RICK & MORTY (Saisons 1-7)

Cool, coolcoolcool

Je n’y tiens déjà plus !!!

Oh, geez!

Oh l’excellente idée…!!!

https://sick-magazine.com/cine-serie/news/christopher-lloyd-veut-un-crossover-retour-vers-le-futur-x-rick-et-morty-et-nous-aussi/?fbclid=IwAR2KdwU0cR2qXPCoHcq1DZzZDr7iBSlpBibvhzfxk04hoiSsDK0l0uh0K44

La bande-annonce de la saison 5 :

Je n’y tiens déjà plus.

Que renferme la série animée Rick et Morty ? Comment, au travers du réel et de la morale, les différents protagonistes de la série incarnent-ils différents regards portés sur le monde qui nous entoure ? Qu’attend-on de la saison 5 à venir ? Rick et Morty : la SF mal polie

Et c’est parti pour la saison 5 du programme télévisé le plus incroyable des dix ou quinze dernières années (un brin d’emphase ne fait jamais de mal), et c’est peu dire que ce premier épisode ne déçoit pas.
Il ne tombe pas non plus, d’ailleurs, dans le travers de la sursophistication de certains épisodes antérieurs, comme celui du « train narratif » en saison précédente, l’un des plus incroyables depuis les débuts de la série (je l’adore vraiment), mais tellement virtuose que ça en venait à nuire à sa « lisibilité ».
Rien de tel ici : l’épisode est très « abordable », et plutôt feel-good au regard de la noirceur abyssale du show quand on y regarde bien.

Il y aurait beaucoup à dire sur les liens entre les comic-books et « Rick et Morty », et il paraît que Dan Harmon lui-même fait pas mal de blagues sur la façon dont Marvel pille leur staff : en effet, le « writer in chief » de « Loki » vient de là, et Jeff Loveness, auteur de ce premier épisode de la saison 5, est parti écrire le prochain « Ant-Man ».
Mais c’est un prêté pour un rendu d’une certaine manière ; après le « Conseil des Rick » calqué sur celui des Red Richards, voilà que surgit le pire ennemi de Rick (qu’on avait évidemment jamais vu jusque-là, ce qui est un gag en soi), et c’est un pastiche très transparent de Namor (qui fut le grand rival de Red au début du Marvel Universe, comme chacun sait).
Le très extraverti Mr Nimbus (le pastiche en question, donc) entraîne l’épisode dans une pente très sexualisée dont les principaux vecteurs sont Jerry et Beth, dont la dynamique de couple bascule ici du tout au tout (et c’est encore une fois très drôle).

Si le principal gag de l’épisode n’est pas inédit (y compris au sein de la série elle-même, cf. les miniverses enchâssés les uns dans les autres d’une saison précédente), il n’en est pas moins savoureux : on joue sur l’idée des intrigues parallèles, mais totalement déconnectées l’une de l’autre à la fois au niveau de la temporalité mais aussi au niveau des enjeux. Les auteurs épatent à nouveau par leur capacité à « densifier » le récit d’une façon incroyable compte-tenu du temps imparti, avec des dizaines (centaines ?) d’idées à la minute : c’est vraiment inouï.

Un très bon cru.

Un dernier mot, sur le générique : c’est toujours un plaisir au début de chaque saison de découvrir un nouveau générique, il y a même un petit effet de vertige propre à cette découverte. Comme d’habitude, on y mélange allègrement des images issues de futurs épisodes et d’autres totalement gratuites, et comme d’habitude c’est hilarant, avec une mention spéciale pour ces têtes-araignées gores à la « The Thing » de John Carpenter.

Pô, pô, pô, pô… Mais c’est qu’elle s’annonce très bien, cette saison 5, avec un deuxième épisode aussi « simple » que foutraque et vertigineux, et surtout à nouveau hilarant comme c’est pas permis, avec cette touche de nihilisme propre aux meilleurs épisodes du show…
Par rapport au premier épisode, la différence (car il s’agit d’un épisode très différent en fait) se situe dans le côté très nettement moins référentiel (à l’exclusion de blagues sur « Highlander », eh oui, et d’auto-références dont la série, au bout de 5 saisons, semble faire désormais un usage plus conséquent), et plus « obtus » du scénario : en gros, il repose sur une idée simple, déclinée avec obstination sur toute la durée de l’épisode.
On peut faire le parallèle avec un des plus fabuleux épisodes de toute la série, « The Ricktlantis Mixup », mais sans les embrouilles multiverselles ; le résultat, via l’utilisation des « leurres », est le même au final : massacre généralisé des personnages principaux dans une joyeuse foire morbide, avec ce jeu absurde et vain du spectateur qui se dit « lesquels sont les vrais » quand systématiquement tout le monde y passe à la fin. Cruel, mais très drôle !!
L’épisode se paie de plus une scène post-générique anormalement longue, peut-être l’une des plus drôles de tout le show, où l’impayable et pitoyable Jerry (ou une version bien particulière de Jerry, plutôt) tient la vedette, pour notre plus grand plaisir. Je l’avoue, j’ai rigolé comme un âne tout au long de cette scène impayable.
Encore un excellent cru, tant mieux !!

Après deux fabuleux épisodes en ouverture, il n’était pas illogique que la saison marque un peu le pas sur le troisième, et c’est effectivement un peu ce qui se passe sur le troisième épisode (et sa parodie de « Captain Planet », le super-héros écolo et assez craignos des années 90). Rien de dramatique cependant, l’épisode conservant sa part d’idées dingos et de moments de franche poilade (comme la version adulte des gamins qui convoquent l’avatar de Captain Planet, justement). Et surtout, l’épisode met en avant comme rarement l’aspect parfois salace du show : ce n’est pas une nouveauté à proprement parler, et c’était même déjà là depuis la première saison, mais c’est très appuyé ici, puisque c’est tout l’épisode qui repose dessus (les deux intrigues parallèles s’appuient dessus chacune à leur façon), avec cette image qui revient à plusieures reprises de Rick qui roule des grosses pelles à des individus pas vraiment anthropomorphes, avec gourmandise…

Fait étonnant, l’épisode 4 repart très exactement sur la même thématique, avec certes un traitement différent, mais du coup la saison semble vraiment très marquée par cette ambiance très « sexy/crapoteuse ». A la différence que cet épisode est vraiment beaucoup plus drôle que le précédent.
Comment procède le duo Harmon/Roiland pour arriver à ses fins sur ce coup ? Simple, en poussant tous les potards à 11. Le but manifeste de faire dire le mot « sperme » dix fois par séquence aux personnages est atteint, et l’intrigue est plus ridicule que jamais (cette invasion de spermatozoïdes géants m’a fait furieusement penser à « The Filth » de Grant Morrison et Chris Weston, où la même chose se produit à peu de choses près), avec ces hybrides hommes/chevaux cannibales souterrains (oui, oui) qui permettent aux auteurs un clin d’oeil aux séries B d’horreur des années 80. Surtout, les auteurs poussent le bouchon très loin en matière de rupture de ce qui est habituellement toléré dans le cadre de ce type de production : l’inceste en l’occurrence est au coeur du final (avec une référence à « 2001 » pour ne rien gâter)…
La question de la parentalité problématique avait déjà été abordé dans la série, c’est même un thème majeur du show, en fait, (tout comme son corollaire direct, la responsabilité) mais jamais sur ce registre-là, d’une toxicité complètement assumée. L’épisode est tellement jusqu’au-boutiste dans son genre qu’il en est désagréable à regarder, mais c’est le but je crois. Et on attend ce genre d’extrémité de la part de « Rick et Morty ».

Il paraît que certains fans se plaignent de la « qualité » de cette saison 5… Mais bon, j’ai l’impression qu’ils font ça depuis le début de la saison 2, en fait. Perso, je suis trop occupé à me poiler et à prendre 158 idées narratives à la minute dans la face pour me plaindre ou pour passer mon temps à couper les cheveux en quatre (mieux que la saison 4 ? moins bien que la saison 3 ? possible mais je m’en fous un peu au bout du compte).

Et il me semble bien que l’épisode 5 et surtout l’extraordinaire épisode 6, chacun à leur façon, font encore grimper le curseur sur l’échelle de la poilade.
Le cinquième se base sur une des premières modalités possible du show, avec des références pop-culturelles en veux-tu en voilà (dont un Galactus nettement moins féroce que dans l’univers Marvel), et deux intrigues parallèles rondement menées. L’une creuse le cas, comme un épisode plus ancien l’avait fait, du vaisseau de Rick, aussi dangereux et soupe-au-lait que son concepteur, et l’autre s’appuie sur une parodie poussée des fameux Cénobites de « Hellraiser », et on sent que les auteurs prennent un pied monstrueux à pousser dans ses derniers retranchements un illogisme qu’ils repèrent dans le concept SM lui-même de la célèbre franchise horrifique (douleur = plaisir, certes, mais alors du coup plaisir = douleur ??? On peut aller loin dans les retournements et les scénaristes ne s’en privent pas). Très bon, comme souvent quand Jerry est au centre des enjeux (et le perso connaît même une sorte de « rédemption » au regard de son statut d’irrécupérable crétin).

L’épisode 6, c’est une tout autre affaire : c’est pour moi l’un des meilleurs épisodes depuis les débuts du show, comme souvent quand le président simili-Obama incarné vocalement par l’excellent Keith David montre le bout de son nez. Cette fois, pas de sous-intrigue, mais une narration centrée sur une story-line complètement folle et hilarante, parodiant aussi bien les épisodes à thème « vacanciers » des shows américains (qu’on pense aux épisodes spéciaux « Noël » ou "Halloween ; ici, c’est Thanksgiving et ses dindes) que la série des « Benjamin Gates » avec Nic Cage, et mettant en boîte vertement les relents conspirationnistes actuels, le tout étant emballé dans une veine puissamment anarchiste, comme rarement le show en aura fait la démonstration patente…
Difficile de relever ce qui est le plus drôle dans cet épisode incroyable et d’une densité à peine imaginable, mais je pense que mon plus gros fou-rire va à cette scène (qui suit un climax parodiant la séquence finale du premier « Predator ») où le Président voit sa vie défiler devant ses yeux, ou plutôt ses oreilles (c’est une voix off qui véhicule les gags), à base de références culturelles frelatées ; « and what a life ! » ne peut pourtant s’empêcher de s’exclamer le président.

Sacrée série décidément. Même si ce n’est pas la veine qui m’intéresse le plus, j’ai hâte également de voir quels mindfucks démentiels les auteurs nous concoctent pour la fin de saison, vu qu’ils ont annoncé du biscuit pour les fans au niveau du « canon » et de la mythologie de la série. Voilà de quoi donner des sueurs froides aux youtubeurs qui redoublent d’inventivité pour anticiper les idées les plus folles du tandem Roiland/Harmon !!!
(j’avoue que je suis estomaqué, soit dit en passant, par l’ingéniosité de certaines fan-théories ; je ne pense avoir assisté à de tels brainstormings « féconds » depuis la fin de « Lost »…)

Info pratique pour commencer : ne pas attendre un nouvel épisode de « Rick et Morty » la semaine prochaine. Le final (épisode 9) de la saison 5 a été décalé au 5 septembre. Superbe consolation : ce sera un épisode double, le tout premier de l’histoire du show. Voilà qui promet…!!

Quant à l’épisode de la semaine, le huitième de la saison 5 : je ne suis décidément pas sur la même longueur d’ondes que les fans. Certains (une grosse majorité) hurlent au génie devant cet épisode, qui me semble et d’assez loin le moins drôle de cette saison. Alors attention : il y a de la marge avant que « Rick et Morty » devienne un show fatigué et lambda. L’épisode est remarquablement bien écrit, et comprend son lot d’idées fortes. Il me semble juste que le principal ressort de l’épisode (la visite de la mémoire d’un perso que je ne pensais plus revoir) ressemble un peu trop à d’autres dispositifs déjà usités avant, y compris dans cette saison. Et sur la première moitié de l’épisode, le rythme est un peu moins trépidant que d’habitude, les gags un peu moins outrés. Je ne pense pas avoir ri (même si j’ai souri à plusieurs reprises) pendant les 10 premières minutes de l’épisode, une première pour moi.

Et pourquoi donc par ailleurs les fans hurlent-ils au génie, alors ? « Parce qu’il y a du « lore » !!! », répondent-ils tous en choeur. Le fameux « lore », que les mêmes fans jugeaient trop absent de la saison jusqu’alors…
Il faut quand même bien reconnaître que ça n’est pas une petite révélation à laquelle on a droit ; elle éclaire bien des choses au sujet de Rick et d’un autre membre de la famille (je ne spoile pas).
Mais même si je suis très friand des théories tordues des fans et que je ne suis pas contre quelques éléments de cette nature pour venir enrichir la caractérisation des persos, je m’interroge sur les réflexes d’une partie des fans de plus en plus demandeur de ce genre de « révélations », comme si la série ne valait que pour ça, comme s’ils n’arrivaient pas à la prendre pour ce qu’elle est (une série comique avec quelques éléments de « sérialisation » mais finalement peu présents).

Peut-être que je suis mauvaise langue et que les spectateurs sont tout simplement en demande de « moments touchants », comme l’épisode en dispense ici. Harmon et Roiland se sont parfois montrés remarquablement justes sur ce registre (je pense à l’incroyable épisode des toilettes de Rick situées dans une autre dimension, je ne sais plus si c’était en saison 3 ou 4) ; j’ai juste un peu peur que le show perde de sa formidable acidité en versant un poil trop dans ce registre-là…

Mais il ne faut pas non plus que je me mette à tomber dans le travers que je relevais plus haut, et que je prenne le show pour ce qu’il est. Attendons donc de voir ce que les auteurs nous réservent sur un format inédit (45 mn d’épisode, en gros) pour le grand season finale, qui établira peut-être un équilibre miraculeux entre les deux facettes de « Rick et Morty » (« lore » et éléments de caractérisation/émotion d’une part, humour absurde et délibérément ultra-corrosif d’autre part) ; les créateurs du show en sont bien capables.

Photonik, c’est regardable sur un bouquet « accessible » en France cette série ?

Merci.

Sur Adult Swim, qui est dispo partiellement en France depuis peu. C’est Toonami (du groupe Canal +) qui « décroche » de sa programmation habituelle entre 23 h et 2 h du mat’ pour diffuser du contenu de la chaîne ricaine. Il me semble également que Youtube diffuse ces épisodes, mais je ne sais pas si c’est légal (et donc viré au bout de quelques heures si c’est pas le cas) ou s’il faut être abonné à Youtbe TV, dont je ne connais pas du tout le fonctionnement.
Après, si tu es patient, dans 6 mois environ (un peu moins maintenant), Netflix diffusera cette saison 5. Les quatre premières sont déjà dispo dessus !! Si tu les as pas vues, fonce, tu ne le regretteras pas…

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