Pas un, pas deux, mais trois #2 de l’ère Dawn of X cette semaine.
Et oh l’excellente surprise que ce nouveau numéro des New Mutants, après un #1 qui m’avait laissé une impression fortement mitigée. Hickman opère ici en solo au scénario, sans Ed Brisson. Le résultat est de l’ordre du jour et la nuit, et d’autant plus étonnant que Hickman triomphe ici dans un registre où on ne l’attend guère (voire qui passe assez largement pour son talon d’Achille), non pas celui de la SF high concept (cet aspect de l’intrigue lancé dans le numéro précédent est complètement mis de côté ici), mais celui de la caractérisation des persos, dont je reprochais l’absence il y a trois semaines.
Hickman se paye même le luxe de commencer le numéro par ce qui est quasiment une réécriture du numéro précédent, ce qui est moyen sympa pour son co-auteur, mais salvateur. En reprenant et développant le point de vue de Roberto / Sunspot, Hickman tout à la fois clarifie les enjeux centraux de l’aventure et offre aux lecteurs une vraie « voix », qui vient d’entrée contraster très agréablement avec le côté platement fonctionnel de la discussion entre ce même personnage et Dani au tout début du #1.
Pour être tout à fait honnête, la répartition de cette caractérisation des persos n’est pas égale entre tous les membres de l’équipe. Hickman se concentre sur Roberto, donc, et sur Sam et Izzy — et ce n’est sans doute pas un hasard qu’il s’agisse de personnages qu’il avait déjà utilisés (voire, dans le troisième cas, créé) dans son run sur les Avengers —, tandis que les autres assument le rôle du chœur, pour ne pas dire font de la figuration. Du moins cette figuration ne m’a-t-elle pas semblé choquante et à côté de la plaque. Les interactions du trio central, en tout cas, sont un vrai bonheur de lecture, dans le registre de l’amitié / amour vache et de la complicité.
L’autre surprise du numéro, c’est le virage parfaitement assumé vers la comédie. Plusieurs titres de la gamme Dawn of X ont tenté d’introduire une tonalité plus légère voire comique en la mêlant à d’autres choses plus sérieuses. Je n’ai pas toujours trouvé ça des plus réussi, hélas. Ici cependant le registre est clairement dominant, voire quasi hégémonique (la fin prend un virage en introduisant des enjeux de politique cosmique, mais il y a toujours une ou deux répliques pour rappeler que le sourire n’est pas loin). Et surtout ça marche. Il n’y a guère que les deux pages de la scène de la partie de cartes qui m’ont laissé circonspect, rappelant les mauvais côtés du #1. Mais la scène du procès (avec en prime la pique à la fin de la « page de données » rédigée un peu plus loin) ou la discussion sont sur le canapé sont très fun.
Cerise sur le gâteau, même Rod Reis semble plus inspiré ici et évite les malencontreux effets de copié-collé du #1. Le dessin est un poil plus mainstream, un peu moins arty, mais là encore, ça fonctionne.
Au final, un très chouette moment de lecture auquel je ne m’attendais pas !