[quote]Les otages scandinaves à Rome et en Inde :
Essai de mythologie comparée
Arnaud de Coupigny
Éditeur : Editions CONFIDENTIEL
Prix de vente au public (TTC) : 16 €
136 pages ; 21 x 14,8 cm ; broché
ISBN 978-2-9542713-4-7
EAN 9782954271347
Lors du conflit d’origine entre dieux (Inde, Scandinavie) ou tribus (Rome), deux groupes s’affrontent en un combat sans décision avant de fusionner en une société harmonieuse et complète. Dans son oeuvre, Georges Dumézil est souvent revenu sur l’organisation systématique de ce mythe commun pour valider sa découverte de l’idéologie tripartite des peuples de langue indo-européenne. En Scandinavie, le passage de la guerre à la paix se fait par un échange d’otages. De ce fait, s’il est possible de trouver des traces de la notion d’otage à Rome et en Inde, cela atteste de l’existence de cette pratique à l’aube des temps historiques.
L’étude des différentes sources littéraires montre que dans toutes les traditions, quand ruses et perfidies ont détruit toute possibilité de croire en la parole de l’autre, et que la force est impuissante à emporter la décision, alors la nécessité de contraindre l’autre, et de se contraindre soi-même, à trouver et respecter un accord, se fait par le corps contractuel. Les anciens mythes permettent donc de comprendre la puissance archaïque et toujours renouvelée de la prise d’otages.[/quote]
J’ai eu le plaisir de relire une grande partie de ce bouquin, qui intéressera sans doute les amateurs de mythologie (et autres sujets enivrants). Ce qui me fait deux raisons de l’évoquer dans cette section.
Comme je le disais en évoquant Les Dieux de Kirby, voilà un petit bouquin aride, avec une écriture très pédagogique voire universitaire, avec la présence de répétition et de mises au point régulière en manière de fil rouge. Ce qui peut amener un sentiment de redondance, mais « bis repetita docent », n’est-ce pas.
En même temps, si on peut bien connaître Thor et sa famille asgardienne grâce à nos lectures de bandes dessinées américaines, voir la mythologie gréco-romaine et l’histoire de Rome (après tout, à défaut de baigner dedans, on patauge dedans, en tant qu’Européens), tout ce qui vient d’Inde est peut-être un peu plus flou, donc répéter, rappeler et confirmer s’avère sans doute nécessaire.
L’auteur s’entoure de précautions oratoires, renvoyant à des autorités en la matière et n’hésitant pas à avouer quand son raisonnement s’appuie sur des sources ou quand il se place dans une prospective ou dans une spéculation. En gros, quand il passe du « on sait que » au « on peut supposer que ».
C’est très dumézilien comme approche. Au point que j’aimerais bien qu’à son tour il réfléchisse à Kirby et à ses New Gods. Un cross-over entre les deux bouquins me semblerait passionnant.