SHERLOCK HOLMES CRIME ALLEYS t.1-2 (Sylvain Cordurié / Alessandro Nespolino)

Je viens de lire le diptyque, qui propose une « première enquête » du héros. En réalité, ce n’est pas la première, puisque le récit mentionne au moins une affaire précédente, mais c’est celle qui donne définitivement au détective le goût des enquêtes, qui motive son rôle de consultant, et qui lui permet de faire la rencontre de son ennemi de toujours.

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À ce sujet, je trouve d’ailleurs très bien que Sylvain, en tant que scénariste (il viendra en parler s’il le souhaite) s’éloigne de l’idée que les deux adversaires se connaissent depuis longtemps, l’un pouvant même être le mentor de l’autre selon les versions. Au contraire, ici, on a deux parcours qui se croisent de manière presque fortuite, et ça fait un bien fou. Les protagonistes sont ce qu’ils sont, ils ne se définissent pas (encore) l’un par rapport à l’autre, et c’est très bien.

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L’idée de base s’appuie sur de la (pseudo-)science de bazar, du techno-blabla qui se marie merveilleusement avec le personnage mais aussi avec l’univers mis en place dans les autres albums. Le rythme est plutôt astucieux : le premier tome se conclut sur une scène forte, et le second offre une construction plus originale, avec une longue première partie de mise en danger, un « second acte » qui reprend les ficelles du récit à enquête, et une conclusion construite autour d’une alternance de planches gauche-droite qui favorise la lecture de deux actions en parallèle. Très bien joué. Les dialogues sont sympas, ça tourne bien, les niveaux de langue renforce la collision entre des milieux sociaux différents, bref, ça tourne bien, c’est bien huilé.

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L’ensemble se payant même le luxe de faire des clins d’œil en direction de la continuité installée dans les autres albums.

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Quand à Nespolino, s’il ne déploie pas un style tonitruant au feuilletage, il offre un trait limpide, mais très expressif, qui n’est pas sans me rappeler Barison. Ce dernier m’évoquant parfois un Eduardo Barreto ou un Russ Manning (énième génération, comme je dis souvent), j’y vois des références aussi chez Nespolino. Autant dire que c’est très agréable à regarder, et que les personnages sont très vivants.

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Vraiment, très sympa.

Jim