OUTRAGE BEYOND (Takeshi Kitano)

La suite d’Outrage (sorti en 2010).

[quote]DATE DE SORTIE PREVUE

6 octobre 2012 (Japon)
Indéterminée (France)

**REALISATEUR & SCENARISTE **

Takeshi Kitano

DISTRIBUTION

Takeshi Kitano, Ryo Kase, Toshiyuki Nishida, Shun Sugata, Ken Mitsuishi…

INFOS

Long métrage japonais
Genre : action/thriller
Titre original : Autoreiji - Biyondo
Année de production : 2012

SYNOPSIS

La famille criminelle des Sanno s’est agrandie. De jeunes requins sont désormais aux commandes, mettant de côté les anciens. Le détective Kataoka va tenter de profiter de cette nouvelle hiérarchie pour mettre à mal la famille Sanno…[/quote]

Pauvre Kitano… Réduit à en faire des suites qui n’ont pas lieu d’être.
Une préquelle, non.
Une suite ??? :neutral_face:
WTF !?! :open_mouth:

Outrage est un bon Kitano, pas son meilleur, mais un bon film ([size=85]un trèèèès bon si on compare à ce qiu se fait à coté[/size]).
Je comprend vraiment pas qu’il y ait une suite.

Je suis tristesse. :frowning:
[size=85]Pourtant j’adore Kitano (et je suis certain que ce film sera bon).[/size]

[size=85]Et pourquoi pas Violent Cop Beyond, tant qu’on y est !!! o0[/size]

A une époque, Kitano avait bien déclaré qu’il voulait tourner une suite à… Jugatsu ! :open_mouth:

Bon en même temps, vu la fin de Violent Cop, on aurait pu avoir une suite, hein ! :wink:

[size=85]
J’ai exagéré donc, mais pour Outrage, je comprend pas trop… :confused:
[/size]

Ah ?
J’étais pas au courant…
Mais wé, c’est étrange, pourtant c’est un de mes Kitano préféré celui-là (le perso de fou qu’il campait dans ce film ! ^^ -[size=85]en dehors de la réal, brut, sec et impeccable[/size]-).

Vivement que Kitano se sorte de l’ornière dans laquelle il est fourré depuis quelques années… C’est vrai qu’objectivement « Outrage » est un bon film, mais à part mettre du beurre dans les épinards, je vois pas trop l’intérêt de refaire ce qu’il a déjà fait mais en moins bien (« Sonatine » et « Hana-Bi » sont deux des plus grands films des années 90, d’après moi).

D’après le dernier numéro des « Cahiers… », il est sur le point de passer radicalement à autre chose, après ce « Outrage Beyond », donc.

Et de retour chez moi, avec mes « Cahiers… » sous la main, je peux préciser que le projet en question est un drame musical qui sera interprété par des acteurs handicapés, un film romantique, de femmes (je le cite). Il rajoute que sa principale source d’inspiration est le travail de Pina Bausch.
Ca change, en effet.

Précisons également que les « Cahiers… », bien qu’ils saluent le changement de cap à venir de Kitano, ont trouvé « Outrage Beyond » (vu à la Mostra de Venise) très réussi, plus noir que son prédécesseur.

Mouaif, je sais pas j’aime moins Kitano quand il se veut trop « auteurisant », genre Dolls, film que j’apprécie, mais bon, pas ce que je préfère dans sa filmo.

Après, on verra bien.

Et puis je ne demande qu’à aimer Outrage Beyond ([size=85]oh le titre à la con ! ^^[/size]) et son prochain projet ! :wink:

Après j’ai quand même beaucoup aimé Outrage m^me si effectivement on est dans la redite, y avait des plans plastiquement très beau, Kitano depuis Zatoichi me décevait un peu, son Takeshi’s et son Achille et la tortue, bof bof quoi ([size=85]et je peux même pas dire que j’ai trouvé ça mauvais, mais bon de sa part j’en attend peut-être trop à chaque fois avec toutes les claques qu’il m’a administré !^^[/size])

Le cas Kitano est très intéressant.

Je partage ton appréciation sur sa carrière : ça se gâte à partir de « Zatoichi » (inclus ou pas, ça dépend des gens, moi j’aime ce film). Et la plupart des films suivants mettent en scène sa crise de la page blanche, en quelque sorte (la fausse bonne idée par excellence à mon avis).

Ce que je trouve intéressant, c’est que Kitano était un immense cinéaste tant qu’il n’y « connaissait rien » si j’ose dire. Je crois que c’est Jean-Pierre Dionnet qui disait à son sujet très justement que connaissant très peu le cinéma, il trouvait une forme de pureté dans sa mise en scène qui renvoyait carrément aux pionniers du cinéma ou aux « laborantins » des années 20 (ceux qui ne subissaient pas le poids de l’histoire du cinéma).
Les choix d’axes de caméra de « Violent Cop » par exemple sont très étonnants (on filme de profil ou de face, point barre, et quasi-exclusivement à hauteur d’homme).
De même, quand on demandait à Kitano si Bunuel était une influence, il avouait n’avoir jamais vu un film de l’espagnol…ce qui est très surprenant tout de même pour un cinéaste.

Mais depuis que Kitano y voit plus clair pour ainsi dire, qu’il a perdu sa « virginité », il semble ne plus trop savoir quoi faire…
Un passionnant cas d’école.

C’était pas vraiment une crise de la page blanche, c’était une rupture délibérée avec ces précédents films. Il disait en interview qu’il voulait changer d’orientation, arrêter de faire les films qu’on attendait de lui et qu’il n’y reviendrait que si ces films « nouvelle orientation » ne marchaient pas. Visiblement, ça n’a pas marché comme il l’espérait. Ce qui n’est peut-être pas plus mal. J’ai gardé peu de souvenirs de Takeshi’s et si j’ai bien aimé la première partie de Kantoku Banzaï quand il revisite les différents genres du (de son) cinéma, le reste du film n’était pas enthousiasmant. Pas vu le suivant où il met en scène sa passion pour la peinture ni Outrage, que j’aimerais bien voir.

Je suis d’accord concernant la rupture avec ses travaux précédents.
Mais il est frappant de constater que Kitano, quand il veut raconter autre chose, ne raconte rien du tout, ou presque (une sorte de réflexion tautologique sur le fait de faire du cinéma, qui donne une impression d’impasse). Et un retour en arrière n’est pas la solution : très bon, « Outrage » qui renoue avec le yakuza-eïga n’a pas du tout le « sense of wonder » indescriptible de « Sonatine » par exemple (c’est celui que je préfère).

Du coup, la rupture totale est peut-être la seule solution, à condition que Kitano ait renouvelé ses thématiques par un gros travail sur son cinéma. Le projet de drame musical a le potentiel, AMHA, de remplir ce rôle de point de départ d’un nouveau cycle…

[quote=« Photonik »]Je suis d’accord concernant la rupture avec ses travaux précédents.
Mais il est frappant de constater que Kitano, quand il veut raconter autre chose, ne raconte rien du tout, ou presque (une sorte de réflexion tautologique sur le fait de faire du cinéma, qui donne une impression d’impasse). Et un retour en arrière n’est pas la solution : très bon, « Outrage » qui renoue avec le yakuza-eïga n’a pas du tout le « sense of wonder » indescriptible de « Sonatine » par exemple (c’est celui que je préfère).

Du coup, l[/quote]

Je crois qu’on a été coupé !

C’est réparé !!

[quote=« Photonik »]Je suis d’accord concernant la rupture avec ses travaux précédents.
Mais il est frappant de constater que Kitano, quand il veut raconter autre chose, ne raconte rien du tout, ou presque (une sorte de réflexion tautologique sur le fait de faire du cinéma, qui donne une impression d’impasse). [/quote]

C’est aussi une trilogie semi-autobiographique : Takeshi’s traite du versant acteur de sa vie, Kantoku Banzaï se penche sur le réalisateur et Achille and the tortoise aborde la passion pour la peinture qu’il a développée suite à son accident de scooter.

Économiquement, si ^__^. ça va peut-être le remettre en selle vis à vis du public (Achille and the tortoise avait été distribué dans moins de dix salles à Tokyo si je me souviens bien) et lui redonner l’envie de tenter des choses plus atypiques, si on en croit la présentation de son dernier film.

C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.

Je ne nie pas le versant autobiographique de sa trilogie, c’est incontestable. Mais il me semble que le films précédents pouvaient se passer de ça, et atteignaient même du coup à une forme d’universalité à force d’épure narrative et d’abstraction.

Les 3 films cités, si j’étais un peu pute, je dirais que c’est Kitano qui se regarde un peu le nombril. Et merde, je l’ai dit (je ne le pense pas aussi clairement en fait).

Y a indéniablement de ça, même si je ne trouve pas forcément que c’est un défaut.

Cela me parait difficile.

Et j’aimerais bien savoir comment Kitano va justifier le retour du personnage qu’il incarnait, alors que ce dernier finit mortellement poignardé à la fin du premier…

Je pense qu’avec Outrage, Kitano a voulu faire un film qui ne romantise absolument pas le milieu yakuza, donc il a laissé de côté les séquences poétiques et humoristiques qui caractérisaient Sonatine et Hana-Bi, par exemple. Dans Outrage, le milieu yakuza est dépeint comme un véritable panier de crabes : des pourritures prétendant respecter un code d’honneur, mais qui s’entre-tuent sans vergogne pour gravir les échelons. En résulte un jeu de massacre assez jubilatoire, mais qui manque d’âme, il est vrai (on dirait un film de commande).

Ce qui m’avait surtout étonné, c’était la représentation de la violence : dans ses films antérieurs, elle était généralement brutale, sèche, comme un coup de poing porté au ventre. Ici, on a droit à une esthétisation d’un autre ordre avec des cadavres de femmes nues, à des fusillades avec ralentis, …

Tu as très certainement raison concernant les intentions de Kitano sur ce « Outrage », notamment sur le refus de la « romantisation », même si ce n’est pas tout à fait le mot qui convient sur les deux chefs-d’oeuvre que tu cites (mais y’a de ça quand même).

Pour la violence, une partie de la presse (pour le public je ne sais pas) avait en effet été outrée par le degré de violence du film; le film me semble un peu trop « humoristique » (à sa manière très spéciale, hein) pour qu’on puisse le prendre réellement au sérieux, sans que ce soit du grand-guignol à la Tarantino non plus…

Je ne peux comme toi que déplorer le changement d’approche de la représentation de la violence chez Kitano : quand on pense aux ellipses couillues du passé (le fameux gun-fight final escamoté de « Sonatine »), ou la « sécheresse » comme tu le dis très bien de son approche globale du problème, on peut s’en plaindre.
En échange, on a un Kitano moins minimaliste qui bouge un peu plus sa caméra et qui travaille son cadre et ses angles de caméra de manière plus pointue (les diagonales et autres lignes de fuite dans ce « Outrage »).

Ca en fait indéniablement un cinéaste moins original…