CRÉATEURS
Hanna Bos & Paul Thureen
DISTRIBUTION
Bridget Everett, Jeff Hiller, Mary Catherine Garrison, Murray Hill, Michael G. Hagerty, Tim Bagley
INFOS
série américaine
Genre : comédie dramatique
Titre français : Quelqu’un, quelque part
Diffusion : du 16 janvier 2022 au 8 décembre 2024 sur HBO
Format : 3 saison - 21 épisodes x 30 minutes
Peut-on raconter une vie et ses soubresauts dans toute sa normalité et le calme d’une ville ordinaire et de ses habitants ? C’est en tout cas ce que tentent brillamment de faire les créateurs d’une série au nom qui résume parfaitement l’œuvre. Pas de mystère, pas de porte qui claque, pas de grands retournement de situation dans Somebody Somewhere mais juste le récit, presque, banals d’individus comme vous et moi.
Ce souci de normalité est doublée d’une volonté de poser une atmosphère contemplative portée par une lumière magnifique et la mise en valeur de la campagne de cette petite ville du Kansas qui mine de rien pourrait rappeler celle où vécu un certain Clark Kent mais aussi une certaine Bridget Everett dont l’enfance et adolescence ont inspirée la série.
Actrice qu’on a pu voir dans plusieurs comédie (Sex and the City le film, Fun mom dinner, Little Evil ou bien encore Breaking News in Yuba County) mais qui dévoila toute sa variété de jeu dans le magnifique Patti Cake$, Bridget Everett est tout d’abord une artiste de cabaret dont les shows sont renversant par l’énergie qu’elle déploie. Everett est une bête de scène qui donne tout.
Sa performance dans Somebody Somewhere en est d’autant plus remarquable que toute la série nous raconte le parcours d’une femme tenant de vivre après avoir passé presque un an a aidé sa sœur malade d’un cancer et qui en est morte. Boulot alimentaire minable, autre sœur qui ne lui parle guère, père gentil mais mère alcoolique tout pourrait aller mal. Et pourtant, en faisant la rencontre de Joel, Sam va découvrir un groupe d’ami queers se retrouvant le vendredi soir pour s’amuser et chanter. Et chanter, ça Sam/Bridget elle sait faire. Elle donne tout et son énergie est commutatrice et salvatrice
A partir de là Sam va peu à peu se reconstruire aussi et (ré)-apprendre à sourire, rire, à s’autoriser à exprimer ses sentiments et à accepter ceux des autres. Relations familiale et amicale sont profondément liés dans la série, de même que le rapport à la terre et l’importance de la communauté pour un américain et donc aussi la place de la foi. La diversité des personnages mais surtout la construction parfaitement habile de ceux-ci donnent en creux une vision d’une Amérique profonde dans tout ce qu’elle a de plus touchante. La série est quelque part un antidote à cette vague d’œuvres white trash que tu comprends les provinciaux américains ils vivent dans la misère, la précarité, la drogue et l’alcool ! Bien sur la réalité est autrement plus complexe, comme le démontre, par exemple, le lien particulier entre Ed Miller, le père de Sam et Fred Rococo l’ingénieur agronome. Ce lien c’est la terre, qu’importe alors leurs différences. Enfin non ca importe aussi, mais pas que. Justement.
Somebody Somewhere c’est l’histoire aussi des classes modestes américaines, rurales, précaires aussi et avec beaucoup de soucis mais jamais traité de façon pathos. C’est aussi une histoire d’amitié et d’amour unique entre Sam et Joel, c’est comment Sam retrouve une sœur et comment elle s’autorise de nouveau à aimer. Et surtout à chanter. Peu nombreux (ne serait-ce que pour souligner leurs importance dans le parcours de vie de Sam) les numéros de chants sont les moments les plus magique d’une série touchante, belle, tendre et renversante.
Un vrai coup de cœur pour des gens comme vous et moi