Spectregraph
Un manoir étrange, niché sur la côte, à quelques kilomètres au nord de Los Angeles… Des rumeurs courent… On le dit hanté… Son propriétaire était un magnat de l’industrie, avec une étrange fascination pour l’occulte et le paranormal. Depuis des décennies, les hommes et les femmes les plus riches du pays cherchent à comprendre ce qu’il y construisait. Maintenant, alors qu’il vient de mourir, ils ont hâte de le découvrir…
- Éditeur : Delcourt (5 mars 2025)
- Langue : Français
- ISBN-10 : 2413088520
- ISBN-13 : 978-2413088523
Pitch classique mais l’alliance des deux auteurs m’intéresse, et je suis à fond sur l’horreur surnaturelle en ce moment. Quelqu’un a lu en VO ?
Nul, tellement nul que je n’irais pas au bout. C’est long, décompressé à mort, avec des enjeux ultra faible, les aller retour permanent dans le temps ne permettent pas de bien suivre l’histoire, c’est d’un ennui mortel, et la colorisation n’arrive pas à sauver le dessin de Ward qui est pas fou.
Ha mince ! C’est radical! J’en lis du bien depuis 2 ou 3 jours. J’allais peut être testé, mais là…
C’est vrai que les avis sont sacrément contraires.
Ça confirme l’intérêt.
Et son truc sur internet, ca donnait quoi ?
Ça, c’est pas mal. C’est rempli de clichés (le vieux fortuné qui construit sa maison à fantasmes, la mère débordée et indigne, la gothique cynique) et de fixettes de l’auteur (que certains personnages soient homosexuels n’apporte strictement rien au récit à part positionner la tonalité de l’intrigue), mais c’est plutôt bien troussé. Il y a suffisamment de fausses pistes (trop, d’ailleurs, certaines choses auraient mérité un peu d’exploitation) pour que la grosse surprise finale fonctionne bien.
Alors oui, les dialogues tournent bien, les clichés sont parfois détournés (mais le retournement de personnalités entre la gothique et son alliée de fortune est un peu rapide), et l’ensemble fait passer les palettes baveuses dont Christian Ward raffole. Ça donne une chouette histoire qui a le mérite d’être courte, dans une production tynionienne qui ailleurs s’arc-boute sur des séries à rallonge sans résolution visible.
Jim
je me suis ennuyé, c’est cliché, la narration avec plusieurs temporalité n’apporte rien, des choses qui n’apportent rien et font pas avancer l’intrigue, c’est moche comme tout.
A fuir pour moi.
Parce que tu l’as relu ?
Un libraire relit toujours pour voir si son avis a changé
ça arrive et plus souvent que tu ne penses surtout sur des titres non aimé et apprécié de collègues tu te dis que tu passes à côté.
Là non, le début de la démence m’a fait oublier que j’avais déjà posté.
Je me doute bien. J’ai connu des libraires qui finissent par changer d’avis. Et ils le disent pourquoi, aussi. C’est toujours intéressant de savoir et d’apprendre.
Que le début ?
Intense et prenant, surtout car les thèmes me parlent. J’ai toujours aimé le principe des maisons hantée, et le fait que l’une des personnages ait besoin d’en sortir pour sauver son enfant alors qu’elle se sent seule, abandonnée par la vie et ses proches et indigne de son rôle, ça me touche.
Cela connote clairement mon avis et ma lecture, qui a été d’un bloc. J’ai été happé par un récit finalement classique de maison hantée et de personnages perdus dedans, avec un vernis ésoterico-cosmique, un fond de manipulation de société secrète et un mystère sur la raison de cette « mission ». Les dessous ne sont donc pas surprenants, les événements ne sont pas révolutionnaires, les marqueurs de James Tynion IV sont présents (manipulation des puissants, révolte des sans-grade, illumination et changement de vie, diversité sexuelle des personnages), mais rien n’est lourd. Au contraire, tout est fluide, bien amené, bien présenté, bien rythmé (même si le switch de Vesper est rapide, quand même), avec une belle et terrible révélation.
Surtout, Christian Ward assure à fond, avec des dessins si particuliers mais si réussis. J’adore ses planches baveuses et ses ambiances oppressantes et troublantes, il faut parfois un peu se concentrer pour tout capter mais quelle atmosphère, quelle puissance d’oppression et d’étrangeté.
J’ai été pris et j’en suis ravi.