Première série de Patrick Dumas, Les Aventures de Patrick Maudick constituent sa première incursion dans le monde professionnel, puisqu’il n’a précédemment travaillé que dans des fanzines. Il arrive donc chez Glénat en 1980, réalisant cette série à tonalité fantastique pour le magazine Circus. Deux albums paraîtront chez l’éditeur, un troisième, en 2012, étant compilé à compte d’auteur.
L’action du premier album se déroule en Corrèze, plus précisément dans les environs d’Uzerche, ville natale de l’auteur. Le jeune Patrick Maudick assiste à l’invasion d’étranges volatiles, semblables à des trilobites volants et rapidement surnommés « les oiseaux du diable ». L’enquête qui s’ensuit mêlera civilisation perdue, vestiges souterrains, race antédiluvienne et menace sur l’humanité, dans un mélange qui évoque tour à tour des auteurs comme Lovecraft ou Rosny Aîné. Les péripéties sont nombreuses, donnant une impression de générosité mais également la vague sensation que l’auteur improvise en avançant, sentiment sans doute lié à l’écriture propre à la prépublication.
Le style de Dumas est encore très raide, presque amateur. Les personnages sont plats et rigides, il faudra attendre les pages du second album et surtout la création de Maître Berger, sur scénario de François Rivière, pour qu’ils gagnent en épaisseur et en souplesse.
Le découpage est étonnant : dans de nombreuses pages, le dessinateur divise sa planche en deux, chaque moitié étant composée de longues cases verticales. Parfois, ces cases sont à leur tour séparées en petites cases, ce qui implique une verticalité dans la lecture assez déconcertante, mais étonnamment fluide. Sans doute grâce à la voix off, qui n’abandonne jamais le lecteur et qui, rédigée au passé, confère à l’ensemble une tonalité littéraire à l’ancienne.
Œuvre de jeunesse, Patrick Maudick a depuis été éclipsé par d’autres récits, de Maître Berger à Allan MacBride. Mais déjà, Patrick Maudick déploie un sens évident du détail et de la limpidité.