MY HERO'S DREAM t.1-4 (Kara Aomiya)

Tome 2

Prix : 8,99 €
EAN : 9782375062401
Date de parution : 30/04/2021

Tori.

En identifiant et classant quelques titres, je me faisais la réflexion que le yaoi est tout de même bien représenté sur le marché. Notamment par Taifu, en effet. Si on m’avait demandé, j’aurais spontanément dit que le genre était minoritaire, mais j’ai l’impression, là encore, d’être bien à côté de la plaque.

Jim

C’est un marché de niche… Mais une niche bien remplie !

Et les lectrices (oui, parce que c’est très majoritairement un lectorat féminin) achètent énormément (et certaines, uniquement du yaoi, d’ailleurs).

Il s’agit, pour la plupart des titres, de one-shots, mais ça ne suffit pas à expliquer la quantité de titres.

Tori.
PS : Les deux gros représentants sont Taïfu et Hana/Boy’s love (qui vend essentiellement en direct et par abonnement : sa présence en librairie n’est pas aussi importante que celle de Taïfu)

Après le good girl art par les Américains, le good boy art par les Japonais.

J’ai vu passer des séries, quand même.

Jim

Oui, mais la quantité de one-shots est impressionnante (remarque, c’est pire pour le hentai).

Tori.

Tiens, d’ailleurs, ça éveille en moi une autre interrogation : les auteurs de yaoi, ce sont majoritairement des garçons ou des filles ?
Je me pose la question parce que si les lectrices aiment cette forme de « good boy art », je me dis que les autrices peuvent être dans le même cas.

Jim

Des femmes, pour la très grande majorité.

Tori.

Héhéhé, les coquinettes.

C’est marrant, je n’y avais jamais réfléchi avant.
Je ne sais pas trop quoi en penser.

Jim

Je suis sûr qu’il y a un paquet de mecs qui écrivent des trucs lesbiens.

Et au début, le lectorat était en grande partie constitué de lesbiennes, ce qui me semblait curieux : des femmes qui aiment les femmes, mais lisent des titres dans lesquels il n’y a que du sexe entre garçons.

C’est une certitude.

Après, des trucs destinés à la communauté montrée ne sont pas forcément dans le même style…
Un exemple de titres gays qui ne soient pas yaoi :

Tori.

C’est quoi la différence entre les deux ?

Le yaoi, ça cible un public féminin, justement…

La principale différence, c’est ce que Jim nomme « good boy art » (si je comprends bien), dont l’équivalent japonais serait bishônen… Des beaux gosses, en français.

Tori.

C’est subtil, quand même.

En fait, je calque mes propos sur l’expression américaine « good girl art », qui apparaît je sais pas trop quand, mais sans doute assez tôt puisqu’il apparaît dans des catalogues de commande de revues. Bill Ward, l’auteur de Torchy, ou Matt Baker, dessinateur de romance comics, étaient qualifiés de dessinateur de « good girl art » je crois de leur vivant.
Ron Goulart a consacré un bouquin au sujet, mais s’il garde en tête la perspective historique (en gros, des bandes dessinées avec de jolies nanas, en partie destinées aux filles mais lues - enfin, regardées - par les garçons pour des raisons évidente), il en fait une sorte de tradition qui traverse les évolutions. En gros, pour lui, Bettie dessinée par Dave Stevens ou les héroïnes de Chaykin, c’est du « good girl art ».
Disons qu’on peut résumer par l’idée que l’auteur dessine des jolies filles… pour le plaisir de représenter des jolies filles.
C’est dans cette logique que je me dis qu’il y a du « good boy art », des dessins de jolies garçons. Et donc, effectivement, c’est plus des bellâtres ou des minets que des gros moustachus, comme le souligne Tori qui a tout bien compris à ce que je disais.

Au passage, merci Tori pour toutes ces réponses et ces informations. Mettre le nez dans cette section me fait découvrir plein de trucs et prendre conscience de certaines coulisses de ce monde de l’édition BD que je connais assez mal. C’est très enrichissant.

En fait, j’ai l’impression qu’on ne se rend pas compte de la richesse et de la variété du marché. Les beaux éphèbes masquent les gros poilus. Ne pas savoir qu’il y a un marché pour ces deux genres fait qu’on n’identifie pas la différence… ni même la définition précise. En gros, tous les jours, on en apprend.

Jim

Oui, mais même moi qui suit de trèèèèèèèèèèès loin les mangas, je sais que leurs genres sont très fragmentés, comme tu le dis.
Je crois que j’ai découvert ça quand Ed Tourriol a sorti son manga à la française sur les échecs. C’est un genre à part entière au Japon, je crois. Après ça, tout devient possible.

Oui, mais à ce point, c’est frappant : on peut en découvrir d’autres à chaque fois qu’on en identifie un.

Jim

Ah, et les termes officiels ce sont BL (Boy’s Love) pour les yaoi et ML (Men’s Love) pour les titres plutôt « cuir/moustache »… Mais eux-mêmes se divisent en d’autres sous-genres.
Il y a un peu d’info sur Wikipédia :

Tori.

Je le croise souvent en consultant les liens du site, effectivement.

Ah ça, je ne connaissais pas.
Ce genre ne me semble guère traduit (malgré la couverture en français que tu as postée), ou en tout cas traduit en quantité moindre, mais là encore, c’est peut-être une impression faussée.

Jim

En dehors des titres de Gengoroh Tagame (l’auteur des mangas de mon image), je crois que c’est inexistant en français.

Tori.