LA SORCIÈRE DE BERGHEIM / SORCIÈRES (Roger Seiter / Vincent Wagner)

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La critique de Sorcières (Seiter) T.1 (simple - Editions du long bec) par ginevra est disponible sur le site!

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Sorti en 2004, La Sorcière de Bergheim a connu une seconde vie sous le titre Sorcières, aux Éditions du Long Bec, en 2013.

Le récit se passe entre Nancy et Strasbourg (et Bergheim bien sûr), à une époque où l’inquisition se charge de lutter contre l’influence du démon sur les populations.

L’album s’ouvre sur une mise en contexte, avec force descriptions des méthodes d’enquête et de châtiment. Le propos est clairement de montrer une folie collective qui s’appuie sur la foi et la loi, et de poser lesdites sorcières que traque le clergé en victimes. S’ensuit une description d’un petit monde fait de commerçants et de notables, et de montrer comment des jalousies, des convoitises, des héritages mal acceptés conduisent à des mensonges, des dénonciations et des témoignages erronés afin de se débarrasser des obstacles.

L’intrigue suit Thibault Sainte-Foy, mandaté par les autorités religieuses afin d’observer la bonne conduite des tribunaux en sorcellerie. Homme d’église, mais également médecin et ancien soldat, il trouve que les inquisiteurs sont à la fois procéduriers et trop zélé, et doute de la véracité d’un témoignage obtenu sous la torture. Cela le conduira à prendre fait et cause pour une veuve (d’un aubergiste mystérieusement suicidé) et à se retrouver en mauvaise situation à son tour.

Si le dessin de Vincent Wagner, qui cherche visiblement à s’inscrire dans une tradition post-Juillard, est parfois un peu raide, mais toujours au service de l’histoire, l’album présente de nombreuses qualités, aux premiers rangs desquelles la narration (l’usage de récitatifs d’un narrateur omniscient est particulièrement agréable et convient très bien à la portée documentaire du récit) et un certain soin accordé au lettrage (lesdits récitatifs sont traités dans une police différentes de celle des dialogues : à noter que le lettrage a été refait pour la seconde édition, on y perd cette police à lettrines qui était bien jolie dans la première version). L’album, dans sa seconde édition (je ne sais pas ce qu’il en était dans la première) se conclut par un petit cahier informatif qui remet cette fiction dans le contexte paranoïaque et inquisiteur de l’époque.

Jim