En fouinant dans le rayon manga d’une solderie où j’ai quelques habitudes, je tombe sur le premier tome de Niji-Iro Tohgarashi, une série réalisée par Mitsuru Adachi.
Il se trouve que j’aime bien son dessin : c’est rond et expressif comme du Rumiko Takahashi, et j’y trouve un dynamisme qui me fait penser à Akira Toriyama. Donc à mes yeux, c’est très séduisant.
Bon, je ne sais pas du tout de quoi ça cause. Mais ce qui m’a fait dresser l’oreille, c’est que ce n’est pas un manga de sport, genre dans lequel Adachi s’est distingué.
Ce qui m’épate un peu, c’est que la série semble très peu évoquée dans le forum. Un conseil par-ci par-là, une évocation à l’occasion d’une discussion concernant une autre série d’Adachi, mais autrement, c’est très maigre…
En septembre 2009, Istari avait une bonne surprise lui aussi :
Oui ça change totalement des autres Adachi, non seulement c’est pas du sport (et surtout c’est pas de la romance) mais en plus c’est axé aventure comique et ça ne se passe pas de nos jours/ dans notre monde : on est dans une sorte de futur alternatif du Japon qui ressemble à l’ère Edo. Pour l’histoire on suit un garçon qui à la mort de sa mère découvre qu’il a 6 frères et sœurs tous d’une mère différente, il entreprend de les retrouver puis fait le tour de ce Japon avec eux pour se recueillir sur la tombe des mères de chacun sous fond de mystère et de peripeties.
Même si c’est pas son meilleur je trouve ça génial comme la plupart des Adachi.
Je pense que ça devrait te plaire, Jim.
On a le style Adachi, mais sans être dans de la romance sportive.
Je pensais en avoir déjà parlé sur le forum, mais apparemment pas.
Je n’ai pas grand chose à ajouter à ce qu’a dit Masumura, si ce n’est qu’en plus, la série a l’avantage de ne pas être trop longue (ce qui, quand on les cherche d’occasion facilite la tâche).
Le peu que j’ai pu trouver me donne l’impression que les lecteurs sont plutôt contents et ont tendance à conseiller. Ce qui rend étonnante la maigreur de ces commentaires sur le forum.
Ce premier tome est très sympathique : on suit un jeune homme qui vient de perdre sa mère et de découvrir qu’il a plein de frères et sœurs, nés d’unions différentes, qui vivent dans une grande maison où ils ne paient pas de loyer. L’ombre du père est présente, son nom inconnu et son influence positive.
Notre héros va donc apprendre à vivre avec cette fratrie imposée. Sa fierté le poussant à refuser l’argent livré par cette figure paternelle absente à qui il reproche bien des choses (je le comprends), il cherche des petits boulots. Tout ceci entraîne des rencontres souvent problématiques, quelques scènes d’action et beaucoup de séquences d’humour. C’est très joli, même s’il ne se passe pas grand-chose dans ce premier tome à l’atmosphère attachante.
Ce qui me plaît beaucoup, c’est le côté méta du truc. Adachi enjambe régulièrement le quatrième mur, et ça commence dès l’adresse au lecteur situant l’action dans le « futur ». Ça continue avec de nombreuses sur la construction du récit, jusqu’aux petites annonces consultées par le héros qui renvoie au quotidien (plus ou moins fantasmé) de ceux qui font profession de mangaka.
J’ai même l’impression que l’auteur s’amuse avec les codes visuels : il ne dessine pas Natane, la sœur, de la même manière qu’Okayo, la jolie riveraine dont les yeux sont constamment emplis d’étoile à la manière des shojo de Yumiko Igarashi, à l’exemple de Candy, entre autres.