

… **[size=150]C[/size]**ontrairement à mes prédécesseurs, et bien qu’il ne soit pas loin de 3 heures du matin, je ne sors pas bourré d’un rade miteux, j’ai trouvé Roche Limit vraiment sympa à lire.
D’autant plus sympa que je n’avais pas dans l’idée de lire cette histoire de S-F à laquelle je n’avais d’ailleurs pas prêtée attention ; mais ce premier tome est le cadeau d’un libraire qui travaille où j’ai mes habitudes (Si jamais vous passez par ici, encore merci).
J’ai lu chez mes prédécesseurs qu’il y avait trop de personnages, mal gérés, voire qu’ils ne servaient que de « chair à canon ».
Pour ma part j’ai un tout autre ressenti, ces différents personnages sont là, dont certains pour un bref passage en effet, pour donner selon moi du « volume » à l’histoire en dessinant en creux l’atmosphère (sans jeu de mots) de cette planète et proposer différents point de vue. Et la façon dont c’est fait me satisfait entièrement.
Le nombre (relativement) important de protagonistes ne m’a pas gêner outre mesure, j’ai eu l’occasion de lire des romans où je devais prendre des notes sur les personnages pour m’y retrouver, et là je n’en ai pas ressenti le besoin.

De plus, les dialogues qui participent de l’intérêt qu’on peut ou pas leur témoigner, sont vraiment bien écrits.
Finalement certains d’entre eux sont plus vivants par ce qu’ils disent plutôt que grâce à ce qu’il font.
L’ajout de (fausses) pages de magazines, de diapositives, etc., est une astuce qui chez moi marche bien, ce « rédactionnel » additionnel pour ainsi dire « intradiégétique » accentue (souvent) mon immersion dans ce que je lis.
Et encore une fois ça a bien marché.
Et puis Roche Limit n’a eu de cesse, sans que je puisse mettre le doigt précisément sur quel(s) aspect(s) de l’histoire, d’évoquer tout un pan de la S-F que j’aime lire.
Enfin si, un aspect m’est clairement apparu, celui du mélodrame « étasunien », qui remonte - ce qui ne rajeuni personne - à Hugo Gernsback à l’orée du 20ème siècle (voire un peu avant dans les dime-novels avec Luis Philip Senarens) et qui est depuis en S-F une sorte de motto.
Pour le coup, le space opera ou disons ici le planet opera vu par Michael Moreci est clairement une extension de la Frontière (celle du Far West) avec tout son folklores et ses légendes à peine ripolinée (ce qui n’est pas un repproche).
Reste le dessin, qui si j’avais dû acheter ce recueil m’en aurait très certainement dissuadé.
Néanmoins, une fois plongé dans l’histoire, le scénario m’a captivé à un point tel que j’en ai oublié mes premières réticences, et que j’ai fini par lui trouver un certain charme.
D’autant que rétrospectivement, son évidente sécheresse, son manque de fioriture, ne détourne pas l’attention de l’histoire, voire lui donne même un poids supplémentaire ; une sorte de synergie entre le fond et la forme. Le dessin est l’expression de la vie sur cette planète : âpre, pas glamour pour deux sous. Austère.

… En définitive, Roche Limit est pour moi une très belle surprises, et une belle découverte qui m’a donné envie d’en lire plus, et je serai là pour la suite.
J’ai par ailleurs jeté un coup d’œil (de plus près) à ce que fait Glénat Comics, et il y a pas mal de choses intéressantes, ou du moins qui m’intéresse (j’ai d’ailleurs pris d’autres bouquins de cette collection).