La série Maze Agency est publiée à l’origine chez Comico puis Innovation (avec la même numérotation), un petit éditeur dynamique qui publiait des créations mais aussi des adaptations de franchises cinématographiques ou télévisuelles. Parmi les créations, Maze Agency se distinguait pas son classicisme formel mais également par les échos très positifs formulés par le public et la critique. La série était écrite par Mike W. Barr, un grand amateur de polars sous toutes leurs formes, et a vu passer des futures vedettes, à l’exemple d’Alan Davis ou Adam Hughes.
Début 2006, c’est l’éditeur IDW qui publie un recueil reprenant les premiers chapitres de la série, environ dix-neuf après son lancement chez Comico/Innovation. À la même période, l’éditeur avait commandé à Barr une relance du titre, avec de nouvelles enquêtes, de nouveaux illustrateurs mais toujours le même duo d’enquêteurs. Le recueil soutient la sortie de la série, et inversement.
Le principe de la série est simple : Jennifer Mays est la patronne de l’agence de détective Maze Agency, et Gabriel Webb, son petit-ami, est un auteur de romans à suspense, et son complice régulier dans les enquêtes. Le tandem amoureux, avec la femme dans le rôle de la patronne, ne manquera pas de rappeler des séries télévisées à l’exemple de Remingston Steele ou de Clair de Lune. Les enquêtes en elles-mêmes, qui relèvent du genre « whodunnit », s’articulent autour d’un assassinat et du raisonnement suivi avant de démasquer le coupable (à la Poirot ou Columbo). Bien entendu, au fil des épisodes publiés chez Comico (épisode 1 à 7) puis Innovation (épisodes 8 à 23), puis de la nouvelle série chez IDW (et de la récente reprise chez Scout, dont je viens d’apprendre l’existence en tapant ces lignes), la formule varie un peu, mais reste axée sur l’idée d’un tandem d’enquêteurs extérieurs aux crimes.
Le recueil reprend le court récit « preview » ouvrant la série, et dessinée par un Alan Davis fraîchement débarquée de son Angleterre natale et travaillant dans un style proche de ses Captain Britain, puis les cinq premiers épisodes de la série régulière, dessinés par Adam Hughes. L’album contient également un récit réalisé pour la convention de San Diego et qui proposait un concours : le gagnant, ayant résolu l’énigme, aurait droit à une planche originale.
Bref, le recueil, qui propose également les couvertures doubles qui ornaient les épisodes à l’époque, constitue un très beau témoignage de ce que le marché des éditeurs indépendants pouvait proposer à la fin des années 1980. Hélas, à ma connaissance, la relance de Maze Agency chez IDW n’a pas fonctionné et ce TPB n’a pas connu de tome 2.
Jim