REVUE DE PRESSE - CINÉ / SÉRIES

En langage poli, on appelle ça un plan de communication.
Mais je partage ton analyse.

Jim

On dirait un rapport du Point.

Oui faudrait mieux comparer avec 2019. Mais après, je suis pas certain que ce soit positif pour 2022.

Le but du rapport annuel du CNC c’est pas d’être positif mais d’analyser factuellement une situation et si ta méthodologie c’est la comparaison avec l’année antérieure c’est logique de comparer 2022 avec 2021 mais l’événement exceptionnel aurait du être mentionné afin d’étudier au mieux les chiffres.

A part cela dans notre branche on compare 2022 avec la dernière année complète soit 2019. C’est sur que c’est pas brillant mais c’est autrement plus pertinent et permet de se préparer un tant soit peu au pire.

C’est mentionné à plusieurs reprises dans le rapport, dans l’éditorial et dans le détail du chapitre deux sur la fréquentation en salles:

Ça me rappelle un responsable des ventes chez un éditeur qui a placé l’album d’un copain en juillet. Réflexion du copain : « Pas en juillet, c’est pas un bon mois, avec les vacances et tout ». Réponse du responsable commercial : « Ah mais pas du tout, depuis deux ans, juillet est un super mois ». Le mec n’a pas compris que si juillet 2020 et juillet 2021 étaient bons, c’est parce que les librairies étaient ouvertes ces mois-ci.
C’est d’autant plus marrant que tous les auteurs à qui cette anecdote a été rapportée, tous, ont immédiatement pigé le piège. Mais pas lui. Et quand ça lui a été signifié, il n’en a pourtant pas démordu. Et je suis sûr qu’il a des tas de confrères dans d’autres boîtes qui raisonnent pareil.

Jim

Pour la faire courte, on est facturé par les distributeurs de films via un bordereau que le logiciel de caisse édite et qui récapitule les recettes des séances. Ce document fait foi pour la facturation. Hé bien j’ai quand même des distributeurs qui, machinalement, se plaigne de ne pas avoir eu des bordereau pour des périodes où le ciné était fermés. On avait programmé la projection d’un film avant l’ordre de fermeture et les mecs cherchent pas à comprendre. Ils relancent.

Merci. J’ai bien parcouru trop rapidement.

Ce qui est magique, c’est que l’éditeur va à l’encontre de l’intérêt de sa propre boîte en tenant ce discours.
Même pour un album « sacrifié », c’est space.

« Magique », c’est le mot : tu connais le milieu comme moi, sans doute mieux, tu sais que les surprises sont légion… et qu’un magicien ne dévoile jamais ses secrets.


Jim

Les surprises ont été assez souvent heureuses dans mon cas.
J’ai connu peu de choix éditoriaux incohérents ces 15 dernières années (concernant mes bouquins ou ceux de camarades œuvrant dans les mêmes collections).
Je suis sur un bateau dont les timoniers savent ce qu’ils font.

Des « magiciens », j’en vois malgré tout, de loin. Mais leurs secrets sont vite éventés : incompétence, décisions reposant sur un logiciel obsolète (perception de nos métiers - voire du marché - dépassée) ou, plus couramment, un sens de la hiérarchie aveugle qui les conduit à répercuter des décisions qu’ils n’ont pas le courage de contredire…

Selon le plan de financement du film, publié par le site spécialisé Ecran Total, les différents apports proviennent des sources suivantes :

  • Les aides publiques nationales : 500 000 euros d’avance sur recette accordée par le CNC et 1,2 million d’euros de crédit d’impôt octroyés sur avis favorable du CNC.
  • Les aides publiques de collectivités locales : 150 000 euros d’aide non remboursable par la région Nouvelle-Aquitaine, 90 000 euros par le département de Charente-Maritime et 270 000 euros d’aide à la coproduction par l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.
  • L’audiovisuel public : 450 000 euros d’aide à la coproduction par France 2 Cinéma et 450 000 euros de prévente en vue d’une diffusion sur France 2.
  • Des fonds privés : ceux-ci émanent de préventes pour la télévision privée (Canal+, 1,2 million d’euros), de distributeurs (MK2 et Le Pacte, 380 000 euros), de sociétés de financement d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles (720 000 euros) et de sociétés de production (Les Films de Pelléas et Les Films de Pierre, 91 000 euros).

Le budget du film provient donc à 35,7 % d’institutions publiques, ou à 50,2 % si l’on y ajoute les contributions de France 2, une entreprise détenue par l’Etat. Ce qui ne veut pas dire pour autant, comme le suggèrent plusieurs membres de la majorité, que l’œuvre a été subventionnée par l’Etat, et que sa réalisatrice devrait mécaniquement lui en être redevable.

La réalité est bien plus complexe : certaines sommes versées peuvent être amenées à être remboursées, ou accordent certains droits d’exploitation ; et aucune n’offre de droit de regard à l’Etat.

Au delà de la démonstration factuelle claire renvoyant dans les cordes les propos simplistes et absurdes*, il est quand même assez effrayant de voir que dans la tête de ces gus, aides et subventions de tout types devraient être conditionnés à l’allégeance au roi.
(cela dis vu le cas du roitelet de la région Auvergne Rhone-Alpes je comprends que ca donne envie à d’autres de faire la même chose)

*d’autant plus absurde que le film n’étant pas sorti en salle (la sortie est initialement prévu le 23 aout mais cela va surement être repoussée) on ne sait pas s’il sera un échec (possible) ou un succès (probable)

Je ne voyais pas de qui tu parlais. Ça m’a rendu curieux… et bien fait rire. :slight_smile:

Tu as vu que pour se défendre, il dit que la ministre n’est pas mieux. Du haut niveau.

Si tu veux.

Mais quand tu es subventionné à 50%, croire pouvoir te faire le porte voix de la lutte contre le liberalisme, c est etre bien déconnecté.

La bourgeoisie culturelle lorsqu elle se radicalise ainsi est une posture qui peut très fortement agacer et elle en devient un repoussoir pour la gauche dont elle se revendique.

La droite est ravie de promouvoir de telle figure qui sont les adversaires caricaturaux dont elle reve.

Ricky Gervais avait bien résumé la situation :

Ce qui est :

  1. faux. C’est 35.7 % au maximum (pas le temps de faire de gros calcul du coup je ne sais pas si ce chiffre prend en compte les aides remboursables)

  2. ne veut rien dire en soi.

  3. refaux. C’est un projet qui est financé, pas une personne

Ha oui c’est vrai. Le fameux :

Alors juste pour que ce soit clair. En quoi critiquer l’action du gouvernement vis à vis de la réforme des retraites et dénoncer les tentatives pour détruire l’éco-système du financement du cinéma dans sa globalité dans le même genre que la destruction du financement de la radio et télé publique c’est se radicaliser ?

et ravie de la crèche qu’ils sont, ils deviennent eux-même des caricatures (cf la méconnaissance totale du financement d’un film, sans compter la non prise en compte des conséquences indirectes ou les bénéfices engendrés directement ou indirectement et sur un temps longs) quand ils n’attendent, de tout manière, pas une telle opportunité pour sabrer ceux qui ont l’audace de déplaire.

Ce qui veut dire plein de chose pour beaucoup.

C est le fameux : si t es de gauche, arretes de faire honte, svp.

Sourire.

Serieux, tu ne comprends pas ce qui agace ?

En deux temps alors.

Temps 1 : Ce n est pas ce qui est dit qui agace, c est la posture.

D abord « denoncer », avec passion s entend, forcément, c est vraiment la passion du moment. Dénonciation. Y aussi toute une musique là. Ça pourrait titiller l oreille.

C est une affaire de lieu, d espace dans ce qui agace. Profiter de la lumière pour se mettre en scène, en scène comme radicalisé. Tellement passionnée, tellement important que je le dis là alors que ce n est pas le lieu de le dire. Et ce n est pas le lieu, non pas pour une raison de convenances ( s en prendre aux convenances, quelle audace !) mais parce que le dire là, ça n a pas la moindre conséquence, si ce n est celle de se mettre en scène pour que debute le cirque médiatique.

Dire "l heure est grave ! ", c est aussi parfois se grandir de la gravité de l heure.

Parce que précisément, il n y a aucune audace.

Parce que ce n est pas deplaire. Au contraire, c est demander à plaire, plaire au cirque médiatique. C est se declarer candidat enamouré des polémiques d un petit microcosme dont tout le monde se fout.

Les oscars, cela participe de son travail, est ce que le facteur tape un speech au moment de faire son boulot ? Le boulanger prend il l aire grave pour etre à la hauteur de la gravité de l heure et pour faire un discours sur la politique, avant de t annoncer le prix de la baguette ?

Ce n est pas une affaire de passion, c est une affaire d efficacité, d effets. Le dire là, ça n a aucune autre conséquences que celle du cirque. Posture donc. Et si passion il y a, c est bien celle de croire au cirque, croire que là on a agi, ce qui est alors etre vraiment déconnecté.

Et puis temps 2, faire un discours politique, qui est quand même le degré zero du discours, lorsqu on est un artiste ? Ça, c etait un discours de dénonciation ? C est alors dire à cyrano qu il a un nez trop grand. Le travail n est même pas bien fait. Peut mieux faire en matière de dénonciation, remboursez !

Quitte à participer au cirque et après tout quand on est artiste…faut y mettre alors de l ampleur, de l art, du verbe et de la verve. Faut proposer un numéro qui vaille le coup. Là, c est tout de même du préfabriqué, niveau twittos relayant les éléments de langage. Zero vibrations ! Là preuve, ça ne donne qu un petit tour de cirque, déjà vu milles fois.

L esprit de serieux.

Clin d’œil

Tiens dans le genre l heure est grave, une dénonciation qui se veut implacable :

Y a du mérite et de l effort !

et cette majorité, au vu de ce qu’elle avance, est dans le faux de manière…comment dire…radicale

Ce qui agace ou ce qui t’agace ?

J’ai d’avantage l’impression que tu n’admets pas que ce qui m’agace est réel et factuellement contestable (la preuve plus haut). Le déni de l’expression sur la base d’une répugnante reconnaissance du ventre doublé d’une méconnaissance, volontaire ou non, de système de financement je suis désole je ne l’invente pas, ce n’est pas une vue de l’esprit. Que tu soit pas d’accord avec cela après c’est autre chose. Parce qu’il y a ce qui agace (soit ce que j’ai décliné) et ce qui t’agace soit ce que démontres ensuite. Et là dessus, j’ai bien lu et comme pour d’autres intervention je sens plus pondre une analyse de communication et une opposition automatique quelque peu biaisé par une opinion politique ou des préjugés je vais en rester là. Trop HS à mon sens.

Je connais pas ta vie hein, je sais pas si c’est toi qui fait les courses ou bien où tu les fais mais dans mon coin et de tout mon temps les boulanger et les commerçants des marchés ne se gênait pas vraiment pour commenter le monde avec les clients (et avec emphase)

Les medias binarisent, antagonisent. Quel est ton camp camarade ? Et le spectacle de la ronde est ce qui dégoûte.

Nourrir la bête est un jeu mortifére.

Qu importe si on est d accord ou non avec ce qui est dit au départ. Le biais, c est d en tenir compte.

Tu appelles ça une analyse de la communication, si tu veux. C est surtout faire attention au langage.

Tu peux supposer un biais politique pour l expliquer.

Je vois ça et je me dis que la fusée lepen a decollé et que décidément certains à gauche prefereront toujours prendre la pose, quitte à continuer un cirque duquel la gauche sort perdante à chaque fois.

Sur le sujet du financement du festival de court métrage de Clermont, il y a un sujet dans le Canard sorti mercredi dernier. Intéressant.