PLOP - Rafael Pinedo (L'Arbre Vengeur / Folio SF)

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Plop! C’est le bruit qu’il a fait en tombant dans la boue. Plop. C’est le nom dont on l’affublera désormais au sein de la tribu. Le Groupe qui l’accepte évolue dans un monde d’après : déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante. Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou. C’est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste. Mieux qu’une provocation, un livre impitoyable. Plop…

Rafael Pinedo (Buenos Aires, 1954-2006), licencié en Sciences Exactes et Naturelles, puis informaticien et acteur, l’auteur de Plop (Prix Casa América 2002), a réduit en cendres sa production littéraire antérieure à sa dix-huitième année pour ne renouer avec la littérature que bien des années plus tard, à l’âge de quarante ans avec des nouvelles remarquées par la critique. Son deuxième livre, Frio, a été finaliste du Prix Planeta d’Argentine en 2004. Subte, son roman posthume, n’a pas encore été publié.

  • Broché: 176 pages
  • Editeur : L’Arbre vengeur (24 janvier 2011)
  • Collection : Forêt invisible
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2916141685
  • ISBN-13: 978-2916141688

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  • Poche: 176 pages
  • Editeur : Folio (4 avril 2019)
  • Collection : Folio. Science-fiction
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2072802172
  • ISBN-13: 978-2072802171

Version complètement trash de Niourk (ou de Kamandi, si vous voulez), Plop suit un héros pourtant mal placé dans sa tribu (le « groupe »), qui peu à peu gravit les échelons jusqu’à occuper une place de pouvoir au sein de la communauté, à grands renforts de mensonges, de cachotteries, d’assassinat et de trahison (mais bon, ses compères ne valent pas mieux).
Le roman se compose de chapitres courts, eux-mêmes rédigés en phrases sèches au vocabulaire réduit, rendant avec pertinence la perte culturelle subie par les survivants de ce monde post-apocalyptique (dans lequel les rares traces d’espoir se situent, d’après les légendes, dans un lointain inaccessible, et au détour de paragraphes brefs et aussitôt évacués).
La société décrite offre de plus une dimension ironique, les différents sous-groupes adoptant des désignations tirées du vocabulaire des ressources humaines, ce qui donne un aperçu de la perte de signification depuis la « chute » : pour le lecteur d’aujourd’hui, c’est grinçant.
Bref, une sacrée claque.

Jim