ORFÉA (François Corteggiani / Emanuele Barison)

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La critique de Orféa T.1 (simple - Dargaud) par vedge est disponible sur le site!

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L’album Orféa de Corteggiani est Barison est un copieux pavé d’environ 150 pages, mêlant le vaudou, les démons chrétiens, la métempsycose, la possession, le tout dans un vaste fourre-tout assez réjouissant, et mené tambour battant (il manque peut-être, justement, quelques moments de pause un peu plus marqué).

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Le personnage d’Orféa a perdu l’homme qu’elle aime, mais elle est persuadé qu’il est toujours « vivant » dans l’au-delà. Sa quête réveille des forces surnaturelles, d’autant que de riches oisifs, sans doute appâtés par des promesses de pouvoir, de richesse ou d’immortalité (et autres fadaises dont raffolent les riches oisifs), progressent sur le chemin les menant à l’ouverture d’un portail derrière lequel se cachent toutes ces merveilles. Orféa trouve de l’aide en la personne d’un « gardien », un combattant affrontant les démons depuis des temps indicibles, et de quelques autres individus chez qui l’apparence peut s’avérer trompeuse.

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L’ensemble est plutôt sympathique (même si l’album m’est passé sous le radar en 2014), bien gratté, Barison déployant un style précis et vigoureux, encore un peu bordélique par rapport à certaines de ses prestations italiennes.
En revanche, l’album n’est pas bien lettré. Les bulles, sur la première soixantaine de pages, sont souvent mal placées, débordant sur les cases voisines, perturbant le sens de lecture. Au bout de cette première partie, les placements de bulles sont plus judicieux, les phylactères se calant dans les coins de cases, afin de gagner de la place et de laisser plus intelligemment respirer les images. Bref, de participer à l’allure générale des planches.
Ça donne l’impression que quelqu’un, chez Dargaud, s’est réveillé et s’est rendu compte que les planches étaient mal fichues. Ou bien personne n’osait donner de consignes à Barison. Ou bien encore, ce qui peut arriver, le responsable éditorial a changé en cours de route. Toujours est-il que les planches sont bien plus lisibles à partir de ce moment, malgré une calligraphie un peu serrée.

C’est dommage : ça nuit un peu au plaisir de lecture. Parce que, au final, l’album est plutôt agréable, prenant, et réserve une jolie surprise à la fin, qui remet en perspective tout ce qu’on vient de lire.

Jim