OCEAN CITY t.1-2 (David Chauvel / Vincent Komorowski)

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Louis est un petit truand fatigué. Il vit d’usure, secoue quelques endettés, laissant son épouse et son fils dans l’ignorance. Mais un jour, son fils disparaît. Afin de faire taire les inquiétudes de sa femme, il se met à la recherche du jeune, et trouve la fiancée de celle-ci dans les bras d’un autre. En sortant de la boîte de nuit où s’est déroulée la rencontre, il a une altercation avec un client énervé, qu’il tue par inadvertance. Il cache le corps dans le coffre de sa voiture, qu’il confie à son ami d’enfance Vinnie, ce dernier lui prêtant un véhicule de rechange jusqu’à ce que les choses se tassent. Bien entendu, elles ne se tassent pas. Au contraire, puisque le véhicule est volé…

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Sur ces bases, David Chauvel construit un roman noir serré et sans sucre. Il chapitre les deux tomes, afin d’opérer des basculements entre Louis et les autres personnages, permettant ainsi des retours en arrière qui éclairent certaines actions sous d’autres angles. Cela renforce également la structure du récit en mode « destins croisés ».

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Ce faisant, Chauvel s’inscrit dans une tradition du roman noir qui met en scène des personnages miteux, de basse extraction. Un peu à la David Goodis, notamment. L’enchaînement de circonstances défavorables, déployant une sorte de « machine infernale » de la coïncidence, n’est pas non plus sans évoquer le cinéma de Tarantino, qui s’abreuve à des sources comparables (notamment Elmore Leonard).

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Les textes de voix off sont rédigés à la troisième personne, le narrateur prenant donc des distances par rapport à son personnage, et affichant une omniscience qui tranche avec la première personne, d’ordinaire assez fréquente dans ce genre. C’est très agréable, et cela consolide la construction en simultané.

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Le récit fait deux tomes, que Vincent Komorowski illustre avec une précision redoutable. Son dessin n’est pas spectaculaire, il est entièrement dédié au découpage et aux descriptions d’un microcosme peu reluisant, mais justement cette absence d’effets sert le propos.

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Jim