NEWS : LES COMICS AU CINÉMA ET À LA TÉLÉVISION !

[quote=« Lord-of-babylon »]
(et ils ne faut pas oublier que ce n’est pas qu’une question de succès au cinéma. S’il y a une telle structure autour des films de super-héros c’est aussi parce que tout est géré en interne pour une majorité de titres. Pour les JV c’est plus compliqué et il y a beaucoup de brouzoufs à payer avant de faire le film)[/quote]

Excellente remarque sur la centralisation des décisions.
Mais je crois surtout que la donne qui change, c’est l’univers partagé. Je crois qu’il est là, le fameux « coup de grâce » à l’ancien modèle de Hollywood.
Car les univers partagés permettent de reproduire ce qu’une collection de comics peut faire, à savoir développer plusieurs personnages et plusieurs formats afin de brosser un monde complet.
Là, avec les univers de super-héros, on peut attirer le spectateur de film en film, de film en série, de série en série, de série en film. Sans compter les rebonds vers d’autres supports (la BD, les jeux, les jouets, les peluches, les sous-bocks de bière, les rideaux de douche…).
Star Wars est capable de cela, parce qu’il faut plusieurs personnages, une continuité, tout ça. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’univers qui peuvent se le permettre. La Terre du Milieu, sans doute. J’imagine que les univers genre Warhammer le pourraient aussi.
Mais il me semble que c’est vraiment là que le genre super-héros propose un truc nouveau.

Oui, parce que le film créait des produits dérivés.
Dans le cas de Batman, c’est spécieux, parce que le film de Burton créait ses produits dérivés, mais que Batman continuait à exister en tant que tel sans lui. La série animée de Dini et Timm, c’est un peu pareil, elle a créé ses produits dérivés (les jouets McDo, les verres à moutardes, les BD, les statuettes, les direct-to-video…), mais sans redéfinir Batman en entier. Ces exemples restaient, eux-mêmes, des produits dérivés.

Je n’en suis pas sûr. Mais il est clair que les interactions entre les différents supports sont plus grands, oui, afin de créer des passerelles plus efficaces.

C’est pas bien, ça !

[quote=« Lord-of-babylon »]

Ce qui m’avait frappé avec Jurassic Park (pas à l’époque, je me contentais de trouver les dinosaures géniaux tout en me disant que le requin de Jaws resterait le plus flippant) c’est que le film fut enclenché sur la base du projet de Crichton. Le livre n’était pas encore écrit. Il est sorti avant et fut conçu en même que Crichton bossait sur le scénar. Pour moi j’y vois déjà les prémices de média qui s’entrecroise de manière fusionnelle. [/quote]

Hmm. Je vois.
Je serais moins convaincu, pour ma part. Le projet de roman est un truc que Crichton traîne depuis de longues années avant de le concrétiser, qui a pris plusieurs formes, qui a été un scénario de film au départ… Bref, c’est une vieille idée, et quand on sait que Crichton connaît bien le milieu du cinéma (il a écrit et réalisé pour Hollywood depuis le milieu des années 1970), on peut très bien imaginer qu’il ait eu des contacts personnels afin de développer le projet, et ce depuis longtemps. Et ça fait de lui un auteur que les producteurs surveillent, de ceux dont le moindre roman est optionné avant la sortie. J’y vois plus le fruit d’un hasard bienheureux que Crichton aurait poussé dans la bonne direction, que d’une stratégie longuement pensée. Qui plus est, la première traduction du roman en France porte le titre de « Parc Jurassique ». S’il y avait eu une volonté de développer les deux supports en même temps, le titre aurait sans doute été aligné.
Je comprends l’idée (et j’imagine bien que des précédents éloquents existent) mais je ne suis pas convaincu par l’exemple.

Ma foi, ils regardent les exemples qui se font ailleurs (Marvel, Star Wars) et savent que les blockbusters se rentabilisent dans une logique de feu roulant, donc moi, ça ne m’étonne pas qu’ils y songent.

[quote=« Lord-of-babylon »]* Je pense qu’il y a une difficulté pas encore surmontée du fait de la spécificité du JV dont la force d’impact provient de l’expérience ludique où le joueur est maître. Parmi les jeux les plus emblématiques on remarque qu’ils sont à la lisière de la narration et du jeu. Bonne chance pour retranscrire cela. On peut faire un film ***[Metal Gear Solid/b]***par exemple mais ca ne vaudra jamais l’expérience méta contextuelle et de perte de la réalité qu’un joueur est capable de ressentir en jouant au deuxième jeu par exemple.

Ça pose la question de l’adaptation. Adapter un matériel d’un média à l’autre, est-ce qu’on fait ça pour retranscrire l’histoire, ou pour retranscrire l’expérience ? Retranscrire l’expérience de lecture, ça donne Watchmen, ça donne Sin City, on sent bien la limite de l’exercice (et sa vanité).
Dans le film Doom (petite série Z bourrine mais sympathique disposant d’acteurs impliqués, ce qui sauve plein de choses), les passages les plus proches de l’expérience du joueur sont également les plus chiants (mais ils sont courts, ça va).
C’est une sacrée question, à la fois philosophique, éditoriale, technique…

Jim[/quote]

[quote=« nikohell »]

[quote=« Lord-of-babylon »]
Ce qui m’avait frappé avec Jurassic Park[/quote]

(pas à l’époque, je me contentais de trouver les dinosaures géniaux tout en me disant que le requin de Jaws resterait le plus flippant) c’est que le film fut enclenché sur la base du projet de Crichton. Le livre n’était pas encore écrit. Il est sorti avant et fut conçu en même que Crichton bossait sur le scénar.

Apparemment, certaines sources sur le net ne sont pas d’accord avec toi.
Le livre Jurassic Park a été publié en 1990 sur la base d’un roman commencé en 1983 et le film a été fait en 1993 après la collaboration entre Spielberg et Crichton sur Urgences …[/quote]

Il me semblait même que ça remontait à plus loin. Et que la première mouture était un scénario.
(Bon, moi, Crichton au cinéma, quand c’est lui qui le fait, j’ai jamais été convaincu. Looker, Runaway, c’est quand même bien mauvais… Et Mondwest, c’est sympa, mais qu’est-ce que c’est mou…).

J’avais cru comprendre que l’idée de départ, c’était la génétique. Et que l’idée du parc d’attractions est venue plus tard (sans doute un souvenir de Mondwest). Je pense que dans l’esprit de Crichton, il n’y a pas de lien direct entre Mondwest et Jurassic Park.
Le reste de ce que tu expliques, ça me fait penser à Kubrick qui s’intéresse à une nouvelle de Clarke, et Clarke qui développe un roman en s’inspirant du scénario qu’il a fait pour Kubrick.
Mais ces deux exemples, c’est surtout la rencontre entre des gens, c’est à l’échelle des créateurs que ça s’initie, pas à l’échelle des gros groupes. Enfin, c’est ce qui me frappe.

Jim

Oui c’est assez vrai Jim.
Au départ en 1983, il pense à un roman vu du point de vue d’enfant mais ses relecteurs n’aiment pas.
Crichton transforme par la suite son roman en scénario et à ce moment là, il n’est toujours pas question de parc d’attraction. Mais encore une fois, le point de vue basé sur les enfants ne marche pas.
Il réécrit le tout sous forme de scénario mais du point de vue adulte et lors des tournages d’urgence, Spielberg lui propose de lui racheter le scénario.
Ils partent ensuite sur un accord où Crichton retransforme son scénario en roman et Spielberg se chargera de la production du film.

Mais pour le coup, ça a été réécrit plusieurs fois.

Ah tiens, marrant, j’avais gardé à l’esprit que la toute première version, c’était un scénario. Comme quoi, les souvenirs…
(et j’aurais remonté ça à 1980, pour ma part, voire avant…)
Mais quoi qu’il en soit, ouais, le truc déterminant, c’est la rencontre de deux hommes.

Jim

Non mais effectivement tu as raison, c’est moi qui me suis embrouillé parce que je me rappelais que ça n’avait pas plu à ses relecteurs habituels mais c’était bien un scénario à la base.

C’est des souvenirs de lecture de magazine, tout ça. Je me souviens que j’avais été étonné de voir une couverture de roman « Le Parc Jurassique », et je crois que j’avais commencé à creuser la question à ce moment.
Je connais pas bien la vie de Crichton, mais j’ai vraiment l’impression qu’il y a eu une période où il était nettement plus actif au cinéma qu’en littérature (on va dire, entre Mondwest et Runaway). j’ai absolument pas comparé les dates de sortie des romans, tout ça, ce n’est qu’une impression. Mais guidé par cette impression, ça me semblait logique que Jurassic Park soit né sous la forme d’un scénario, ça correspondait au milieu qu’il fréquentait à l’époque.
Ce qui me fait penser (petit aparté) que Runaway est sorti en 1984. À l’époque, la presse vante le film (Tom Selleck, le flingue qui tire dans les coins…) et c’est annoncé comme le gros succès SF de l’année. Et paf, en face, c’est le rouleau compresseur Terminator, par un petit jeune que personne ne connaît, un certain James Cameron. Et moi je me souviens de Runaway ainsi : comme d’un film mou qui ne tenait pas ses promesses.

Jim

Aujourd’hui c’est plus fusionnel, Man of Steel a le look du superman des comics, voir l’inverse, Nick Fury est devenue noir pour coller aux films Marvel et non plus comme une boutade de l’univers ultimate…

J’écrivais il y a quelques temps que certains scénaristes modernes (je marque le tout avec l’arrivée de Bendis/Millar/Brub/Rucka) voulaient écrire pour le cinéma, mais ne pouvaient pour des tas de raisons que j’ignore et donc importaient le cinéma dans leur écriture de tous les jours (là ou Ellis l’a fait comme un exercice de style dans authority). Je trouve qu’aujourd’hui la boucle est bouclé. Millar écrit ses comics, pour le cinéma, afin qu’ils soient adapté (Kingsman en est l’exemple flagrant) et bosse pour la Fox, Bendis écrit les histoires de Powers pour la TV sans compter son rôle de consultant pour Marvel…

Bref la boucle est bouclée et l’ensemble forme maintenant un début de tout bien homogène.

« Writing comics directly with the screen in mind leads only to madness and to Mark Millar. » (Warren Ellis)

énorme je connaissais pas cette phrase d’Ellis elle sort d’où ? Lui aussi l’aime pas ? Pourtant il lui a bien confié la suite d’Authority.

Ellis s’entend très bien avec Morrison qui déteste Millar ; peut-être a-t-il choisi son camp…?
La phrase est non seulement hilarante, mais également très vraie, à mes yeux.

dans le bouquin de Morrison, ce dernier explique que c’est lui qui a lancé Millar et l’a présenté à Ellis. Et qu’en dehors de ça, Wanted est le premier boulot de Millar dans lequel Morrison n’ait pas aiguillé le truc pour pas que ça parte en sucette.

Après, j’ai tendance à me méfier de ce que raconte Morrison.

Quant à Ellis, il se moque, mais je ne sais pas s’il déteste Millar. Ellis est très taquin, surtout.

Morrison est un gros marchand d’histoires, c’est clair (au propre comme au figuré d’ailleurs).
Sur l’histoire avec Millar, par contre, j’ai tendance à penser qu’il a des motifs valables de lui en tenir rigueur : Morrison non crédité a probablement beaucoup nourri les scripts de Millar (de « The Authority » à « Superman : Red Son » pour le dénouement, en passant par les « Ultimates » pour l’approche) ; Millar dans une probable et classique volonté de « tuer le père artistique » a largement oblitéré ces coups de main.
En plus, Morrison dont pas un des projets n’a décollé à Hollywood doit être jaloux comme un pou de son jeune et très médiocre confrère.

Après, on ne peut lui en tenir rigueur d’aller dans le sens du vent et des billets verts.
Le cinéma, ça paie plus que les comics. Qu’il se serve du système ne me choque pas.

Sans Morrison (enfin surtout sans le succès de son passage sur Authority), Millar aurait abandonné les comics ! J’ai lu ça dans une interviews de Millar je crois, il y a fort fort longtemps …

[quote=« newton999 »]Après, on ne peut lui en tenir rigueur d’aller dans le sens du vent et des billets verts.
Le cinéma, ça paie plus que les comics. Qu’il se serve du système ne me choque pas.[/quote]

Dans l’absolu, bien sûr, il fait ce qu’il veut.
On pourra quand même constater que cette orientation « option cinéma déjà posée avant même la première ligne de script » entraîne une sorte de standardisation de l’écriture, un espèce de formatage très désagréable à mes yeux.

ça fait quand même des années (au moins depuis les années 80) que les scénar’ stéréotypés existent ! (ou alors ce n’est pas ce que tu voulais dire quand tu parlais de standardisation de l’écriture)

Je parlais des standards propres au portage sur grand écran, comme les punch-lines racoleuses, les persos à la coolitude forcée, le high-concept qui se veut révolutionnaire mais ne fait que pomper ce qui se fait depuis des décennies sur papier, ce genre de choses…
Ce qui ne veut pas dire, comme tu le précises, que la BD ne génère pas ses propres lieux communs, loin du cinéma.

[quote=« Photonik »]Je parlais des standards propres au portage sur grand écran, comme les punch-lines racoleuses, les persos à la coolitude forcée, le high-concept qui se veut révolutionnaire mais ne fait que pomper ce qui se fait depuis des décennies sur papier, ce genre de choses…
Ce qui ne veut pas dire, comme tu le précises, que la BD ne génère pas ses propres lieux communs, loin du cinéma.[/quote]

Pardon, j’avais mal compris ce à quoi tu faisais référence (elle était trop longue ta phrase pour moi :mrgreen: ), je parlais uniquement pour le ciné, comme tu le dis si bien !

Fais comme si je n’avais rien écrit ! :blush:

[quote=« Photonik »]

[quote=« newton999 »]Après, on ne peut lui en tenir rigueur d’aller dans le sens du vent et des billets verts.
Le cinéma, ça paie plus que les comics. Qu’il se serve du système ne me choque pas.[/quote]

Dans l’absolu, bien sûr, il fait ce qu’il veut.
On pourra quand même constater que cette orientation « option cinéma déjà posée avant même la première ligne de script » entraîne une sorte de standardisation de l’écriture, un espèce de formatage très désagréable à mes yeux.[/quote]

Je dois confesser que la lecture de Starlight m’a réconcilié avec le bonhomme.
Je crois que c’est un gars qui sait écrire, qui a du flair, qui manipule bien ses effets. On a compris qu’il n’a pas d’idées formidables, qu’il ne joue qu’avec des clichés. Mais pour reprendre une expression que Christophe Darras avait utilisé pour Sal Buscema, on pourrait qu’il n’a pas inventé la poudre mais qu’il sait la faire parler.
Ce qui l’a propulsé en avant, c’est son côté provoc. On le sentait sur Authority, on l’a vu sur Ultimates, et c’est ce qui l’a propulsé en avant pour Wanted, Chosen et quelques autres trucs. Mais si on lit Superior ou Super Crooks, qu’est-ce qu’on a ? Une histoire assez classique, pétrie de bons sentiments, avec un petit nappage de provoc à deux balles. Genre, un bon petit gars qui fait semblant d’être un voyou.
D’un côté, ça peut paraître décevant. De l’autre côté, au final, ça le conduit à faire des trucs grand public de bonne qualité (Starlight, c’est quand même de la haute volée, même si c’est cousu de fil blanc).
Personnellement, je ne déteste pas sa « nouvelle période » bien sage. Son Jupiter’s Legacy, c’est un peu Watchmen pour les cœurs sensibles. Chrononauts, ça vole pas haut mais c’est rythmé et drôle. On découvre un Millar en mode « entertainer », et moi, je déteste pas. Je préfère qu’il m’emporte dans une histoire distrayante plutôt qu’il se perde dans ses pochades de sale gosse.
Mais c’est moi, hein.
Je pense qu’à long terme, s’il continue comme ça, il laissera l’image d’un bon faiseur plein d’idées, pas d’un grand auteur.

Jim

Je reviens sur la discussion précédente. J’y réfléchissais sur la route et je me demande si le changement d’acteur (ou de personnage) dans le rooster principale ne va pas déterminer une certaine orientation.

En gros : est-ce qu’Iron Man va survivre à Robert Downey Jr ou pas ? Parce que même si on parle de franchise, de marques etc etc, il reste un fait indéniable. Le succès d’Iron Man est du en grande partie à l’acteur et je pense que, dans une moindre mesure, Chris Hemsworth puis Chris Evans ont beaucoup joué pour la popularité de leurs personnages.

Comment Marvel va gérer le départ de ces acteurs ? Je pense que la manière de faire va déterminer beaucoup de chose. Les personnages resteront-il et seront-il remplacé par un autre acteur ? Et si oui est-ce que ce sera un jeune peu connu ou une star confirmé ?

Ou bien le studio changera t-il ses personnages pour un temps ? Pourrait-il enlever Iron Man de l’équation, mettre la version féminine de Thor par exemple ?

On remarquera que la Fox a bien réussi sa transition je trouve. Tout le monde accepte que McAvoy et Fassbender soient les nouveaux avatars de Xavier et Magneto et Days of Future Past permet aussi la transition vers de nouvelles représentation de Cyclope, Storm et Jean Grey. Plus important on voit que Wolverine est peu à peu mis de coté sans trop de problème je trouve.