ODD THOMAS CONTRE LES CRÉATURES DE L'OMBRE (S. Sommers)

Pour ma part, je ne connais pas les livres de Dean Koontz, j’ai juste vu trois ou quatre adaptations de ses bouquins dans les années 90…Phantoms avec Ben Affleck notamment…et j’ai un souvenir un peu plus vague de Souvenirs de l’au-delà avec Jeff Goldblum. Je connais plus le cinoche de Stephen Sommers, un bon faiseur comme le souligne Jim plus haut et dont j’aime bien les premiers films (comme Les aventures de Huckleberry Finn, Le Livre de la Jungle, Un cri dans l’océan et La Momie). Ses derniers blockbusters en date sont aussi marqués par une certaine générosité dans le spectacle et l’action débridée…mais avec des éléments nettement moins bien dosés et une abondance d’images de synthèses qui ont atrocement mal vieillies (Le Retour de la Momie, Van Helsing, G.I.Joe : Le Réveil du Cobra).

Depuis G.I. Joe en 2009, Stephen Sommers s’est un peu éloigné des grands studios (il a quitté pas mal de projets pour « différences créatives » et son remake du Choc des Mondes pour Spielberg est bloqué dans les limbes du dévelopment hell) et n’a signé qu’un seul film de manière indépendante, Odd Thomas contre les créatures de l’ombre. Une comédie romantico-fantastique qui a mis du temps à parvenir sur grand écran puisque la sortie du long métrage a un temps été bloquée à cause d’obscurs problèmes juridiques avant d’être expédiée par le distributeur (chez nous, il est sorti directement en DVD).

Et il est pas mal du tout, ce petit film. Après ses derniers gros spectacles un peu trop boursouflés, Stephen Sommers est revenu à un récit plus resserré (le film dure 90 mn) et aborde ce genre d’histoire fantastique qui prend place dans une petite ville américaine en proposant une aventure divertissante, parfois un peu trop désordonnée mais qui est souvent captivante grâce à son rythme et son chouette casting. Les capacités d’Odd Thomas sont présentées grâce à quelques flashbacks bien placés et à la voix-off…je ne suis pas toujours très fan de ce procédé, mais les réflexions du héros sont plutôt bien écrites (et certaines répliques sont assez amusantes) et cela évite une exposition un peu trop lourde et fait entrer directement le spectateur dans l’univers créé par Dean Koontz. Le film débute d’ailleurs par une scène d’action bien ficelée qui permet d’introduire aussi bien Odd Thomas, de faire une démonstration de ses dons et de détailler sa relation avec le flic joué par Willem Dafoe. C’est concis, bien monté et très efficace.

Les liens entre les personnages sont l’une des forces du scénario. Odd partage son secret avec son ami policier, ce qui lui est particulièrement utile dans ses investigations impliquant fantômes et autres créatures surnaturelles, et avec sa petite amie Stormy. Anton Yelchin, qui nous a quittés bien trop tôt l’an dernier, et la très jolie Addison Timlin forment un couple absolument adorable, ce qui rend le final encore plus touchant. Il y a une jolie alchimie entre ces comédiens qui forment un sympathique trio.

S’il est par moment un peu inégal, ce mélange de genres est plaisant (avec quelques savoureuses touches humoristiques comme le cameo de Arnold Vosloo)…je regrette juste l’emploi d’images de synthèse un peu trop envahissantes pour représenter les Bodachs, ces créatures invisibles qui se nourrissent du mal et de la destruction et que seul Odd peut voir.