, mené par un certain Simon, a versé une toxine dans la réserve d’eau de Chicago la veille, ce qui a rendu tous ceux qui ont bu de l’eau complètement hystériques et mortellement agressifs. Et cela, Moon Knight va le comprendre aux dépens de Frenchie, qui, en s’arrêtant dans un commissariat pour essayer d’avoir des infos sur cette affaire, va s’hydrater, ce qui va finir par perdre l’esprit au point d’envoyer s’échouer le mooncoptère dans le port. Le Chevalier de la Lune va sauver son ami de la noyade, puis, comme il est toujours fou, l’assommer et le mettre à l’abri. Il tente alors de prévenir Marlène restée à l’hôtel, mais les lignes téléphoniques sont coupées.
Par la télévision, il apprend que les terroristes, dont le meneur à un masque de loup-garou, ont lancé leurs revendications (25 millions de dollars avant le lever du jour, sinon, un poison mortel sera déversé dans l’eau) sur la place de la mairie. Les fous, les lunatiques, semblent sous son contrôle, mais malgré tout, Moon Knight l’attaque, puis le poursuit. C’est alors que le « loup-garou » fait exploser une grenade à gaz qui fait halluciner le héros, qui a alors l’impression d’être sur la lune, attaqué par des créatures, qui l’emmène dans un cratère, qui est en fait les rails d’un métro qui fonce sur lui. Il échappe de peu à ce qu’il croit être un monstre, et comprend alors qu’il est victime d’hallucinations, qu’il arrive à combattre. En s’infiltrant dans les dédales du sous-sol de Chicago, il retrouve un Crawley en excellente santé… puisque lui ne boit pas d’eau (presque un éloge à l’alcoolisme ! )
Les deux compères se séparent, Crawley allant dans l’appartement du mec que lui avait évoqué son poto de beuverie et arrivant à mettre k-o deux sbires de Simon, et Moon Knight se rendant à l’hôtel où se trouve Marlène. Sauf que cette dernière a bu de l’eau et est à deux doigts de tuer son amant avant qu’il ne l’assomme, ne pouvant pas faire autrement. Crawley le rejoint et l’informe que le groupe de terroristes n’est plus formé que de deux personnes qui sont à la mairie. L’ultimatum arrivant à son terme, le maire a fait appel à l’armée qui a tenté de tromper Simon et son acolyte en leur envoyer des sacs remplis de gaz au lieu de dollars. Malgré tout, les deux gredins arrivent à s’enfuir en voiture, et Moon Knight, qui a réussi à s’agripper à un hélicoptère des forces de l’ordre, arrive à temps pour empêcher l’homme au masque de loup-garou de déverser un poison dans la réserve d’eau.
C’est la première fois que Doug Moench développe un récit sur deux épisodes depuis qu’il a lancé la série. On verra si c’est une formule qu’il réutilisera, toujours est-il que cela lui permet quand même d’avoir le temps de développer son histoire et de créer plus de péripéties pour le héros. Il faut dire aussi qu’il ne perd pas de temps en mise en place, puisque dès la deuxième page, tout est lancé, et puis surtout, l’auteur utilise assez peu ses personnages secondaires : Frenchie est rapidement mis de côté, Crawley n’est là que pour relancer l’enquête et Marlène sert de caution tragi-romantique au récit. Cela dit, cela permet aussi à Bill Sienkiewicz de produire de pages magnifiques en terme d’horreur, avec une Marlène pleine de folie en protagoniste principale.
Ce diptyque permet aussi de bien mettre en avant le héros, qui reste en costume à capuche quasiment de bout en bout. Cela n’avait pas été le cas depuis un petit moment. Pour autant, Moench met de côté l’aspect schizophrène, il ne parle pas les éventuels pouvoirs qui étaient liés à la pleine lune (même si les clins d’œil à celle-ci sont nombreux, rien qu’avec le vilain) et il n’évoque aucun aspect social, même pas via une bulle égarée. On pourrait évoquer le fait que les SDF sont considérés comme des alcooliques notoires, mais cela est juste factuel (et permet un petite pointe d’humour, assez inattendue, mais bienvenue à ce moment-là du récit).
Même si Bill Sienkiewicz change d’encreur entre les deux épisodes (de Klaus Janson à Frank Giacoia), on ne ressent aucun changement qualitatif, et les deux épisodes fournissent des planches assez marquantes (celles à Marlène folle, comme évoqué plus haut). Ce qui est toujours bien marquant, c’est que tous ses personnages vivent, quelle que soit leur position. Il y a du mouvement à chaque fois, même lors d’un échange verbal basique. C’est assez épatant à observer quand on prend case par case, même quand il n’ y a pas d’action. C’est un bras, une main, des yeux … ça parait tellement évident qu’on peut oublier de le remarquer. Et puis cette expressivité des visages…
Concernant la couverture de l’épisode #7, je me suis demandé si la mise en page du texte n’était une référence à Star Wars… ou s’il y avait une référence SF plus ancienne que je ne connaissais pas. Etant donné que le dessinateur a décidé de présenter son héros sur la Lune.
A suivre dans le prochain épisode : est-ce que le nouvel hélicoptère aura un look différent de celui qui s’est écrasé dans le port de Chicago ?
(Même sur cette couverture, les mains de Moon Knight semblent bouger)