Divertissant. Trop long et rempli de défauts.
C’est avec cette balance qu’il faut composer. Je m’attendais à quelque chose de plus fouillé, de plus travaillé, au moins psychologiquement. C’est pas mauvais, mais ça manque de relief (même sur Mars), c’est fade. Ca manque de tension dramatique tout ça. On a quand même un gus qui se retrouve isolé sur une planète lointaine et qui doit mettre ses couilles sur la table pour s’en sortir et survivre suffisamment de jours dans l’attente d’une mission de sauvetage. Alors, on sait bien comment ça va finir, on a donc l’introduction et la conclusion, reste à meubler le développement. Et ça va durer 2h. Putain, 2h.
2h où finalement on voit le côté inventif et débrouillard du bonhomme (qui commence à se recoudre le ventre façon Prometheus, c’était ptet pas obligé), sans une once de suspense (merci mes dimanches passés devant C’est pas Sorcier et McGyver, et j’ai apporté mon manuel des Castors Juniors et le guide du botaniste intergalactique avec moi, pas de souci). Car tout échec, tout ressort dramatique est dérouté par une remarque ou une situation humoristique bien sentie. Bon, j’ai pas été sensible à l’humour, disons-le tout de suite, ça m’est passé par-dessus l’épaule et donc fatalement, on reste insensible au sort du bonhomme. Il peut lui arriver n’importe quoi, on s’en fout, c’est pas grave, un peu de plastique et du scotch (le scotch est ton ami, et Mr Patate aussi), une petite musique disco, et hop, c’est reparti comme en 40. C’est bien d’avoir un héros à l’optimisme inébranlable (qui touche le fond dans les scènes off en fait comme il le dira à la fin), mais narrativement, je trouve que c’est une erreur. On n’est jamais accroché au fauteuil quand les problèmes surviennent.
La première partie, le côté survival sur la planète rouge est assez sympa, c’est même la partie du film la plus réussie. Et le côté « journal de bord » permet d’avoir un lien avec le spectateur. La deuxième l’est beaucoup moins. A partir du moment où Matt Damon arrive à rentrer en communication avec la Terre, tout fout le camp, on se retrouve avec les mêmes resucées scénaristiques éprouvées, les geeks qui te sortent des solutions du chapeau, les politiques et les militaires avec les mêmes dialogues surannés, les scientifiques stéréotypés, tout ça sans une once de psychologie, et de toutes façons, une absence totale de suspens, encore une fois. Cette deuxième partie se noie d’ailleurs dans les discussions techniques de nos savants en herbe (et les américains sont meilleurs que les chinois archaïques, prends ça dans ta face), et j’aurai aimé que ça avance plus vite.
L’apothéose étant vers la scène finale avec la foule en liesse aux US et en Chine (sérieux, en Chine, qui va se soucier du sort d’un astronaute américain! Z’en faites pas un peu trop là? Ah oui avant on avait Iron Man… Mon dieu!). Scène typiquement hollywoodienne qui me fout la gerbe. C’est dommage, parce que c’était pas la peine d’en arriver à ce dénouement grotesque. Là j’ai pris un coup de masse sur la nuque, mais ça va, le générique de fin est arrivé rapidement après.