NOÉ (Darren Aronofsky)

La nouvelle bande-annonce :

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Ma première réelle déception dans la filmo d’Aronofsky, même si j’étais déjà un peu dubitatif devant « Black Swan » (intéressant mais surcôté, c’est en tout cas très en-deçà de « The Wrestler »…).

Je n’ai pas détesté en bloc : le film n’est pas exempt de morceaux de bravoure au souffle épique certain (dont, bien sûr, le fameux Déluge, très impressionnant sur grand écran), le casting est très bien (surtout l’excellent Ray Winstone et la sublime Jennifer Connelly, mais Crowe aussi fait le job), et il y a une très bonne idée scénaristique, celle de faire de Noé un fanatique religieux misathrope, c’est plutôt bien vu.Plus quelques idées de mise en scène, mais j’y reviens.

Mais par ailleurs, le film est d’un académisme assez confondant, avec certainement une grosse pression des studios pour le premier blockbuster d’Aronofsky (il paraît qu’il a failli retirer son nom du générique, avant de revenir sur l’ultime étape du montage), très bavard (histoire qu’on comprenne bien les enjeux) et lorgnant sur des productions récentes au potentiel commercial certain, comme ces hommes-rochers très tolkienesques (et pas très bibliques, malgré la belle et courte séquence de leur arrivée sur Terre).
Et surtout, le film est très lourdement handicapé par un troisième acte interminable perfusé par un suspense totalement artificiel (on connaît la fin de l’histoire, les mecs…). De l’inconvénient d’avoir un climax qui intervient trop tôt dans le film. Plus deux ou trois images bien ringardasses, comme cette colombe avec un rameau d’olivier au bec…au secours.

Et pourtant, les exécutifs auraient mieux fait de laisser les coudées franches au cinéaste, car quand celui-ci imprime sa patte désormais facilement identifiable, on se dit qu’on aurait pu avoir là un prototype de blockbuster « expérimental » sacrément bandant : cf. à ce titre les montages épileptiques retraçant l’histoire de la création, sous grade influence Tsukamoto période « Tetsuo 1 et 2 », une énorme influence revendiquée par Aronofsky.

Au final, un beau gâchis ; dommage, car le film avait le mérite de renouer avec une ambition un peu perdue à Hollywood, celle de se coltiner (comme un Cecil B. De Mille ou plus récemment un Mel Gibson) les grands récits mythologiques et plus spécifiquement bibliques.

L’idée d’un Noé misanthrope et fanatique n’est pas vraiment nouvelle et Ralf König l’a représenté ainsi dans son album « Archétype » (version comique en l’occurence) :
bd-sanctuary.com/bd-antitype … 91603.html

Merci de cet avis, j’hésitai un peu à aller voir ce film… Donc j’attendrai d’autres avis avant de me décider vraiment à bouger (je n’ai pas de cinémas très proches de chez moi).

Je ne connais pas ce titre, mais tu as raison, ce n’est pas vraiment illogique en soi. Mais Aronofsky a dit qu’un des attraits du perso, c’est qu’il n’y a rien ou presque dans la Bible le concernant, c’est une sorte de page blanche. D’où la possibilité de l’amener un peu où on veut.
Mais il est intéressant de noter que deux auteurs différents (quand bien même sur deux registres différents) ont eu un peu la même idée le concernant.

Tiens, j’ai vu ça cette semaine. Bon, la fin (enfin, à partir de la montée des eaux), m’a relativement fait chier, j’en pouvais (et puis on avait compris qu’il était fanatique, ça commençait à devenir limite morbide … bref, je ne comprenais pas cette insistance à nous montrer ça !).
Et, j’y connais rien sur Noé et la Bible, mais les hommes-cailloux, c’est pour faire comme le seigneurs des anneaux et Transformers ?

Donc, ouais, pour du Aronofsky, c’est décevant !

J’ai revu le film lors de son passage télé, et j’ai trouvé ça meilleur que dans mon souvenir (en gros : trop long, trop fantasy (ou pas assez), pas très beau, un peu platement joué…).

En revanche, je ne l’avais jamais vu en VF, et là, à l’apparition de l’ange Samyaza, je note qu’il récupère la voix d’Alain Dorval, le doubleur de Rocky et Rambo. Mais aussi le doubleur de Rachet dans les Transformers. Et là, ça a fait chboum là-d’dans, j’ai regardé Samyaza, ce tas de cailloux qui se plie et de déplie, et je me suis dit « oh putain, les anges, c’est des Autobots ! »

Jim