PENNYWORTH (Saisons 1-3)

Le fameux majordome universe …

Le premier épisode va m’amener à faire mon mea culpa.
C’est de la bonne came. Bien construite, très bien dialoguée, avec un joli cast et une réalisation plus qu’honnête.
C’est de loin la meilleure série du DCCU. De très loin, même.
Ce qui est amusant, c’est que la tonalité du show est très inspirée de celle du MCU. Dialogues avec la même « musicalité », caractérisations amusées, réactions parfois inattendues. Les mêmes dosages. Et ça fonctionne parfaitement.

Ah ben merde alors.

J’ai vu les deux premiers épisodes pour l’instant et je confirme que c’est de meilleure qualité qu’on aurait pu le craindre. De là à dire que c’est la meilleure série DC « et de très loin », ça me semble en revanche exagéré.

Ce à quoi je n’ai pas l’impression qu’on échappe vraiment, par rapport à ce que je disais craindre, c’est l’aspect name dropping attaché au concept même de la série : les personnages s’appellent Alfred Pennyworth et Thomas Wayne, et j’ai vu que Martha Kane était censée entrer en scène un peu plus tard, mais à ce stade ce pourrait être les aventures de Lionel et Jean-Michou qu’on ne voit pas bien ce que ça changerait.

L’argument « comics » permet surtout à Heller de réinventer une Angleterre des sixties de fantaisie, de la même manière qu’il avait adroitement mélangé les éléments empruntés à différentes époques pour donner à Gotham son décorum particulier. L’ambiance qui en découle participe au côté cool et sympathique de la série, que je ne me permettrais pas de nier.

Mais en dehors de ça on reste, pour l’instant et à mes yeux, dans le cadre d’une série pop-corn qui ne casse tout de même pas trois pattes à un canard et ne sort pas vraiment du lot, ni sur le fond ni sur la forme.

Quel show TV DC mettrais-tu devant ? Perso, je crois les avoir tous vus, au moins en partie pour certains, et je ne vois rien de mieux.
Ça ne veut pas dire pour autant que c’est génial. Mais c’est bossé, joué avec conviction, un minimum dialogué. Les épisodes suivants sont un poil en dessous du pilote, mais ça reste honnête.
Du pop corn ? Oui, mais le dessus du cornet.

« Doom Patrol », peut-être ? Perso j’ai bien kiffé la première saison…

C’est-à-dire que le dessus du cornet quand celui-ci est rempli par des trucs comme Krypton:crazy_face:

Bon, je blague, je blague, mais pour ce qui est d’un podium, je n’ai pas de liste préconçue, — peut-être parce qu’aucune série « live » DC ne me semble offrir une réussite aussi éclatante que les meilleures de celles estampillées Marvel. J’aurais quand même tendance à citer, comme Photonik, Doom Patrol ne serait-ce que pour l’originalité et l’inventivité, quitte à ce que le résultat à l’écran soit un peu foutraque, et aussi Titans malgré tous ses défauts.

Sans aller jusqu’à affirmer que c’est incommensurablement mieux, au moins la première moitié de la saison 1 de Black Lightning me semble croiser dans des eaux qui ne sont pas non plus « de très loin » plus basses… Et irais-je jusqu’à l’avouer ? tout en étant tout prêt à reconnaître qu’objectivement les qualités de jeu et de réalisation sont bien en-dessous, j’ai plus de sympathie pour les meilleurs moments de Supergirl — série partie de très loin certes mais qui a fini par développer une vraie conjonction entre un vrai amour d’une mythologie « Silver Age » et une volonté de traiter les sujets de société et d’actualité.

Finalement, c’est peut-être ça que je reproche — encore une fois : au moins pour le moment, c’est-à-dire sur la base de deux épisodes — à Pennyworth : c’est correctement écrit, correctement joué, correctement réalisé, et oui, ça se regarde sans déplaisir, mais tout ça est très calibré et je cherche encore quel est l’intérêt, de quoi ça parle, derrière l’idée de me vendre les aventures d’un nom connu — je n’ose même pas écrire d’un « personnage » tant ce qu’on nous montre à l’écran a peu à voir avec les comics —, enrobé dans un mélange tout aussi calibré de nostalgie artificielle et de critique factice envers les Swinging Sixties.

Doom Patrol, j’ai vraiment aimé au début, mais la série s’est perdue sur la durée. Globalement, elle ne raconte pas grand-chose. Et le pire, c’est que les off de Mr. Nobody finissent par traduire de manière on ne peut plus juste le sentiment des spectateurs.
Une série bien barrée, pourquoi pas ? Après tout, Legion était on ne peut plus barré, et ça a débouché sur l’une des meilleures séries de l’Histoire. Doom Patrol se veut plutôt décalé, mais sans réelle profondeur.
Au final, le show m’a déçu. Il m’a même donné l’impression que les scénaristes ne savaient pas vraiment où ils allaient et quoi faire de leurs personnages.

Toute la came de la CW me laisse relativement froid sur la durée. Même The Flash que j’ai vraiment apprécié au début. Désolé, mais des bouts de « plus mieux » dans Supergirl, ça ne va pas me réconcilier avec ce genre de show plutôt plats.

Black Lightning m’a fait espérer une proposition plus mature du genre par la CW. Mais mes espoirs ont été douchés dès la fin du premier épisode. Un proviseur de lycée qui tue sans états d’âme, c’est tellement à côté de la plaque. Et le propos sur le racisme, poignant au tout début, tourne vite à la caricature.

Alors, dans tout ça, Pennyworth affiche peu de prétentions, mais ce qu’il fait, pour l’instant, il le fait bien. Tu aimerais peut-être que le show soit différent de ce qu’il est. Que la filiation avec l’univers de Batman soit plus marquée. Mais laissons un minimum de temps au temps. Si ça part en couilles, je serai assez honnête pour le reconnaître. Pour l’instant, le fond et la forme sont cohérents. C’est déjà assez rare pour être souligné. Sachant que je ne plaçais aucun espoir dans la série au départ.

Tu trouves ? Je constate bien un ventre mou en milieu de saison environ, quand la série se repose sur des stands-alone assez inégaux, mais je trouve qu’elle retrouve du punch sur la dernière ligne droite, les 4 ou 5 derniers épisodes je dirais…
C’est moins puissant que « Legion », mais dans le genre « concept casse-gueule a priori inadaptable à l’écran », je trouve que les auteurs ont relevé le gant, ce qui relevait de la gageure.

Rien n’est inadaptable. Ou tout peut être adapté, et même complexifié. Ce n’est qu’une question de talent. C’est ce qu’a prouvé Noah Hawley en faisant de Legion une série bien plus que puissante.
Là, pour Doom Patrol, l’équipe a fait un boulot honnête, mais pas transcendant. À cause du ventre mou dont tu parles ; à cause du profil du bad guy omnipotent et omni… rien.
Il y a aussi un manque de rythme global, des circonvolutions de personnages inutiles, des trames scénaristiques chiantes, aucun génie dans la réalisation (de ce point de vue-là, la comparaison avec Legion est cruelle)…
Vraiment, quand je dois me battre pour terminer un show, c’est que ça coince à plus d’un niveau.

OK, mais encore faut-il le faire correctement. Et la tâche n’était pas aisée en l’occurrence. Il y a de jolies trouvailles pour des passages à l’écran pas évident, et une vraie originalité dans le ton… Je ne trouve pas que la série ne raconte rien ; je trouve le portrait de Niles Caulder très abouti, et quelques trajectoires de persos touchantes et/ou étonnantes.
Là où je te rejoins sans réserves, c’est sur la différence de brio dans la réalisation, qui saut aux yeux quand on voit ce qui est tenté (et accompli) sur « Legion », quand la réalisation de « Doom Patrol » est souvent fonctionnelle, et parfois même bateau…

Moi je trouve que vous citez trop Légion en exemple comme étant le maître étalon de la série de qualité, incontournable et tout.
Je ne suis pas très loin dans la première saison que j’attaque à nouveau suite aux nombreux compliments faits ici mais je n’en suis pas à me palucher sur chaque épisode :smiley:

Peut-être que c’est « pas fait pour toi », tout simplement…? On n’est pas obligés de tout/tous aimer. Le fait qu’un nombre important de spectateurs de « Legion » sont globalement dithyrambiques n’indique en rien que c’est la série du siècle ou que tout le monde va forcément adhérer. En fait, je trouve même qu’il est étonnant que la série n’ait pas plus de détracteurs, tant elle est spéciale et « radicale » sur le plan formel.
Je trouve (pour ma part, donc : ça n’engage que moi) que « Legion » est une série de grande qualité car elle est accomplie sur deux plans distincts : c’est une adaptation intelligente d’un matériau de base pas connu du grand public (mais on s’en fout de connaître ou pas le matériau de base, c’est juste un bonus, en l’occurrence) , et c’est en soi une série passionnante, indépendamment de la version papier du concept. Et c’est rare, mine de rien.

Attention, je ne nie pas les qualités de la série mais c’est un ovni adressé à un public restreint (d’où le manque de détracteurs sûrement) et le concept en soi permet des exercices de réalisation qui sortent de l’ordinaire et donc surprend …
Sur des thèmes similaires (pas juste adaptation comics au sens large), c’est un peu l’objet unique. Ça me parait difficile du coup d’en faire le maître étalon du genre au sens large et du coup difficile de comparer avec les séries de super héros spandex (CW) ou d’autres comme preacher ou the boys par exemple.

Pour moi, ça fait partie des expérimentations réussies (brillamment) certes mais ce n’est que d’ici quelques années et notamment une fois que le genre se sera vraiment développé que l’on pourra en faire un maître étalon, pour le moment, ça reste un ovni me concernant.

Même sur les séries faites pour moi, je ne me paluche pas à chaque épisode.

Après j’en profite pour rebondir mais lorsqu’on lit les analyses faites par les fans (toutes séries confondues), j’ai l’impression qu’on va chercher des trucs en se disant que ce sont des trucs glissés par l’auteur volontairement mais qui ne sont que des habitudes d’écritures ou des réminiscences qui se glisse à l’insu de l’auteur même. J’en discutais notamment avec des scénaristes TV/Ciné ce weekend et on voit parfois dans l’écriture des choses que l’auteur a glissé inconsciemment et des choses glissés consciemment qui disparaissent une fois le scénario relu par la prod.

Le gros avantage de Légion et sûrement la principale raison de sa qualité, c’est que Hawley est à la création originale, à la réalisation, au scénario et à la production. D’où une volonté, un concept préservé tout du long. A comparer donc avec des séries ayant le même schéma.

Tout à fait. Des séries d’auteur, en somme, pourrait-on dire. J’ai l’impression qu’il y a en a de plus en plus, des séries comme ça ; je regarde « The Haunting of Hill House » en ce moment, et Mike Flanagan réalise, écrit la plupart des épisodes et est à l’origine du concept (télévisé, je veux dire ; la série est par ailleurs adaptée d’un roman).

OK, je vois. Alors ça, perso, je m’en fous complètement. Que ce soit volontaire ou pas, conscient ou inconscient, ça me fait une belle jambe, en partie parce qu’on a au final pas l’occasion de vérifier/faire le tri (soit parce que l’auteur ne s’exprime pas là-dessus, soit parce qu’il pipeaute, etc…). C’est l’objet final qui m’intéresse, tout ce qui y figure est susceptible d’être décortiqué/analysé, quelle que soit « l’origine » de cette présence.

Je comprends parfaitement, autant j’ai pas de mal à faire de même sur les comics, romans, mais connaissant peut être trop comment cela peut se passer pour l’écran, j’ai du mal à analyser les choses de la même façon.

Mais sur l’ensemble, on est d’accord que Légion c’est du tout bon (et la bande son nom de Zeus !!!).

Je pense que je laisserais sa chance au produit Pennyworth, je trouve que ce qui est fait sur Gotham est plutôt sympa alors que je n’aurais pas misé un franc dessus au démarrage.

Un franc ?!!! oÔ
:slight_smile:

T’imagine le niveau de confiance de départ ? :wink:

C’est vrai que faire de Legion une référence, ça biaise un peu l’analyse.
C’est un show tellement expérimental dans l’approche que ce n’est pas fait pour le grand public.

Le Hannibal de Bryan Fuller, assez jouissif sur le plan créatif, atteignait la limite de ce que les spectateurs peuvent encaisser. Legion va plus loin.

Perso, je suis convaincu que comme Le Prisonnier, qui était un ovni en son temps, Legion marquera les mémoires. Si j’ai raison, ce sera d’autant plus remarquable que le paysage des fictions audio-visuelles est infiniment plus riche aujourd’hui qu’à l’époque.

Bref, retour à Pennyworth dont l’épisode 5 m’a un poil déçu.
À cause du comportement du personnage principal, pour le moins discutable. Voire incohérent.

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