NOTRE ÎLE SOMBRE - Christopher Priest (Denoël "Lunes d'encre")

Je suis sale. J’ai les cheveux desséchés, pleins de sel, des démangeaisons au cuir chevelu. J’ai les yeux bleus. Je suis grand. Je porte les vêtements que je portais il y a six mois et je pue. J’ai perdu mes lunettes et appris à vivre sans. Je ne fume pas, sauf si j’ai des cigarettes sous la main. Je me saoule une fois par mois, quelque chose comme ça. La dernière fois que j’ai vu ma femme, je l’ai envoyée au diable mais j’ai fini par le regretter. J’adore ma fille, Sali y. Je m’appelle Alan Whitman…
Et je survis dans une Angleterre en ruine, envahie par des populations africaines obligées de fuir leur continent devenu inhabitable.

Notre île sombre est la version révisée du Rat blanc, une oeuvre «de jeunesse» datant de 1971. Se situant dans la droite ligne des romans catastrophe de J.G. Ballard et John Wyndham, Christopher Priest y dresse le portrait ironique d’une ancienne puissance coloniale colonisée à son tour. Plus de quarante ans après sa première édition, Notre île sombre n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Sa critique de l’arrogance des pays du Nord vis-à-vis de ceux du Sud est plus que jamais d’actualité.

Christopher Priest a connu un succès mondial avec Le Prestige, adapté au cinéma par Christopher Nolan.

Broché: 208 pages
Éditeur : Denoël (13 mai 2014)
Collection : Lunes d’encre
Langue : Français
ISBN-10: 2207109763
ISBN-13: 978-2207109762
Dimensions du produit: 20,4 x 14 x 1,8 cm

C’est le même Priest ?

Que celui de la BD ?
Non, c’est une homonymie.
J’avais entendu dire, par un dessinateur qui avait travaillé avec le scénariste, que ce dernier ne voulait plus porter son nom parce qu’il était brouillé avec son père. James Owsley est donc devenu Christopher Priest. L’auteur de romans de SF l’a très mal pris, interprétant cela comme une volonté de s’accaparer un peu de succès.
Moi, personnellement, j’aime beaucoup les deux, qui explorent, chacun à leur manière, des territoires intéressants.

Jim

Et moi, je n’aurais sûrement jamais fait gaffe à l’auteur du roman si l’auteur de BD n’avait pas pris le même nom !

Très bon auteur. Qui officie au moins depuis les années 1970, qui a laissé des trucs assez saisissants à l’époque, et qui depuis quelques années explore les rapports entre l’histoire, la fiction et l’imaginaire, dans une veine qui me semble un peu plus « exigeante » (ou bien est-ce moi qui y suis moins sensible et qui dois faire plus d’efforts), mais toujours passionnante.

Jim