Je viens de le prendre. Et déjà, une chose est évidente : la première partie (le graphic novel en question), c’est super beau. Blevins en pleine maîtrise de son art, soutenu par l’encrage évocateur, élégant et fin d’Al Williamson (l’une des pattes les plus fortes des années 1980).
Complètement raté à l’époque, jamais lu depuis, entendu plein d’échos élogieux, je me suis donc précipité sur cette réédition, qui s’accompagne d’un one-shot (« The Untold Saga », par Lou Mougin, que je ne connais absolument pas, Richard Howell, dans une inspiration old school post-kirbyenne, et Vince Colletta…), d’un article reproduit de Marvel Age et de nombreuses fiches issues du Marvel Universe from A to Z (parmi lesquelles vous trouverez des illustrations de John Byrne ou Mike Zeck).
Pour info, par ailleurs, la couverture, recolorisée, provient de Marvel Age, et je trouve personnellement que ce choix (sans doute dicté par le côté technique, la couverture du graphic novel étant peinte) s’avère pertinent, évocateur et élégant.
L’histoire ? Un récit de maternité dans une société eugéniste (thème que la scénariste Ann Nocenti développera plus tard dans ses épisodes de Daredevil, dont j’ai cru comprendre que certains étaient des développements de ce qu’elle avait posé dans ce graphic novel). Le poids des tradition, les douleurs et les joies de l’enfantement, l’exil et la révolte, c’est un récit fort, pas réellement conclusif, ouvrant sur davantage de questions que de réponses, et au final faisant la part belle aux sentiments et aux exigences du cœur, face aux impératifs de la société.
Il est parfois difficile de découvrir, des années en retard, un récit dont la réputation l’a précédé, car on s’expose à des déceptions. Là, ce n’est pas le cas. Le dessin de Blevins y est pour beaucoup, mais le script, qui brosse des portraits émouvants de la famille royale des Inhumains, n’est pas neutre dans l’histoire.
Jim