ODYSSEUS (Arte)

Situation critique à Ithaque : voila dix ans que La Guerre de Troie est terminée et que tous les guerriers sont rentrés, tous sauf un : Ulysse, dont la rumeur dit qu’il s’est perdu en mer. Ithaque, privée de roi depuis trop longtemps, manque de tout, et le peuple commence à gronder. Pénélope préserve comme elle peut le trône de son mari et tient à bout de bras ce qui lui reste de pouvoir. Elle doit faire face chaque jour aux doutes de tous sur le retour d’Ulysse, et aux manigances de Léocrite, chef des guerriers prétendants au trône. Protégé et écarté par sa mère des jeux de pouvoir, Télémaque, jeune prince ni stratège ni guerrier, devra pourtant agir pour Ithaque. Télémaque sera-t-il capable de défendre le trône de son père ? Et si, après 20 ans d’absence, Ulysse revenait ?

[quote]CREATEUR

Frédéric Azemar, d’après L’Odyssée d’Homère

DISTRIBUTION

Alessio Boni, Caterina Murino, Niels Schneider, Bruno Todeschini, Joseph Malerba, Augustin Legrand, Ugo Venel, Karina Testa…

INFOS

Série française/italienne/portugaise
Série en production - 1 saison
Début de la diffusion : 13 juin 2013 sur Arte
Genre : Péplum
Format : 12 x 52 mn[/quote]

La bande-annonce :

Ah c’est sur c’est pas Spartacus! :wink:
Bon, je ne suis pas client, mais, pour de la série française y a l’air d’avoir un effort de fait, clairement! (par contre dommage le syndrome de la B.A qui en montre trop)

Bien, aucun commentaire depuis la fin de la diffusion, j’en déduis que peu d’iciciens ont regardé la chose ou alors avec l’assiduité d’une jouvencelle amatrice de scolastique buissonnière.

Par pur militantisme et un soupçon de perversion, j’ai regardé l’Odysseus de bout en bout.

Premier constat : c’est long, trop long. C’eût mérité d’être plus ramassé. Deuxièmement, les intrigues post Odyssée officiel sont concentrationnaires, parasites et souvent inutiles. Si la série se tient plutôt au début, elle perd vite en intérêt dans sa seconde moitié, et ce malgré l’arrivée d’Ulysse. Faute d’avoir une ligne directrice forte ou même de prendre le temps d’approfondir ses personnages, elle va se contenter d’en éviscérer 2 par épisodes à compter de l’épisode 8. Hélas, ces tentatives de « chocs » ne freinent en rien la pellicule de rouilles s’amonceler sur le glaive.

Tancer les scénaristes seuls, serait une erreur. Agissant en pool à la manière des américains, ils sont surtout victimes de leur gourmandise. Gourmandise qu’ils ne peuvent pourtant se permettre, n’ayant pas le budget libations d’une ROME.

Stéphane Giusti, responsable de la réalisation des 12 épisodes, est clairement le plus à blâmer. Ses idées de mise en scène sont anémiques, et les choix artistiques initiaux sont à même d’effrayer les plus tolérants. Quand bien même il serait possible d’être indulgent sur les plaies et les épées tartinées au mercurochrome, la mise en lumière de l’Agora, comme s’il s’agissait de la place du Mistral, tient de la disqualification. Les décors apparaissent furieusement comme des cartons peints, et l’absence de poussière en suspension dans l’air fait songer que le service de nettoyage d’Ithaque possède déjà une batterie d’aspirateurs Dyson.

Heureusement, même mal servis par une mise en scène étriqué, les acteurs ne s’en sortent pas si mal. Caterina Murino (Pénélope) dépasse son statut de bella ragazza et parvient à faire vibrer le spectateur. Physiquement affutés & crédibles, les prétendants manquent d’un poil de présence et se font racornir par des dialogues déclamatoires. Bonne gueule et corps sculpté, Niels Schneider (Télémaque), en mal de charisme, peine à rendre crédible un parcours qui le voit se transformer de baudet en cheval de course. L’intensité du jeu est donc plus à chercher du côté des femmes : Karine Testa et Vittoria Scognamiglio étant au rendez-vous.

Plus généralement, en matière de gros barnums télévisuels costumés français, on a vu pire ces dernières années : l’effarant « Inquisitio » et l’accident industriel involontairement nararesque, « Rani ».

Cependant, en ces temps estivaux post baccalauréat, on ne peut qu’agrafer la mention « passable » à la toge de cet Odysseus.

J’avais regardé un peu le premier épisode, sans aller jusqu’au bout et en zappant allègrement sur autre chose, sans que je me souvienne pourquoi. Anémique résume bien la chose, je crois, et je n’ai pas persévéré plus avant.

Je ne m’étais même pas aperçu qu’il y avait un sujet.
Et sérieux, je n’ai pas tenu plus d’un épisode. Vu que je mange tard, et qu’il y a une télé dans la cuisine, j’en ai vu quelques morceaux, et c’est franchement pas possible. C’est pas bien filmé, c’est absolument pas bien joué (niveau Section de Recherches…), le son n’est pas très bon, c’est mollasson en diable, bref, ça part d’une bonne idée et c’est filmé à la française, c’est-à-dire au rabais et sans énergie. Pour la tranche horaire qui a accueilli The Hour ou Real Humans, ça fait mal…

Jim

par contre, tu parles d’intrigues post odyssée ?

tu peux développer ?

(juste pour info, j’ai pas suivi la série. mais je prends des notes depuis longtemps sur le reste du Cycle de Troie, les cinq autres poèmes qui ont été perdus depuis, et qu’on ne connait que par des résumés, ou les adaptations théâtrales d’Euripide et consorts) (mais l’un des poèmes est censé raconter la mort d’Ulysse, de la main de son AUTRE fils, qu’il a eu de Circé)

En fait, assez vite, au travers des prétendants, Sparte est évoqué comme ayant une grosse envie de conquérir Ithaque. C’est une astuce qui permettra de faire revenir certains des personnages de l’Iliade et l’Odyssée.

Dans une visite de « courtoisie », Ménélas vient tâter le terrain. Hélène (Julie Gayet) est présente, et apparemment, vu l’état de son corps, son mari aime bien la passer au tisonnier histoire de lui apprendre la fidélité.

Une fois les prétendants occis (épisode 5), leur fils respectif débarquent et réclame vengeance. Ils se feront réduire 5 épisodes plus tard. L’intrigue est redondante et ridicule. Le fils des prétendants prenant le leadership se nomme Orion, mais n’a rien à voir avec le Orion de la mythologie. Sparte et son émissaire sont toujours à la manoeuvre pour aider ces nouveaux prétendants à peine adultes.

Ensuite, Ulysse craignant une attaque massive de Sparte, conclut une alliance avec les Phéaciens. La chose est scellée par le mariage de Télémaque et Nausicaa. L’actrice aura tout juste le temps de nous montrer ses seins avant de se faire dévisser la tête par Ménélas. Une affaire bien pratique pour Télémaque qui va pouvoir épouser sa servante troyenne à la toute fin de l’épisode 12.

Toujours dans l’épisode final, durant la grosse (rires) bataille rangée sur la plage, Ulysse trouve la mort dans un combat singulier avec Ménélas. En fait Ménélas meurt aussi, dans une astuce plutôt pas mal. Préalablement, un devin lisant dans les entrailles lui dit qu’il mourra de son « propre sang ». Ulysse en déduit qu’il mourra de la main de son propre fils. Il vire grave parano, avant de se raviser pour sa fin salvatrice (c’est obligé, c’est marqué dans le scénario).

A l’exception du mariage avec Nausicaa, qui a une assise véritable dans les poèmes post Odyssée, tout le reste me semble être broderies grossières.