SAMURAI NON GRATA (Toshihiko Yahagi / Jirô Taniguchi)

One-shot

Yoshiaki Hongô, entrepreneur et convoyeur d’origine japonaise, né à Londres. Multilingue, il est prêt à tout pour se remplir les poches. Rintarô Norimizu, militaire à la carrière longue et mouvementé. C’est avant tout un homme d’action. Hu-ji, mannequin sino-viêtnamienne, à l’audace et au cran inouï. Dans la période crépusculaire de la guerre froide, trois destins se croisent et s’associent pour faire affaire à l’abri des regards, partout dans le monde…

Prix : 22,00 €
EAN : 9782811663056
Date de parution : 02/11/2022

Tori.

Même à 40 balais bien passé, t’arrives à te faire avoir par la promesse d’un résumé de 4ème de couverture alléchant et le nom d’un dessinateur dont tu admires le travail. Mal m’en a donc pris et si ce n’était le dessin de Taniguchi qui hisse le tout vers un haut pas bien élevé, j’aurais rapidement arrêté ma lecture tant les histoires ont peu d’intérêt, que les personnages sont guère intéressant mais surtout que les récits sont trop souvent incompréhensible dans les enjeux globaux mais également au sein de scène d’action et de dialogues.

Je suis en plein milieu, et mon avis diverge (ce qui fait beaucoup, je vous l’accorde).

C’est l’histoire de trois bras cassés, un transporteur qui magouille par le biais de son entreprise qui sert de prête-nom à diverses malversations, un ancien militaire grenouillant dans les services secrets et émargeant en tant que concierge et une mannequin déluré, tous trois se trouvant mêlés à des affaires vaguement policières qui les dépassent, et dont ils ne se sortent qu’avec leur sens bancal de l’improvisation.

Pour l’heure, j’en suis à la moitié (et donc à deux intrigues), et je trouve ça très marrant. Un trio de jean-foutres qui font constamment ses pieds dans les plats des grands de ce monde (politiques, mafieux, espions…). Ils sont sympathiques, pas très creusés en effet, mais leurs interactions fonctionnent pas trop mal, même si les traits qui les caractérisent sont très (trop ?) appuyés.

S’il fallait formuler un reproche, c’est que ce n’est pas très clair. La narration est assez limpide, mais les transitions de scène à scène ne sont pas d’une fluidité remarquable. La première intrigue laisse une impression de foutoir, qui tient peut-être à la volonté des auteurs d’entretenir le mystère sur les enjeux, ou bien simplement à une écriture un peu au doigt mouillé, qui aurait mérité plus de préparation. C’est peut-être dû aussi à la méthode de travail des auteurs, la série étant réalisé par Taniguchi sur une idée de Yahagi : ça sent le développement à partir d’un pitch ou d’une ébauche, comme quoi, n’est pas Stan Lee qui veut.

C’est donc parfois (souvent ?), trop sec, trop elliptique. Mais les scènes d’action sont bien et ce trio de branquignoles assez séduisant dans son incompétence limite.

Jim

1 « J'aime »

J’ai repris ma lecture.
Y a quand même des dialogues qui valent leur pesant de cacahuètes.

-Dans votre pays, ce serait différent, colonel, mais au Japon, jeter une grenade dans une voiture n’est pas chose courante.
-Quelle nation paisible.
-Certes.
-Je n’aime pas ça. Je m’y sentirais seul.

Jim

J’ai fini le recueil, avec deux histoires assez longues entraînant nos deux baroudeurs tendance bras cassé dans différents coins du monde à l’occasion de divers trafics (drogue, armes…). C’est l’occasion pour les auteurs d’évoquer la géo-politique des années 1980.
Il y a plein de scènes marrantes dues aux engueulades perpétuelles entre les deux équipiers, et quelques fulgurances en matière de politique, mais les dialogues restent très elliptiques, secs, au point de laisser la sensation qu’il manque des choses, que ce soit des chevilles grammaticales pour rendre tout ça plus fluide, et peut-être même des informations. Du coup, mes soupçons se portent sur la traduction, tant ça ne m’a jamais frappé sur d’autres albums de Taniguchi dans sa veine polar.
Ça gagnera peut-être à la relecture, mais j’avoue que le pavé (448 pages, quand même) me dissuade de m’y remettre tout de suite.

Jim