Septembre 1986; Alan Moore et le dessinateur Dave Gibbons frappent un grand coup avec la publication du premier numéro de Watchmen. Structure, couleurs, ton, les deux auteurs prouvent aux anciens lecteurs de Spider-Man et Fantastic Four que les comics peuvent grandir avec eux. S’ensuit maintes rééditions de l’œuvre, un imbroglio de propriété avec Alan Moore qui claque la porte de l’éditeur et la mise en chantier d’un film par Zack Snyder. C’est bien assez pour envisager sérieusement une idée révolutionnaire… Watchmen 2, le prélude. Mais la majorité des lecteurs hurlent, pleurent, arrachent leurs vêtements sous la pluie et payent un tueur à gage pour rayer Dan Didio de la liste. DC ne fait pas la sourde oreille et met le projet en « *stand by *».
En septembre 2010, le scénariste Grant Morrison annonce son intention de se réapproprier les personnages de la licence Charlton comics, envisagés au départ par Alan Moore pour Watchmen, et le squelette de ce classique de la pop-culture pour sa maxi-série Multiversity. Avec les arguments des deux auteurs Alan Moore et Grant Morrison pour pimenter la discussion, les réactions ne se font pas attendre et, comble, ne sont pas aussi virulentes qu’aurait pu le croire DC Comics. Et dans le même temps, c’est tant mieux. Car l’éditeur travail secrètement sur un projet** Before Watchmen** et compte bien en tirer profit pour l’été 2012.
DC Comics annonce donc la publication de 6 mini-séries sur les Héros de Watchmen et une mini-série sur l’équipe du Golden Age, The Minutemen.
Pour le Comedian et Rorschach, la donne est simple. Avec ses deux bourrins, le premier soldat du gouvernement, le second justicier urbain, l’éditeur DC Comics fait appel au créateur de la série 100 Bullets chez Vertigo, le scénariste Brian Azzarello pour dépeindre leur quotidien dans l’Amérique alternative de Richard Nixon.
Sur Rorschach, mini-série en 4 numéros, le scénariste retrouve le dessinateur Lee Bermejo avec lequel il a réalisé les mini-séries Luthor et Joker.
Chaque numéro contiendra une courte back-up de deux pages intitulée Curse of the Crimson Corsaire par Len Wein et John Higgins.
Alors Watchmen c’est une histoire bien écrite qui fait qu’on comprend ce qui s’est passé avant avec juste quelques touches de ci de là ou même des non-dits qui parlent beaucoup. Quel est l’intérêt donc de ce bouzin ?
Alors moi dans l’absolu, je suis plutôt d’accord avec le principe de dire que faire une suite, préquelle, version parallèle, rayez la mention inutile, de watchmen, c’est tout pourri. Le contexte et l’amour immodéré pour Alan Moore fait que ça sent la merde, mais, on est bien obligé de constater que les mecs aux commandes sont pas des manchots. Donc je pense qu’il faut attendre de voir ce que ça donne. Qui sait, ce sera peut être bien, pas forcement du niveau de watchmen, mais si c’est bien, pourquoi faire la gueule?
Voilà un book que j’attendais avec une certaine impatience. Un beau personnage, une team qui a fait ses preuves (et quelles preuves!), bref, à quoi a-t-on droit?
A un bon titre de mon point de vue.
Azzarello tisse une intrigue de polar à base de bourre-pifs (avec Rorschach, à quoi poouvait-on s’attendre!). C’est une écriture très que propose le Scénariste voire très banale. Mais il n’empêche que l’on évite les voix OFF intempestives et que l’on gagne en clarté. Un sacré bon point, qui je l’espère, sera encore notable dans les prochains books.
Quant à Bermejo, il reste toujours un plaisir (trop rare) à suivre. Le dessinateur evoie du bois à des années lumières de Jae Lee et de JG Jones très en deça sur les titres d’Ozymandias et du Comédien (avec Azzarello qui là se perd dans la réécriture de l’histoire des années 60 US).
Au final, c’est autre chose que l’excellent Minutemen, plus fouillé et plus dense en personnages mais c’est un polar rudement efficace. Vite la suite!