SHERLOCK FRANKENSTEIN ET LA LIGUE DU MAL (Jeff Lemire / David Rubin)

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Black hammer présente : sherlock frankenstein & la ligue du mal
Lucy Weber, la fille du célèbre justicier Black Hammer a bien grandi.
Elle est désormais journaliste d’investigation et tente par tous les moyens de comprendre ce qui a pu arriver aux super-héros de Spiral City après leur affrontement contre l’Anti-Dieu. Tous les indices qu’elle a jusqu’ici pu recueillir semblent converger vers l’asile de la ville et ses dangereux locataires, parmi lesquels se trouvent certains des plus grands ennemis de son père… Lui permettront-ils de faire enfin la lumière sur son inexplicable disparition ?
INFOS
SCÉNARISTE : LEMIRE JEFF - DESSINATEUR : RUBIN DAVID
Public : 12+
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 21 septembre 2018
Pagination : 144 pages
EAN : 9791026815129
Contenu vo : Sherlock Frankenstein and the Legion of Evil #1-4 + Black Hammer #12
Prix : 15.5 EUR

Couverture de Mignola, qui (me) fait (toujours) plaisir.

Encore du Rubin … le même mois ! Dur …

Ah tiens, j’ai lu ça.
C’est pas mal. Sans plus. Je crois que je suis un peu fatigué des univers de super-héros qui se donnent pour ambition d’avoir une histoire et une géographie imposante, et d’envoyer des clins d’œil dans toutes les directions.
On retrouve encore le thème de la paternité difficile, si cher à Lemire, mais cette fois-ci inversé (ouf, ça change). Le « méchant » est intéressant, mais là aussi l’inversion des valeurs, censée déjouer les attentes, est finalement attendue. Je crois que j’ai été davantage intéressé par les pages situées dans l’enfance de l’héroïne (les petits mensonges témoignant des menus arrangements de la vie…) et par l’évocation de Cthu-Lou et de sa famille, moment réellement surprenant, pour le coup.
Bref, sympa, mais pas renversant.
Graphiquement, ce style vaguement paulpopien ne me branche pas des masses, et je ne suis pas sûr que la publication dans un format agrandi lui soit très profitable : les successions de gros plans sentent encore plus fort le remplissage. En revanche, il y a de belles doubles pages où les personnages marchent dans des décors tordus, qui sont du meilleur effet.
Là encore, c’est un peu maigre sur l’ensemble.
Je ne suis sans doute pas la cible idéale.

Jim

Je suis très fan du titre « grand frère » de Lemire (« Black Hammer » je veux dire), mais je trouve aussi que c’est un peu sa limite, ce côté ultra-référentiel qui part dans tous les sens, et qui sent en effet un peu le déjà-vu.
A cette restriction près, c’est un excellent titre, avec des persos certes « variations sur le canon » mais très attachants et riches ; certaines variations sont même carrément brillantes.

Du coup, je pense que je vais me faire ce spin-off sur Sherlock Frankenstein.

J’ai pas du tout aimé pour ma part. Surtout niveau dessin. Le Rubin d’Ether et celui de cet album c’est le jour et la nuit. En termes d’histoires j’ai trouvé ça mou comme toujours chez Lemire, bref à jeter.

Cette expression me rappelle une notule dans la rubrique de Scarce consacrée aux sorties US (le « Ghost Reader », je crois, je sais plus). Le mec avait écrit « Achetez… par la fenêtre ! », ce qui me fait encore beaucoup rire, des années après.

Jim

Je trouve pas que ce soit toujours mou, chez Lemire, et loin s’en faut, même. Son « Moon Knight » est même assez azimuté et part dans tous les sens, « Descender » est également assez riche en péripétie.
Peut-être penses-tu au Lemire « mainstream », mais pour sa production indé, c’est quand même un peu plus patate que ça…

Il se passe des choses dans descender, mais il y a pour le moment un tome de trop (je sais plus lequel), mais Descender est excellent, Moon Knight il m’a perdu.

Moon Knight, j’ai trouvé ça très sympa, mais c’est un copier-coller des grands moments du personnage. J’aime beaucoup, mais de la même manière que j’aime ses Green Arrow, alors qu’ils sont calqués sur les Daredevil de Miller.

Jim

C’est vrai, mais c’est pratiquement la note d’intention du titre, pour ainsi dire : revisiter les grands moments du perso. Il le fait vraiment bien, notamment sur un épisode assez virtuose en termes de narration (dans le tome 2, en VF) où il ne cesse de passer d’une identité du perso à une autre ; c’est très bien vu…
Et même si c’est anecdotique, Lemire a aussi tenu à apporter sa pierre à l’édifice du perso avec une nouvelle identité, celle du « Moon Knight de l’espace ».

Mais après Ellis et Wood (voire Bunn), qui tentaient d’aller dans des directions nouvelles en exploitant le passé intelligemment, ça fait un peu maigre.

Jim

Mais c’est infini, l’espace !

ben non.

Si je ne m’abuse, la question n’est pas tranchée, en fait (la courbure infinie, tout ça).

Voilà. Est-ce qu’au stade où on en est dans la science, on peut savoir si l’univers à un mur de chaque côté ?

Il faut en fait envisager un objet sphérique, plutôt qu’une pièce avec des murs. Logiquement, il devrait y avoir une courbure dans l’univers observable, qui, sitôt détectée, permettrait le calcul de la taille de l’univers, s’il n’est pas infini. Mais personne n’observe la dite courbure…

On serait dans une sorte de gemme d’infini, en fait, si je comprends bien …

Oui c’est tout à fait ça. La gemme de l’espace. Sinon tu fumes quoi, Soy ? Je veux la même chose !
Blague à part, il me semble avoir lu (sous la plume de Bernard Werber, je crois ?) que certains théoriciens essayaient de concilier les deux facettes de la problématique « univers infini/univers fini », en invoquant des formes qui résolvent le paradoxe, comme la bouteille de Klein ou le ruban de Mobius…

Par moment, je me demande si on n’est pas dans la gemme de la connerie ou de l’abrutissement !

Et après, c’est moi qui fume !
Je connais un Klein (pour de vrai, c’est un ancien client). Et j’ai bu des bouteilles chez lui, de la bière qu’il avait faite ! Et pour le coup, y avait pas de paradoxe !