P'TIT QUINQUIN / COINCOIN ET LES Z'INHUMAINS (Bruno Dumont)

P’tit Quinquin, adolescent vivant dans le boulonnais occupe ses vacances comme il peut, avec ses amis. Un jour, ils voient un hélicoptère de la gendarmerie survoler la plage puis sortir une vache d’un blockhaus. Le commandant Van der Weyden, accompagné de Rudy Carpentier, mène l’enquête sur cette découverte macabre : une femme démembrée est retrouvée dans le ventre de la vache…

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[quote]DISTRIBUTION

Bernard Pruvost, Philippe Jore, Alane Delhaye…

INFOS

Série française
1 saison
Début de la diffusion le 18 septembre 2014 sur Arte
Genre : comédie/Thriller
Format : 4 x 50 mn[/quote]

Le teaser :

J’ai pas fini le premier épisode, malgré le buzz et la campagne.

Sous dialogué, lent, pas monté, avec une intrigue qui traîne, un humour qui tape à côté, une prise de son catastrophique (c’est bien gentil de vouloir mettre en avant un accent local, mais autant brancher un peu les micros…), et un absurde qui s’assume avec difficulté, ça frise l’insupportable.

Jim

[size=50]PS : Et je ne sais pas ce que c’est que ce fétichisme cynique du Ch’ti, mais sérieux, je serais du Nord, je crois que je commencerais à en avoir un peu marre de la représentation de ma région en réserve de dégénérés idiots et gueulards.[/size]

J’en suis au même point, je n’ai pas eu l’occasion de finir le premier épisode.

Et c’est à cause du buzz que j’y suis allé. Par contre, à chacun son buzz j’imagine, je n’en avais pas entendu parlé avant de tomber sur un interview à la radio d’un spécialiste enseignant de scénar de série télé à qui on avait du poser une question bien sotte pour que sa réponse le soit autant. Le monsieur pointait que le scénar etait d’un faiblard, mais alors pas du tout ce qu’il fallait faire, pensez vous, pour passer à la télé, et que si ce n’était pas Dumont derrière la caméra, alors ça, on pouvait le croire, ça n’aurait aucune chance d’être produit, rendez vous compte, il ne se passe rien pendant les 20 premières minutes.

Le monsieur ne semblait pas être pour un sou poreux à l’idée que le fait que ce soit dumont derriere la caméra puisse être une bonne chose si cela permettait justement à une série qui sort des clous de se faire.

20 minute sans rien qui se passe, je me suis dit aussi sec, ça c’est pour moi.

Alors, j’ai survolé c’est 20 premières minutes, j’y ai vu des corps et des visages incroyables, qui semblent résister à toute sophistication du langage, qui ne le maitrise pas et qui en sont travaillés par mille soubresaut, par des silence, par des rires.

Ce commandant de gendarmerie a un corps et une gestuel bouleversante. Ce grand père qui balance ces verres sur la tables, cette brusquerie de tout les instants à coup de braillement et d’insulte qui pourtant résonne d’une gentillesse palpable, c’est bluffant.

Je me dis peut être bêtement en voyant ça que je comprends, pourquoi les français semblent, une nouvelle fois, chercher leur vérité dans le nord, tout comme les peintres autrefois allaient y chercher la lumière bien loin du soleil de la méditerranée qui écrase tout. Ce n’est pas nouveau cet amour du nord, dans nos contrés qui pourtant doivent tout ou presque à la méditerranée. On va y chercher notre différence, non pas là petite, mais celle qui ne se résume pas à la comparaison.

Ce que j’ai vu m’a assez emballé. Ces corps, ces gueules, ces mots, filmés c’est quand même quelque chose. La suite du visionnage dira si il y a plus, mais déjà c’est bien suffisant.

Je ne parlerais pas de cynisme, à quoi on pourrait rétorquer du tac au tac la bonne conscience qui veut le bien et le voulant en viendrait à souhaiter l’invisibilité des corps qu’elle prétend défendre, défendre d’être vus ou filmés.

Je parlerais de plaisir enfantin aux gros mots, ceux qui se font mots d’amour, comme le « mon crapaud » d’une mère parlant à son enfant. Je parlerais surtout de corps vivants, travaillés par les mots, des corps qui se refusent à être réduit à l’image que renvoie le beau miroir, miroir sadique et oppressant des couvertures glacées. Au niveau de ce qui échappe à l’image du beau miroir et qui est pourtant là filmé, c’est là où chacun peut, dans ces corps, se reconnaitre dans un mouvement libérateur.

Chapeau bas les 20 premières minutes.

[quote=« Jim Lainé »] ça frise l’insupportable.

Jim[/quote]

Deux points de vue très tranchés exprimés, et tout deux légitimes, fondés, voilà qui résume bien la situation. « P’Tit Quinquin », c’est à prendre ou à laisser, on adore ou on déteste, mais il n’y a pas de demi-mesure face à l’incroyable proposition de cinéma (oui, même si on est à la télé) de Bruno Dumont. C’est vrai que le matraquage médiatique a été intense et a failli en ce qui me concerne m’écoeurer à l’avance de la série. Mais parfois, le buzz du moment a des raisons de faire du bruit (rappelons-nous « True Detective », encore plus hype en son temps…).

J’ai beaucoup pensé devant cette série à deux antécédents de prestige, où ce sont aussi des cinéastes qui se livrent à l’exercice télévisuel : il y a « Twin Peaks », évidemment, de David Lynch (même si je trouve que les commentateurs en font trop sur ce parallèle, qui ne rend pas service à Dumont) et surtout « The Kingdom / Riget / L’Hôpital et ses Fantômes » de Lars Von Trier, méconnue mais géniale entreprise télévisuelle mêlant fantastique et humour à froid de la plus incroyable des manières.
Le mélange d’enquête policière et d’humour, ou de fantastique et d’humour, et les nombreuses ruptures de tons qui en découlent, ainsi qu’un puissant questionnement métaphysique sur la nature du Mal : on pourrez ainsi résumer les trois séries, mais on n’aurait pas commencé à épuiser ce qui les distingue et qui relève de la personnalité de leurs maîtres d’œuvre respectifs. Ici, Bruno Dumont, un sacré cas dans le paysage cinématographique français.

Il me semble compliqué de pleinement apprécier « P’Tit Quinquin » si l’on ne connaît pas (ou peu) le cinéma de Dumont. Cinéaste mortellement sérieux (qu’on voyait très mal dans le registre de la comédie, mais il semble y prendre goût car son prochain projet est à nouveau une comédie…), à la supériorité formelle écrasante (personne ne cadre comme lui, et sa conception du montage et notamment des points de raccord est affolante), Dumont appartient à cette caste de cinéastes « ascètes » à la Dreyer, Tarkovski ou Bresson, qui présentent également le point commun (mais ça va peut-être de pair avec l’ascétisme formel) de se pencher sur la question du mysticisme. La longueur des plans, le côté relâché du montage, tout ça était déjà présent dans ses précédents films. Mais ces briques sont réutilisés ici dans un tout autre but, c’est ça qui est passionnant.
Moi je me suis fendu la gueule devant la série, j’ai ri aux éclats au moins une ou deux fois par épisode. C’est peut-être parce que je suis particulièrement sensible à la forme d’humour proposée par Dumont : il conçoit le comique comme l’implosion du sérieux dans une situation qui ne prête pas à rire. En effet, rien de plus drôle qu’un personnage ridicule qui se donne des airs de solennité. Ici le vieux fond anar’ jusqu’au-boutiste de Dumont (qui n’aime ni le pouvoir, ni la religion, ni la police) s’exprime via le dynamitage des représentants de toutes ces institutions.

Attention cependant à éviter un contre-sens : Dumont a été catastrophé (ai-je lu) quand on a fait le parallèle entre son travail et la très cruelle émission « Strip-tease » : rien de plus éloigné pour lui de son travail que cette émission, que j’aime pas des mases perso. La différence, énorme, c’est que les gens que filme Dumont sont des acteurs, amateurs certes, mais des acteurs tout de même. Ils participent de plein droit à l’élaboration de la fiction ; rien à voir, donc.

Thématiquement, la série se rapproche donc d’une version à la fois comique et très dark (la nature « Seven »-esque des crimes) du Club des Cinq d’Enid Blyton (influence indiquée par Dumont lui-même), et se rapproche aussi des grands films sur l’enfance à la « Moonfleet » ou « La Nuit du Chasseur » (l’apprentissage de la cruauté du Monde).
Mais la série réinvente surtout (et Nemo a raison d’insister sur ce point) une forme de burlesque à la fois très primitif et totalement irrésistible, avec ce commandant affublé de tics et semblant ne pas vraiment contrôler son corps agité en permanence de micro-mouvements (l’acteur, jardinier de son état, ne pouvait pas retenir son texte, qui lui était dicté dans une oreillette, d’où ces hésitations et autres bafouillages), son assistant fou du volant (alors que l’acteur n’a pas son permis de conduire, d’où le running-gag des démarrages en trombe), et des tas et des tas d’autres choses, vraiment très très drôles…
Dumont, à l’instar d’autres cinéastes « sérieux » à la Sokourov, est un passionné de peinture et ne lésine pas sur les références picturales du coup : on cite Rubens, Rembrandt et le commandant porte le nom d’un autre peintre flamand fameux (Van Der Weyden), mais le peintre qui est cité le plus directement est probablement Francis Bacon (les carcasses d’abattoir).

Alors certes, formellement c’est tellement étrange qu’on ne sait plus sur quel pied danser : les acteurs regardent parfois la caméra, ne cessent de chercher leurs marques au sol, rient parfois au milieu d’une prise, sont déséquilibrés alors qu’ils doivent garder la pose. Dumont choisit de garder tout, toutes ces maladresses, toutes ces prises a priori foirées. Et cela contribuent à l’ambiance unique d’une série à la fois très drôle et assez dérangeante, aussi, tant Dumont n’hésite pas à regarder bien en face, dans les yeux, le Mal, de son expression la plus extraordinairement diabolique à la plus ordinaire.
La conclusion risque d’en décevoir plus d’un, elle me semble , si j’ai bien tout compris, thématiquement vertigineuse.

Dumont ménage la chèvre et le choux : l’explication est peut-être surnaturelle (c’est le Diable), peut-être réside-t-elle dans la culpabilité d’une mystérieux tueur anonyme dont on ne verra jamais le visage (le motard), ou peut-être est-ce un sordide complot de famille. Le coupable, en fin de compte, quel que soit le visage qu’il emprunte, c’est le Mal lui-même…

Pour moi, la série est à la hauteur de sa réputation, et à y regarder à deux fois, plus forte encore…

Je ne sais toujours pas ce que j’en pense. Pourtant j’y réfléchis pleinement depuis la conclusion du « truc ».

C’est une autre réaction assez logique, ouais. C’était en tout cas un peu la mienne aussi tout de suite après la conclusion du dernier épisode.

Moi, je sais perso que je ne consacrerai pas une minute de plus à regarder la série.
Qu’il ne se passe rien pendant vingt minutes, ma foi, pourquoi pas. Mais en général ce rien se construit sur une élégance formelle, qui, en ce me concerne, m’échappe totalement dans le cas présent.
Deux choses m’ont consterné dans le premier épisode : le plan sur la vache enlevée par l’hélicoptère, qui est d’une pauvreté affligeante et d’une longueur épuisante ; et puis la scène dans l’église, où le choix est fait de ne cadrer aucun gros plan et d’imposer à la caméra le rôle d’un témoin distancié, impuissant et indifférent.
Et là, vraiment, ça m’échappe complètement. Je ne vois pas l’intérêt.
Et du coup, je me désintéresse de tout, de l’intrigue (maigre), des personnages (hurlant la caricature à pleins poumons), de la forme elle-même.

Après, il est clair que n’étant amateur ni de Twin Peaks ni de l’Hôpital et ses fantômes, je ne dois pas avoir la sensibilité qu’il faut pour ce genre de projet cinématographique. Et pourtant, c’est pas faute de faire des efforts, en essayant de m’imprégner de la docte sagesse de Photonik (pensez donc, c’est en lisant sa prose que j’ai pu regarder Utopia, par exemple, ou les trucs de Ben Wheatley).
Mais là, une caméra aussi molle et aussi détachée de ce qu’elle nous montre, je ne peux pas.

Jim

twin peaks et l’hopital , surtout le dernier d’ailleurs me plaisent énormément.

Pendant que je regardais ce début de série, j’ai beaucoup pensé à blackhole de charles burns.

Pas con du tout ce parallèle.

Que peut on reprocher à strip tease ? 20 min, là encore 20 minutes, de prise sur le vif, implacable.

P’tit quinquin n’a en effet que peu avoir avec l’effet de réel proche de la sidération qui accompagne chaque épisode de strip tease. P’tit quinquin ne prend rien sur le vif, p’tit quinquin nous décolle du vif, pourrions nous dire, par l’effet de burlesque que les images suscitent.

Caricatural p’tit quinquin ? Mais est il approprié de parler de caricature lorsqu’on parle de clown ? Sur le nord p’tit quinquin ? Finalement aucunement : c’est notre époque toute entière, tel qu’elle est traitée par nos médias, qui par l’effet de burlesque trouve à se loger dans ce village. Le burlesque, en effaçant toute possibilité de se raccrocher à une réalité, permet à Dumont une opération assez subtile qui relève du dévoilement : le burlesque opère à faire apparaître la réalité elle-même, la notre, dans ce qu’elle est constituée par la fiction. La fiction dévoile que la réalité est fiction grâce à la zizanie que vient semer le burlesque dans la fiction elle-même tout comme elle le fait dans les corps des personnages.

Et là ce qui se passe est assez puissant. Tout défile dans ce village de ce qui fait la une du 20 heures : les faits divers, l’immigration, l’extrémisme religieux, le people et ses histoires de cul, l’écologie et la vache folle, l’exploitation, l’enfant roi, fut-il autiste etc

Le personnage du commandant est une réussite géniale que je ne me lassais pas de regarder. Figue humaniste, témoin impuissant de ce qui passe, réduit à compter les morts comme il le fait à chaque début d’épisode. C’est jouissif de faire ainsi se rattacher la figure humaniste de celle du policier, tout comme est jouissif et hilarant, la définition que nous livre la série de l’humanisme, la meilleur définition qui m’aie été donnée à entendre à ce jour : un humaniste, c’est un policier qui trouve les femmes belles mais qui les confond avec les chevaux.

Jusqu’au bout la série touche au but, pour un final absolument brillant qui m’a retourné.

[spoiler]Les morts s’accumulent, le burlesque est rattrapé par le burlesque au point que tout devient oppressant, susceptible de déraper à tout instant alors que pourtant il n’y a jamais eu de violence que hors champ. Mais c’est physique ce qui ce passe, comme si le hors champs et la violence qui le constitue menaçaient de pénétrer d’un moment à l’autre le champ de notre regard.

Lors de la scène finale, c’est limite si on comprend encore ce qui se passe tant le malaise est palpable, lorsque l’oncle s’empare du bras du fou du volant, j’en étais à me demander s’il ne l’avait pas poignardé là un l’instant. C’est le diable dit le commissaire, faites attention, dit il à son collègue, vous êtes dans le champ du regard de l’exterminateur ! Mais dans quel champ du regard est-il si ce n’est le notre ? Qui du fait que la mort ai fait effraction dans l’histoire, de façon si irrationnelle, cherche le coupable depuis le départ, si ce n’est nous spectateur ? Qui a suspecté tour à tour l’amant, l’amante, le noir, la fille, s’interrogeant sur leur culpabilité et indiquant ainsi la prochaine victime d’un exterminateur qui se révèle alors être notre regard lui-même. Ce hors champ, c’est notre regard : et c’est notre regard qui nous est rendu par une succession de deux regards énigmatiques, celui de l’oncle et celui de quinquin, dans deux plans successifs d’une force extraordinaire, chargés qu’ils sont du sentiment de perte de repaire total du spectateur.

Cette série fait quelque chose d’inédit dans une œuvre de fiction à ma connaissance : elle fait apparaître notre regard dans le champ même de notre regard.[/spoiler]

Tour de force bluffant.

C’est brillant, ce que tu dis en spoiler, Nemo (et très proche de l’analyse du final, avec cet enchaînement de plans que tu évoques, par les « Cahiers du Cinéma »…).
Mais c’est aussi une part de l’essence du cinéma que tu décris, et là je ne comprends pas ce que tu reproches habituellement à ce medium, du coup…

Merci pour ton appréciation.

Du coup, c’est marrant tant la distance stylistique les sépare, mais on peut mettre en relation le p’tit quinquin et final crisis.

Je ne sais pas si tu te souviens, mais j’interprétais le monitor vampire, qui était vampire d’être contaminé par les histoires, comme figure du lecteur dans l’histoire.

Morrison, disais je, nous présente une histoire de super héros qui cherchent à se libérer du joug du lecteur qui lui impose d’avoir une fin ou d’être pris dans une répétition sans fin.

C’est quelque chose de très intéressant ça, la place du spectateur-lecteur dans ce qui fait drame, comme si l’écriture avait sa logique propre qui ne se recoupait pas avec celle de la lecture qui impose, elle, une structure mythique.

Quelque part, n’est ce pas cette part qui ne se lit pas dans ce qui s’écrit, qui faisait dire au catholicisme que la révélation était double, du texte et de la lecture-pensée, tout comme d’ailleurs dans la religion musulmane on trouve cette parole (merci le décalogue) : escomptant que vous raisonniez nous avons fait descendre sur vous le coran, ou un truc du genre.

C’est à front renversé que ce fait la dialectique, c’est en insistant sur l’importance de lecture/raison dans la révélation que ces religions pointaient qu’il y avait une part de l’écriture qui ne saurait jamais se résorber dans la lecture. A l’inverse, ces religions sans théologie que sont le protestantisme, ou les fondamentalismes musulmans, en prétendant ne prendre en compte que la lettre, finalement ne considère que ce qui se lit dans celle-ci au nom d’une lecture littérale qui n’existe simplement pas. Ce faisant ce que ces religions évacuent c’est bien l’écriture au profit de la seul lecture. Pas étonnant que ces religions se développent dans le même temps que la lecture se généralise pour tous.

De là à supposer que le diable n’est finalement que le premier lecteur des textes religieux, il y a un pas prometteur.

Mais je m’égare.

Si morrison utilisait dans final crisis les possibilités métaphoriques de l’ellipse pour prendre le lecteur à son propre piège, Dumont dans p’tit quinquin, à nous présentifier ainsi notre propre regard, fait quelque chose je trouve de bien plus radical, moins poétique mais plus puissant.

Alors pourquoi, si cette série fait mieux que morrison, dis je par ailleurs que le cinéma : c’est vraiment pourri.

Aucune idée. Mi coquetterie mi quelque chose de plus sérieux qui m’échappe. Peut être que je fustige le cinéma pour une déception liée à la forme fictionnelle en elle-même ?

Mais je trouve que l’infrastructure nécessaire pour faire un film a quelque chose de si ségrégatif pour le tout venant qu’il doit bien y avoir dans le résultat quelque chose qui soit comptable et critiquable de ces conditions de réalisation.

Heureusement que le numérique vient rebattre les cartes à ce niveaux.

Et puis je me demande sérieusement ce qui restera des fictions nées de ce medium lorsque la fascination pour l’image aura décliné dans nos sociétés, déclin qui à mon avis à déjà commencé.

Enfin, le théâtre, effet de nouveauté pour ma part, me parait tellement plus simple et plus fort dans son effet immédiat que ça me pousse à m’interroger sur la pertinence de ce que le cinéma rajoute au théâtre. A supposer que cela ai un sens de le présenter ainsi.

Voilà rien de vraiment construit. Une interrogation.

Fin 2014, l’émission Mauvais genres a consacré un numéro entier à Bruno Dumont pour passer en revue sa carrière cinématographique jusqu’à sa série P’tit Quinquin, en compagnie de Philippe Rouyer et Jean-Baptiste Thoret.

La suite de P’tit Quinquin passe actuellement sur Arte, et s’appelle : Coincoin et les Z’inhumains (4 épisodes).

J’ai découvert ça cette semaine, c’est extrêmement loufoque, mais c’est à priori assumé, j’ai envie de suivre jusqu’au bout par pur curiosité, et voir ou ça peut bien mener…

Je n’ai vu aucun film de Bruno Dumont, mais à voir, c’est on aime ou on déteste, très peu de juste milieu… et pour le moment j’ai du mal à me faire un avis définitif…