RÉVOLUTION t.1-2 (Florent Grouazel / Younn Locard)

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Premier volume de « Révolution », une trilogie sur la Révolution française, « Liberté » ressuscite 1789 en se promenant dans tous les étages de la société. Une fresque grandiose, brassant de multiples personnages et qui totalisera près de 1000 pages. Un livre- événement, par les auteurs d’« Eloi ».

Actes Sud - L’An 2
Janvier 2019
19.00 x 24.00 cm
336 pages
ISBN : 978-2-330-11737-5
Prix : 28.00€

Seize mois après les événements narrés dans le tome 1, un nouveau chapitre de la chronique grandiose de la Révolution française, mêlant anciens et nouveaux personnages.

Janvier 2023
19.50 x 28.00 cm
312 pages
ISBN : 978-2-330-17109-4
Prix : 28.00€

Dernier cadeau de noël (je ne savais même pas qu’il m’en restait un), mon beau-père, qui n’y connait absolument rien en BD, a la capacité de taper juste sur des choses que je n’achèterais pas.
Alors, certes, je n’ai pas lu, j’ai juste feuilleté. Certes, maintenant, faut que je me chope le tome 1 (qui a été Fauve d’Or en 2020), mais punaise, qu’est-ce que c’est beau. Tout est beau là-dedans.
J’ai hâte de le démarrer.

Jim

J’ai donc chopé ce copieux tome 1 hier midi, et je l’ai fini aujourd’hui.
ça se lit très, très, très bien. Mais c’est un peu ardu quand même.
Donc, des histoires sur la Révolution, je suppose qu’on en a tous lues. ça reprend globalement ls grandes lignes, ça s’appuie sur les grands hommes de cette période, etc, etc, …
Là, ça parle aussi politique, et finesse politique (et c’est ça qui est ardu pour moi, y a des moments un peu subtile, mais faut juste être un peu patient dans sa lecture) … mais, pour avoir remis un peu le nez dans l’histoire de la Révolution lors de mes lectures de la série jour J, j’ai bien vu que mes souvenirs de cours étaient tronqués, ou alors que les cours avait été bien tronqués (les deux se cumulent sûrement). Et là, ce premier tome reprend tout un tas de détails méconnus, et essaie d’être le plus réaliste possible vis-à-vis des événements. Et c’est là que mes révisions m’avaient frappé, c’est qu’il s’est passé un sacré paquet de choses avant que le peuple prenne réellement le pouvoir. Et on ressent bien cela dans ce premier tome.
Ce que j’apprécie également, c’est que l’histoire se situe au milieu du peuple, pas qu’avec des politiques. Et je trouve que c’est la vraie force du récit. On le ressent dès la tonitruante première scène, et malgré la multitude de perso, on arrive à s’y retrouver (le dessinateur est subtil, et demande de l’attention, mais on s’y retrouve). là où les auteurs sont malins, c’est qu’en mettant des gens du peuple, ils utilisent des femmes (et pas que des meneuses), alors qu’avec des politiques, c’était perdu d’avance. Ce qui est intéressant, c’est que les femmes du peuple sont bien plus entreprenantes que les femmes de l’aristocratie (quelle surprise). Il y a donc de la variété dans les persos et c’est vraiment ce qui donne la richesse du récit (après, je n’ai pas vérifié qui était véridique et qui fait partie de l’adaptation… j’ai pas voulu me polluer)

Les planches sont terribles et les splash pages ou double pages le sont au moins tout autant. ça fourmille de détail, on reconnait Paris et Versailles (j’ai cherché, j’ai pas trouvé la boutique de Kab) … mais que si on connait, je pense (mais j’ai adoré voir ces vieux plans et ces vieux quartiers). Et c’est là que le bas–blesse, parce qu’à ne pas utiliser de récitatif, ce n’est pas toujours simple de se repérer, dans le temps ou dans l’espace (mais là aussi, avec un peu de patience, on s’y retrouve). Et puis Locard est fort pour les scène de mouvement, les scène de combat d’épée, les scène de discussion, mettre de l’énergie chez les orateurs … bref, j’ai trouvé ça très fort.
L’autre point, c’est qu’il montre un Paris très grouillant, blindé de gens. Je ne voyais pas Paris rempli à ce point.

Nom de Zeus. Ce livre 1 du tome II est costaud. Plus que le premier, et pourtant, on connait déjà une partie des personnages.
Alors, qu’est-ce qui le rend plus difficile, à mes yeux ? En premier lieu, toute cette politique, complexe dans ses alliances et ses subtilités, parce que les persos ne sont pas toujours ce qu’ils disent (rien que la stupeur d’un des perso principaux, la jeune femme de maison, qui est tout aussi surprise que moi du bord politique de son patron … de manière assez inattendue, même si un indice avait fuité).
L’autre difficulté est lié au casting pléthorique, avec beaucoup de perso qui se ressemble, à cause de leur fringues et de leur perruque, si on parle des politiques et des militaires (il est vrai que c’est plus simple quand il s’agit du peuple).
La narration ne rend pas les choses faciles. Déjà, les dialogues politiques, faut se les absorber. Et quand la BD se refuse à toute bulle de pensée, et de récitatif (hormis lors de discours émis sans voir le perso, lors de lecture de lettre ou autre), cela n’apporte évidemment pas d’aide. Mais, une fois qu’on a compris comment fonctionne l’auteur, c’est assez réjouissant de se dire qu’on a compris ce qu’on a vu. Parce que Grouazel dévoile ce qu’on peut voir et deviner quelques pages plus tard, au détour d’un dialogue. C’est quand même assez bien fichu et ça demande juste au lecteur d’être patient, sur les points de détails qui ne sont pas précisés. Mais c’est vraiment une des lectures de BD les plus exigeantes (dans le bon sens du terme, je pense) que j’ai pu lire (hormis les choses ésotériques que je ne suis jamais sûr de comprendre), mais c’est d’autant plus réjouissants d’arriver à suivre tout cela. Et puis après tout, je suis loin d’avoir tout lu et j’ai sûrement dû fuir certaines BD dites difficiles.

Sur le fond, c’est quand même bigrement intéressant. Déjà, c’est vraiment sympa d’avoir mis en avant les femmes du peuple, de les voir évoluer au fil des jours qui passent. L’autre point intéressant de ce volume, c’est l’entrée des colonies dans le récit. Ce n’est pas quelque chose dont je me souviens, de mes cours d’école, et j’ai bien aimé que ce soit évoqué. L’impact économique, l’évolution industrielle, les liens avec nos voisins étrangers … on sent bien que le scénario a été très travaillé, que l’Histoire a été très étudiée (d’ailleurs, comme dans le tome 1, on a une postface d’une personne assurant la caution réaliste du récit, même dans son aspect romanesque et avec ses perso inventés pour cette BD).

Même si j’ai parfois du mal à reconnaître les perso, je retse très fan du dessin. J’adore le mouvement qu’il peut donner (la fin de ce volume rappelle le début du premier tome), les décors, la manière dont sont représentées les villes, … j’adore son Paris déstructurés, foisonnant, crados, … j’adore essayer de reconnaître les quartiers. A la couleur, Locard est accompagné d’un autre comparse, et je m’étais justement dit qu’il y avait une différence de ton par moment, et je pense que ça doit jouer.

Le bémol est sur le choix de l’écriture du faux courrier, à chaque entrée de chapitre. Ils auraient pu choisir une police un peu plus facile à lire.

Vivement la suite, mais qui se fera sûrement attendre.

Je fais cette série aussi.

D’accord avec ton post globalement.

J’insiste encore plus sur le « faux courrier » du début de chapitre, un calvaire à lire.

Le tome 2 est plus ardu à lire…L’équilibre dans le mélange Histoire et bande dessinée est difficile à maintenir et j’ai eu l’impression que l’Histoire prenait le pas sur la bd dans son ensemble (fluidité du récit, développement des personnages)…En gros, dans le tome 1, on découvre/recoupe plusieurs histoires de personnes avec comme fond, la révolution…Dans le tome 2, c’est d’abord l’histoire de la révolution avant l’histoire de(ou interactions entre) ces personnes.

Un autre bémol pour moi, aucune date dans le tome 1 sur 300 pages (un doute pour le tome 2 mais globalement, même ressenti). Cela ne m’a pas permis de mettre des repères temporels sur certains événements…Je déteste les bds qui possèdent 20 annotations en bas de pages (date, événements réels, traduction,…) cela surcharge le récit. Mais ici, j’étais perdu…

Bon, ça c’est pour le négatif, tout le reste est très bien, je suis impatient d’avoir la suite.

4 ans comme pour le temps d’attente entre le 1 et 2.

Ah tiens … et j’ai trouvé ça rigolo de lire ça en même temps que les événements du moment.

Je viens de terminer le 1er tome qui était dans ma pile depuis un moment. Je voulais m’accorder une après-midi pour lire tranquillement à un rythme nécessaire.

Ce que tu dis sur les doubles pages est totalement vraie. J’ajoute que leurs impacts est renforcé par la construction en amont remarquable qui tend à partir de la base pour monter progressivement et de plus en plus fort. La manière dont on va peu à peu découvrir la prise de la bastille avec d’abord des coup de feu, des gens qui courent et en appel d’autres, le plan sur la Bastille où l’on entraperçoit les tour caché par la fumée (fumée omniprésente depuis un moment) puis le plan d’ensemble c’est sacrément superbe.

c’est un exemple parfait du point de vue adopté par les auteurs. Point de vue que j’aime, que j’adore même en terme de traitement historique. S’éloigner du roman nationale pour structurer l’étude sur la vie quotidienne des gens (que ce soit le peuple ou la noblesse).

Quelque part ça me rappelle le Noel et Marie de Ollivier, Cortegniani et Mitton qui débutait durant l’hiver 1789 pour suivre deux enfants montant à Paris pour survivre et deviennent témoins et acteurs des événements. Il y a ce même point de vue du bas mais, ici, dénué du caractère fantaisiste (voire fantastique) et du biais idéologique des auteurs. Ceci dis je ne pouvais m’empêcher de faire des parallèles avec notre temps et de voir dans certaines figures des sinistres cuistres d’aujourd’hui.

Pour moi dont cette époque m’a toujours fasciné depuis le bicentenaire et qui m’était alors beaucoup plongé dans les livres d’histoires, c’est un gros plaisir que de revoir ces événements avec une approche autrement plus intéressante. La description du torrent des changements dans lequel les acteurs et actrices n’arrivent guère eux-mêmes à prendre conscience est parfaite de même que la confrontation quasi constante entre le travail législatif nécessaire à la longévité d’un changement radicale et la violence devenu inévitable déclenchant le changement en lui-même.

C’est à la fois le récit d’une période importante mais aussi le récit du quotidien. Et d’arriver à mélanger aussi bien les deux est la grande qualité du récit.

1789 ?

Corrigé

Ravis en tout cas de voir que je ne suis pas trop dans le faux.