SOUVENIRS D'UN ELFICOLOGUE t.1-3 (Thierry Gloris / Jean-Paul Bordier)

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Date de parution : 11/03/2009 / ISBN : 978-2-30200-540-2

  • Scénariste : GLORIS Thierry
  • Dessinateur : BORDIER Jean-Paul
  • Coloriste : HÉBAN Olivier
  • Série : SOUVENIRS D’UN ELFICOLOGUE
  • Collection : Contes de Bretagne
  • Format : 234 x 323 mm
  • Nombre de pages : 48

DES MEURTRES ÉTRANGES, DES CRÉATURES FÉÉRIQUES AVEC POUR TOILE DE FOND LE MONT-SAINT-MICHEL. Paul Laforêt, parisien, est élevé dans le culte de la raison et du progrès scientifique. Il n’a qu’une obsession : prouver que la nouvelle invention dont il s’est entiché - la photographie - va le rendre riche.

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Pas trop le genre BD que je lis habituellement, j’ai assez peu de BD sur le genre « fantasy » (enfin, si c’est le bon terme), et bretonne de surcroit. Parce que si ça se passe au Mont St Michel, je dois dire qu’entre le patois utilisé et les noms des persos, ça sonne plus le Breizhou que le Normand, là-dedans. Sans compter que ça ne parle que de l’Ankou … qui est plus Basse-Bretagne que Haute-Bretagne … mais bon. Autre point que je n’arrive pas à bien situé, c’est la période. C’est forcément avant la fermeture de la prison, je pense, et si j’ai bien compris la référence et les sous-entendus, c’est pendant le règne de Napoléon III. Mais, il y a aussi une référence à Hugo … et en cherchant sur le net, le plaidoyer cité aurait existé après cette période. Et il y a aussi la diseuse de bonne aventure, pas surprise de voir des photos, là où le journaliste, quelque pages plus tôt, savait à peine ce que c’était. Bref, tout cela est peut être du chipotage.

Question personnage, y a un peu de clichés avec les distinctions ville et campagne, avec le héros, un Parisien, parfait de bout en bout, bien élevé, défendant les petites gens face aux brutes locales … cela dit, le côté « territoire » et « origine » existait du temps de chez mes parents même dans une zone peu revendicative, donc, c’est peut être pas si cliché que ça. Disons qu’il y a du stéréotype ou que les traits sont un peu forcés. Et puis il pense à utilisé un vocabulaire approprié, notamment pour les gens du voyage, où reconnait bien les termes utilisés aujourd’hui (contrairement à dans Fight Club, par exemple, où le vocabulaire de la VF n’était pas adapté pour la communauté de Brad Pitt).

Donc, le héros va découvrir un monde qu’il ne connait pas, invisible aux yeux des mortels, pendant qu’une menace surnaturelle menace dans les bas-fonds de la prison.
Et j’ai trouvé ça plutôt pas mal. J’ai vraiment bien aimé, j’ai été happé par cette ambiance, ces persos secondaires et l’environnement du Mont St Michel me plaît beaucoup. Les pions sont distribués petit à petit, le scénario de Gloris est plutôt sympa à lire.
Bordier assure une dessin qui a beaucoup de détail. La couleur écrase un peu par moment, mais je pense que c’est parce qu’il y a des endroits qui sont très sombres (cachots notamment), parce que sinon, il y a un jeu avec le soleil qui permet de savoir à quel moment de la journée nous somme (enfin, surtout quand c’est en fin de journée). Et puis il n’y a pas les défauts que j’ai pu voir dans Missi Dominici dans les constructions de cases. Les actions sont bien claires.

Plutôt séduit par ce premier tome, alors que ce n’était pas trop la série dont j’en attendais le plus.

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J’ai eu un peur en voyant la couverture que l’histoire ne se déroule plus au Mont St Michemuche, mais il n’en ai rien. Finalement, la couv’ reprend en partie une scène de la BD qui se déroule dans un endroit féérique qui rappelle un peu le marché d’Harry Potter. Cela reste pas mal du tout, sans être génial, mais ça se lit plutôt bien. Pas mal d’interactions entre les différents perso, des choses qui se rebouclent plutôt bien, un mystère qui avancent petit à petit et qui prend un peu plus de consistance (rien de violent, hein, mais au moins, ça avance). En tout cas, l’histoire justifie son titre, même si on n’est pas envahi par des elfes (ce qui n’est pas plus mal). Ah, et le perso principal montre quelques failles (ouf, il n’est pas parfait)

Sinon, j’aime bien le dessin de Bordier, qui laisse quelques petits détails dans certains scènes, avec parcimonie, qui enrichi par moment l’univers de cette BD.

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Fin du triptyque … mais était-il prévu que ce soit déjà la fin ? Les dix dernières pages de l’album enchaînent les lieux de combats et de baston, pas de moment de respiration pour les lecteurs et le héros entre les scènes pourtant bien distinctes … grosse accélération (et grosse baston générale de fin de série) après une phase d’enquête, de révélations et d’initiation (donc cette fois-ci, pas de place pour l’homme de la rue du Mont St Michel). Au moins une chose, on ne s’ennuie pas. Alors, oui, l’intrigue est une histoire de vengeance, mais en soit, ce qui entoure l’intrigue est plutôt pas mal. J’ai bien aimé les perso et l’univers fantastique qui les entoure. Y en a eu juste ce qu’il faut, pas eu besoin d’en avoir et d’en savoir plus.

Histoire assez distrayante de Gloris, bien rythmée qui m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur la mythologie celtique (je ne sais pas si c’est la même en Irlande ou en Bretagne). En plus, plutôt biens servi par Bordier (et je découvre qu’il ne fait que des trucs autour des Nains, Elfes et autres choses du même acabit. Dommage) qui s’est même amélioré au fil des albums (progression très visible sur le 3ème … je ne sais pas si le fait d’avoir assuré une partie des couleurs joue)

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