Je viens de lire le premier numéro.
Pour l’instant, je ne suis pas trop convaincu. Bon, c’est pas mal, hein, mais c’est très basique. Elon est donc en forêt, seul, peinard, il lit un comic book dans lequel Olympian, le roi / boss / chef de New Olympus, siège sur son trône quand Vilayne vient lui réclamer un truc appelé Everflow (sans doute l’épée qu’il brandit à la dernière page de l’épisode qu’Elon est en train de lire). Le garçon referme le comic book, lève les yeux au ciel, voit un météore débouler et s’écraser dans les bois : il s’agit d’Olympian, inconscient.
S’ensuit une enfilade de clichés (Elon rentre vite parce que sa mère n’est pas au courant de ses escapades en forêt, Elon est bousculé à l’école par des balourds, Elon va chercher des médicaments dans l’armoire à pharmacie pour aider son héros et trouve des pilules qui datent du temps où sa mère… souffrait d’on ne sait quoi, mais bon, famille à problème, quoi…), dont le plus gênant n’est pas la teneur en soi (j’ai déjà dit que les clichés, c’est comme n’importe quoi, l’important, c’est que les auteurs en fassent quelque chose) mais l’organisation. C’est là que Curt Pires montre des faiblesses d’écriture, puisque le moindre moment de tension est aussitôt soit dédramatisé soit raccourci pour passer au moment de tension suivant.
Les dessins d’Alex Diotto sont pas mal, évoquant un peu l’épure d’un Paul Azaceta. Je le trouve d’ailleurs plus agréable et efficace quand il s’agit de restituer le quotidien d’un écolier que pour transcrire la force des surhommes. Il y a un côté brouillon à son trait qui ne convient pas formidablement à la partie super-héroïque du récit.
Petite astuce : les cases représentant le contenu des bandes dessinées dont Elon se délecte sont colorisées avec des trames (convention aisément compréhensible renvoyant aux modes d’impression des décennies précédentes et signalant un peu lourdement la différence entre fiction et réalité). Or, ces trames apparaissent à certains moments, dans certaines zones de couleurs, dans la partie réalité, notamment quand Olympian doit faire face à des poursuivants visiblement venus de son monde. Comme si, en redevenant héroïque, en retrouvant ses forces, il redevenait fictif.
Bon, malgré l’avis mitigé que me laisse ce premier numéro, c’est pas mal quand même, hein. Mais très convenu. Curt Pires se fend, à la fin, d’un petit texte pour expliquer que cette histoire est la plus personnelle qu’il ait jamais écrite (liée à la maladie et au décès de son père), et on ne doute pas de sa sincérité bien évidemment, mais ce premier chapitre ne brille pas par son originalité. Ni par son émotion, ce qui tombe à plat.
Jim