Alors bon alors…
Moi, bizarrement, le mercredi soir, je ne sais pas comment je m’arrange, mais je suis toujours coincé par du boulot en retard. Donc je repars bosser, en regardant un bout d’épisode durant le repas…
Et sérieux, j’ai pas l’impression de passer à côté d’un chef-d’œuvre.
Ce que je vois, c’est deux personnages qui ont une vision particulière de la justice (comprendre : discutable voir illégale), dans des histoires qui présentent deux chevaliers solitaires face à un monde entièrement fait de corruption. Les politiciens sont véreux, les flics sont corrompus, mais les deux intouchables, blessés par l’injustice de la vie, se dressent face à un système qu’ils entretiennent, mais qu’ils s’arrogent le droit de sanctionner. Mais qu’ils ne pensent pas une minute à changer, hein.
Bref, une belle série de droite.
J’imagine qu’il faut surtout y voir l’influence néfaste de Jonathan Nolan. J’ai d’abord pensé qu’il voulait faire du Batman sans en avoir l’air, mais les derniers bouts d’épisodes que j’ai vus m’ont montré un Reese et un Finch qui activent (enfin, serait-on tenté de dire) leur réseau. Et là, c’est plus tellement Batman, c’est un peu le Shadow que la production nous ressert, le Shadow et son réseau d’agents infiltrés.
Ce qui donne, au final, des personnages secondaires qui basculent dans l’illégalité et les vices de procédures pour aider deux justiciers aux agissements contestables. Ça remplit bien les épisodes d’un tombereau d’incohérences.
Mais les scénarios sont déjà tellement plein de trous (avec deux personnages censés passer inaperçus, qui sortent de bâtiments en flamme sous le nez des flics ou laissent leurs empreintes partout sans que l’accessoiriste ne se pose de question…) qu’on fera l’impasse sur ça, ça prendrait trop de temps que de compter tous les raccourcis stupides que l’écriture se permet.
Si Michael Emerson est formidable comme à son habitude, Jim Caviezel est à peu près aussi expressif que Christian Bale en Bruce Wayne (comprendre : comme une brique) et Taraji Henson compose une fliquette bâtie sur deux expressions et trois roulements d’épaule. Donc question performance d’acteur, c’est à peu près aussi impressionnant que Lost, hélas.
Reste que, effectivement, après une grosse dizaine d’épisode, on commence à avoir un fil rouge. Des personnages secondaires reviennent, et l’intérêt se construit lentement autour de « la machine » (le truc fumeux que personne, surtout pas les scénaristes, semblent pouvoir expliquer clairement), notamment parce que le tandem de justiciers traumatisés se construit des ennemis qui semblent équipés, puissants, invisibles et déterminés.
On est parcouru d’un léger frisson à l’idée que peut-être il va se passer quelque chose. On nous fait le coup des assassins, des flash-backs, des méchants de la CIA (ça faisait longtemps), tout ça, avec un vieux fond de sauce conspirationniste qui évite de trop réfléchir en la regardant, ni en l’écrivant.
Tu m’étonnes que ça remporte du succès, à Ricainland.
Une belle série de droite.
Jim