SALES MIOCHES ! t.1-8 (Éric Corbeyran / Olivier Berlion, Skiav)

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Jim

Tiens, j’ai commencé la lecture de cette première (et pour l’instant) unique intégrale, qui reprend les quatre premiers tomes. Je l’ai en collection « Haute densité », un format réduit qui va très bien au dessin, je trouve (et le lettrage, manuel, reste tout à fait lisible à cette échelle).

C’est pas mal. On découvre une petite troupe de gamins des rues qui hante les rues (et les traboules) de Lyon, vivent de rapines et revendent à un fournisseur surnommé « l’élégant », qui vit dans une maison au bord d’un quartier de taudis sur le point d’être démolis. Ils sont débrouillards, gouailleurs et rebelles, et n’ont peur que d’une chose, retourner à l’orphelinat (et d’avoir un boulot salarié, aussi). Ce premier album les met sur la piste d’un enfant disparu, ce qui les conduira à démanteler un réseau de jeux clandestins où s’affrontent chiens, coqs, scorpions mais aussi gamins enlevés. Le sujet, sordide, n’est pas sans évoquer le thème du Réseau Bombice, autre série de Corbeyran cette fois illustrée par Cecil, mais l’argot local et les péripéties permettent d’alléger l’ensemble.

C’est pas mal du tout, et Berlion s’y entend à représenter Lyon, ses escaliers, ses rues en perspective, ses passages sombres, discrets, voire secrets. L’enchaînement des séquences, en revanche, est plus difficile. Corbeyran marque des transitions violentes, alterne les séquences mais saute des passages, si bien que, lorsque l’on retrouve un personnage, il s’est passé des choses pour lui qui sont expliquées dans les dialogues, mais le procédé est assez abrupt et il arrive qu’on puisse perdre le fil. Rien de bien gênant, mais la fin étant un peu rapide également, ça donne un album pas tout à fait fluide.

Jim

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Le deuxième tomes est plus convaincant. L’intrigue s’articule autour d’un médaillon amené par Nino, le plus petit de la bande, et qui intéresse fort l’Élégant. Mais une fois le bijou refourgué, les jeunes héros se retrouvent coincés entre plusieurs parties qui semblent leur en vouloir beaucoup et rechercher de manière active l’objet dérobé.

Les mioches devront donc retracer le parcours précédent du médaillon, afin d’en identifier la provenance. Information qui dirige vers la petite amie de Mig, le plus grand de la bande, et oriente le récit vers des codes davantage vaudeville : déguisements, fausses identités, histoire d’amour, conflit de génération, démasquage et poursuite. On voyage un peu dans Lyon et sa périphérie (voir le titre), et on en apprend un peu plus sur le quartier où vit l’Élégant, menacé d’expulsion.

La construction du récit est également meilleure, plus fluide. L’enchaînement des séquences, le passage d’un groupe de personnages à un autre, tout cela s’articule de manière plus claire. Corbeyran glisse des informations sur le passé des mioches (avec la figure du Yéti, l’équivalent pour eux de Fagin pour Oliver Twist) et sur les sphères de pouvoir autour de la mairie. L’univers se construit petit à petit.

Jim

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