QUETZALCOATL t.1-7 (Mitton)

Discutez de Quetzalcoatl

J’ai toujours fait un peu l’impasse sur les productions de Mitton dans la collection « Vécu » de Glénat. De loin, j’avais l’impression que c’était surtout un prétexte pour mettre en scène des séquences de cul à peu de frais.

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Et puis hier, j’ai trouvé le premier tome de Quetzalcoatl, à pas cher sur un salon, et je me suis laissé tenter. Et je dois avouer que ma première impression n’était pas tout à fait infondée. Seulement, Mitton a un talent évident pour la mise en scène, qui fait passer la pilule.

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L’action se passe en 1525 au Mexique. Le prétexte du récit est de suivre deux missionnaires (dont le fragile Frère Tancrède), dont le but est de recueillir la confession d’une jeune autochtone. Si les supplices imposés par l’Église font l’objet d’une réprobation évidente par l’auteur, et si la structure du récit (la confession amenant des flash-backs) permet aussi de mettre en évidence la découverte d’un monde incompréhensibles à la vision catholique, il n’en demeure pas moins que l’auteur fait montre d’une certaine complaisance dans la retranscription du sexe violent et imposé (et non partagé). L’insoutenable description d’un viol sous couvert de rituel et de superstition matérialise cette ambivalence.

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Mitton parvient à créer de l’humour, notamment grâce aux réactions de Frère Tancrède, ce qui permet de désamorcer, en partie, le caractère horrifique de certaines scènes (les sacrifices humains, fatalement, sont également représentés). L’album est dense, bavard, plutôt bien écrit avec un sens du rythme évident et une certaine variété de niveaux de langue. Cela dit, l’auteur aurait sans doute pu faire preuve d’une plus grande pudeur dans ses représentations.

Jim

Ex-libris de 1997 :

Jim