ORGUEIL & PRÉJUGÉS ET ZOMBIES (Lee / Richards, d'après Grahame-Smith, lui-même d'après Austen)

Discutez de Orgueil et préjugés et zombies

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Seth Grahame-Smith a développé scènes et personnages trash, puisant dans la riche imagerie des histoires de zombies. Bien vu : ce délirant remake (traduit en français chez Flammarion) est aussitôt devenu un best-seller, au point de susciter à son tour un projet d’adaptation au cinéma (avec Natalie Portman) et une bande dessinée, que voici. Orgueil et préjugés et zombies ou comment revisiter un classique littéraire aux couleurs de la culture populaire… Orgueil et préjugés , c’est le célèbre roman de Jane Austen bien sûr, référence majeure des lettres anglo-saxonnes. Sur la trame du roman, qui dépeint les stratégies sentimentales et matrimoniales des familles bourgeoises anglaises au XIXe siècle. Séduction et hémoglobine, carnages et bonnes manières dans l’Angleterre rurale d’autrefois : ça promet !

Petit bonus halloweenesque en ce jour d’hommage à nos morts. Ma mère ne m’en voudrait pas, je pense même qu’elle cautionnerait.

Donc, voici l’adaptation par Tony Lee et Cliff Richards (y a donc erreur dans le titre du sujet, les gars) du livre de Graham-Smith, qui adaptait en mode zombie le livre de Jane Austen.

Ne connaissant ni les œuvres de l’une et de l’autre, ni les adaptations filmées, je me suis engagé un peu dans l’inconnu. Jamais été attiré par le film (quel que soit l’époque) adapté du livre d’Austen, parce que j’ai jugé que ce n’était pas ma came, et je dois dire que le premier tiers de la BD m’a donné un peu raison. Je suis un peu ennuyé avec tous ces perso que je n’arrivais pas trop bien à repérer, les relations entre les uns et les autres, ces bals et histoires de mariage, mais … il y a quand même quelques points sympa d’entrée de jeu.
Déjà, il est déjà acté que les zombies sont là. Les Anglais vivent avec la menace qu’il contienne tant bien que mal depuis plusieurs années, semble-t-il, et là n’est pas le problème, et je trouve que c’est tant mieux, car ça évite d’avoir une sorte d’ersatz de Waling Dead ou d’un Romero (même si je suis loin de tous les connaître et m’en rappeler) et surtout, on gagne du temps. Car en fait, la BD (et donc le livre de Graham-Smith, si j’en crois le résumé de wiki) suit l’histoire d’Austen, en ajoutant les zombies et en adaptant certains points de départ (comme celui évoqué juste avant) et quelques bricoles en cours de récit, ce qui pimentent un peu. Et donc, une fois que les présentations sont faites et que l’intrigue commence à se montrer (les zombies n’étant que le sel pimenté de l’histoire, je le rappelle), ça devient plus intéressant. Parce que les auteurs ont légèrement changé les perso (mais pas les caractères, toujours si j’en crois ce que dit Wiki - et ma femme - sur le bouquin d’Austen), car, le père Bennet avait envoyé ses filles s’entraîner aux arts martiaux (avec ou sans épée) en Chine, afin d’en faire des filles de combat face à la menace zombie. ça aussi c’est le postulat de départ, ce qui nous emmène à des dialogues assez savoureux concernant la plus combative d’entre toutes, Lizzy, qui aurait tendance à vouloir trucider le premier qui n’est respectueux envers elle ou sa famille ou son Maître. Bref, c’est vraiment à partir de la fin de la première partie de la BD que j’ai commencé à m’amuser de toutes ces tractations au milieu de cet environnement zombiesque (on les voit s’inviter en cuisine pendant un bal, ça fait mauvais genre). En tout cas, je salue la qualité d’adaptation au niveau du scénario, ça y ressemble beaucoup.

Côté dessin, tout est en noir en blanc. Pour une fois, j’aurais bien aimé un peu de couleur pour m’aider à me repérer au départ, parce qu’entre les soeurs Bennet, leurs cousines, les amies et les sœurs de leurs soupirants, par moment, je m’y perdais un peu. J’ai vite compris qu’il y avait finalement assez de protagonistes féminins, mais cela a été de même quasiment jusqu’au bout avec les hommes. Heureusement qu’il y avait quelques cheveux bruns et que l’auteur répétait inlassablement les prénoms et noms. Après, cela reste très joli, je trouve que les expressions de visage sont par moment un peu forcées, mais ça reste jamais statique et c’est très lisible.

A noter une boulette en milieu de bouquin par le lettreur ou le relecteur, car les bulles de la première page y sont répétées.

Sur la couv’ que j’avais, Tony Lee n’apparaît pas…

Tori.

Regarde sur la mienne, tu vas voir. Et sur le site de Casterman :

Oui, j’ai mieux regardé la tienne en répondant…

Tori.

Parfait !