ROALD DAHL PAR WES ANDERSON : Les courts-métrages

Henry Sugar est riche mais accro aux jeux. Cet homme oisif va alors dérober un vieux livre écrit par Imhrat Khan, un maître yogi indien. Henry y découvre une formule permettant de voir sans l’aide des yeux. Il va alors utiliser ce « pouvoir » pour faire la tournée des casinos d’Europe et des États-Unis. Mais peu à peu, le dandy va comprendre que ce secret pourrait être utilisé à des fins plus nobles…

Aventures/comédie
Court métrage américain
Ecrit et réalisé par Wes Anderson d’après une nouvelle de Roald Dahl
Avec Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley, Dev Patel, Ralph Fiennes…
Titre original : The Wonderful Story of Henry Sugar
Année de production : 2023
Le 27 septembre 2023 sur Netflix

Vu son dernier film c’est somme toute logique qu’il aille se garer là

C’est à dire ?

Généralement, c’est pas un compliment.

J’ai tellement eu l’impression de voir un film en mode automatique (voir sketch parodiant le travail du réal) en sortant d’Asteroid City que je suis même pas étonné de le voir bosser pour le producteur/diffuseur d’oeuvres algorithmique

Après La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, trois autres courts-métrages de Wes Anderson d’après les récits de Roald Dahl seront disponibles sur Netflix d’ici la fin de la semaine. Aujourd’hui, c’est Le Cygne avec Rupert Friend

Dans cette nouvelle de Roald Dahl pour jeunes adultes, un garçon brillant et chétif est tyrannisé par deux grandes brutes épaisses.

Vendredi, ce sera Le Preneur de Rats avec Ralph Fiennes et Rupert Friend

une histoire sinistre sur le côté le plus sombre de la nature humaine ; celle d’un dératiseur qui a une manière très inhabituelle de lutter contre ces parasites.

Et le samedi 30, cette semaine Anderson/Dahl se terminera par Venin avec Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley et Dev Patel.

Dans cette adaptation de la nouvelle de Roald Dahl, un homme découvre un serpent venimeux endormi dans son lit.

J’avoue que je ne suis pas le plus grand connaisseur de l’oeuvre de Wes Anderson. Je me rappelle n’avoir pas du tout accroché à Rushmore et La Famille Tenenbaum à leur sortie et du coup, j’ai laissé passé les films suivants jusqu’à Moonrise Kingdom, qui m’avait attiré par son sujet et sa distribution et que j’avais trouvé absolument charmant. Mais je n’ai pas vu ses films suivants. J’ai tout de même tenté ce projet autour de Roald Dahl, dont le réalisateur est un fan absolu, en regardant les deux premiers courts-métrages, Henry Sugar et Le Cygne.
J’en ressors un brin partagé. Visuellement, c’est juste brillant. La mise en scène donne l’impression de tourner les pages d’un livre animé, un pop-up dans lequel évoluent des personnages qui passent d’un décor à l’autre avec fluidité, surtout dans Henry Sugar avec sa construction d’histoires imbriquées les unes dans les autres (Le Cygne étant plus direct, avec un unique témoignage sur un enfant harcelé qui se conclut de manière cruelle). Ces deux courts sont esthétiquement réussis et ne manquent pas d’astuces rappelant notamment le cinéma de Méliès.
Si l’ensemble est très bien interprété, le parti-pris de faire déclamer le texte en entier, didascalies comprises, par les acteurs en brisant le quatrième mur peut déconcerter (surtout avec le débit de paroles employé par Benedict Cumberbatch et Rupert Friend). Et j’ai quand même trouvé que cela manquait un peu d’émotion…

J’ai regardé les deux derniers courts-métrages de cette série d’adaptations de Roald Dahl, Le Preneur de Rats et Venin, et je reste mitigé. C’est toujours aussi bien interprété (on retrouve les mêmes acteurs dans les quatre courts et ils sont excellents) et il y a encore pas mal de petites trouvailles visuelles savoureuses…mais cette façon de raconter m’a un peu fatigué à la longue. J’ai tout de même préféré la fantaisie du Preneur de Rats à un Venin un peu plus statique (ce qui n’est guère étonnant vu le sujet de l’histoire) et au rythme inégal…