SPIDER-MAN : HOMECOMING (Jon Watts)

Vu Spider-Man : Homecoming.
J’en ressors avec le sentiment d’avoir vu et apprécié une réussite Marvel, via une recette devenue classique, avec comme toujours quelques éléments « différents » qui en font le sel ; j’ai ri, j’ai été emporté, et j’ai été attendri. Je n’en demandais pas plus.

Je ne vais pas revenir sur l’historique cinématographique du personnage, qui a bénéficié de trois films dans les années 1977-79 puis de trois versions en quinze ans depuis 2002, via Tobey Maguire, Andrew Garfield et maintenant Tom Holland ; ce dernier, le plus jeune des acteurs l’ayant incarnés, a été recruté essentiellement par Marvel Studios, qui a profité des déboires de Sony pour négocier un deal et ainsi récupéré le héros dans ses films.
Bien leur a pris - le jeune Peter fut l’une des surprises les plus rafraîchissantes de Captain America :
Civil War
, et son film solo continue sur la même veine, en présentant son quotidien et sa tentative pour s’intégrer au monde des Avengers.

En soi, beaucoup a déjà été dit sur le film, et je ne peux que confirmer : oui, l’ambiance de jeunesse et d’adolescence de 2017 est très bien retranscrite ; oui, ce Peter jeune est parfait et fonctionne très bien, bien plus que celui de Garfield ; oui, s’éviter l’origine et la disparition de l’Oncle Ben est salvateur ; oui, la Tante May jeune ne choque pas en soi ; oui, l’intégration au Marvel Cinematic Universe fonctionne bien (et les clins d’oeil au Bricoleur et au Scorpion font plaisir) ; oui, la création du casting secondaire est solide (sans le dire, ils sont tous très intelligents et c’est une bonne chose que Flash ne soit plus uniquement un bourrin sportif, c’est le même principe mais rafraîchissant) ; oui, le Vilain est bon et fonctionne bien (bonne intégration au MCU, bonne logique générale, belle surprise sur ses liens avec Peter, bonne idée que son destin final) ; oui, l’humour est drôle ; et oui, le tout a une saveur agréable, celle de faire un peu de neuf sur du si vieux et si déjà vu.

Une réussite, donc.
Qui souffre néanmoins de quelques défauts.

Stark a tendance à remplacer l’Oncle Ben, et ça en est un peu gênant (notamment dans une scène spécifique, où le mentor naturel aurait eu plus de place) ; Tante May a trop peu de temps d’écran et la crainte de la révélation d’identité aurait dû être mieux construite ; l’amourette Peter/Liz est un peu faible ; si Karen fait rire, il y a trop de technologie dans Spider-Man et ça me gêne ; clairement, pas assez de voltige ; clairement, bis, la scène du ferry et le sacrifice ne fonctionnent pas (le souci qu’un Spider-Man 2 ait fait tellement mieux et tellement marquant) ; et Michelle et son surnom m’ont un peu gavé, sur le principe du clin d’oeil forcé.
Mais ce sont, en soi, des détails, qui ne gênent pas l’ensemble.

L’ensemble, c’est un film fun, rigolo, très marqué 2017 et qui réintroduit très bien ce personnage du peuple, du cru, de la jeunesse.
J’ai aimé, j’ai ri, j’ai été emporté, et j’aime ce Peter Parker - auquel je crois. Je crois en ce Parker rongé par la dualité de ses identités, par ces responsabilités qui pèsent sur lui et qui lui font tant perdre ; belle force d’avoir réussi cela, sans jamais énoncer la fameuse maxime.

Une réussite, donc.

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rooooh, il est là le meilleur Spider-Man. C’est difficile de comparer avec le premier de Maguire qui est d’une époque pré-ironmanienne (et donc, j’étais comme un gosse dans la salle de ciné … et je me souviens de la salle où j’étais. Et à la maison, on est unanime : ceux de Garfield sont chiants !), mais celui-ci crève l’écran. Très, très efficace, très généreux en spider-maneries, du biscuit pour fan en veux-tu en voilà amené sans que avoir l’impression que le réalisateur de fait un clin d’oeil, un vrai vilain avec une vraie personnalité (le coup de l’aspect social, c’est excellent), avec de vraies bastons (dans ce Toomes, y a comme un mix entre le Bouffon et Octopus je trouve), y a de vraies blagues, y a la chance des Parker … bref un film qui vit avec son temps sans renier l’héritage !

Je viens de voir passer un article justement sur la comparaison avec le Spiderman de Raimi et franchement je suis assez d’accord avec même si j’adore Homecoming.

http://www.dorkly.com/post/87180/why-sam-raimis-spider-man-will-always-be-better-than-mcu-spider-man

Entièrement d’accord.

Entièrement pas d’accord.

Faut arrêter avec la nostalgie à deux balles.
Raimi a fait un excellent boulot à l’époque, mais il a aussi fait de Parker un gros niais bon à claquer et de Mary-Jane une fille un peu… juste.
Quand j’étais plus jeune, ça passait parce que le genre avait du mal à se départir d’une certaine forme de caricature héritée de Donner. Les super-héros, fallait pas que ça se prenne trop au sérieux, etc. Mais cette approche familiale à outrance a ses limites, comme cette tonalité comique…
Vu l’offre aujourd’hui, il y a longtemps que je suis passé à autre chose.

Pour moi, Harry et Octopus sont les deux plus grandes réussites de Raimi.
Ça et la naissance de l’Homme-Sable. Un morceau de poésie.

L’argument principal du lien donné par Onizuka me semble assez recevable pour ne pas dire incontestable : oui, le Peter Parker de Raimi en bave nettement plus que celui de Watts, qui est dans une approche plus légère. Maintenant, de là à faire de ce point, et de ce point seulement, la « preuve » de la supériorité de l’un sur l’autre, ça sent vraiment l’approche de fan focalisé sur UN point de son perso préféré.

Perso, je ne jette pas la trilogie de Raimi aux oubliettes, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier la nouvelle mouture. La différence des approches est justement ce qui fait que les deux peuvent très bien cohabiter — là où, on en avait parlé dans un autre topic, le fait que la version « Holland » soit assez proche de la version « Garfield », mais en plus réussie, écrase purement et simplement celle-ci. Mais on peut se contenter d’apprécier les films pour ce qu’ils sont sans partir dans les comparaisons systématiques et les concours de qui lance sa toile d’araignée le plus loin.

Je n’ai jamais dit que je trouvais que l’un était supérieur à l’autre loin de là. Je n’irai d’ailleurs pas jusqu’à remater les Spiderman de Raimi j’ai d’autres choses à faire mais force est de constater que Oui, le spiderman de Raimi en chie grave. Après ces deux versions n’ont pas le même but non plus puisque là Homecoming s’inscrit dans le MCU contrairement aux deux autres versions.

Non, mais c’est le titre de l’article. C’est ce qui me fait dire qu’autant je suis d’accord avec l’argumentaire dans le corps de l’article, autant ça me semble pas une démonstration suffisante pour en arriver à cette affirmation que « Sam Raimi’s Spider-Man Will Always Be Better Than MCU Spider-Man ». Après, c’est peut-être juste un titre attrape-clic qui a été mis par le site sur un texte qui n’en demandait pas tant.

Oui c’est sûr que c’est un titre putaclic vu que c’est le site Dorkly mais l’argumentaire de l’article était plutôt pas mal.

Tout de façon la meilleure adaptation de Spider-Man c’est celle du jeu-vidéo :heart_eyes:

J’ai pas encore craqué mais je pense que ça ne va pas tarder

J’en ai lu du bien.
C’est si réussi que ça ?

Je l’ai pas encore fini et je sais pas trop si je suis proche de la fin ou pas mais en l’état je suis aux anges. Je met de coté le coté ludique du jeu. il y a rien de neuf mais tout est très bien géré et à ce niveau je trouve ça enterre la trilogie Batman. Je prend un gros plaisir à contrôler le personnage et la jouabilité est telle qu’on a vraiment l’impression d’être Spider-Man et de voltiger entre les immeubles.

En terme d’écriture et de scénario ça poutre assez .

La bonne idée déjà c’est de placer le récit des années après que Peter se soit fait piquer. On joue donc un jeune homme qui débute dans la vie active. Ça permet donc d’avoir un Spider-Man en pleine possession de ses capacités tout en l’ayant suffisamment « immature » (sur un plan sociale) pour garantir ce qu’il faut en interaction et dilemme.

Ça donne par ailleurs un truc chouette. Utiliser au mieux un des problèmes des jeux « bac à sable » dans le récit même. Je m’explique. Un des souci avec ce type de jeu c’est que la diversité des missions annexes et autre défi peut venir perturber le fil de l’histoire en ce qui concerne l’évolution des personnages et la gestion du temps. Ici le truc malin c’est que le fait de s’attarder sur les diverses quêtes secondaires concourent à renforcer l’aspect « toujours en retard » de Peter Parker. Forcément le mec est en retard à son rendez-vous avec Tante May parce qu’il empêchait un cambriolage ou sauver une personne (dans des quêtes annexes donc).

Le fait de placer l’histoire six ans après la naissance de Spider-Man permet de donner un gros passif et donc d’avoir un univers foisonnant. Ainsi tous les grands ennemis de Spider-Man sont déjà présent(1). Ce que je trouve vraiment chouette c’est le travail d’adaptation et de modernisation. On garde les fondamentaux avec par exemple la relation Peter et May très bien retranscrite, à coté de cela on fait de Jonah non plus le patron de Buggle (il l’a été hein) mais l’animateur d’une émission de radio podcasté. Ainsi pendant qu’on parcours la ville, on entends régulièrement l’émission de Jameson et ses invectives envers Spider-Man. C’est très bien pensé.

Autre bonne idée, Spider-Man s’est créée un compte twitter et on a donc accès à son fil et on voit les gens qui commentent, supportent ou critiquent les faits et gestes du Tisseur. Ca renforce le coté friendly neighborhood du personnage (il donne un numéro de tel spécial pour que les gens appellent en cas de besoin)

Enfin j’adore leur version de MJ Watson. Quand commence le jeu, on apprend qu’elle et Peter ont rompus depuis six mois mais la bonne idée c’est d’en avoir fait une journaliste du Daily Buggle. La nouvelle MJ a un très jolie look

Mais en plus elle garde le même caractère rentre-dedans/amicale sauf qu’elle le met au service de son métier. Brillant.

Autre changement très très réussi

Peter travaille pour un Octavius qui n’est pas encore devenu Octopus. Une partie de l’histoire étant centré sur la naissance de ce dernier et, là encore, c’est très finement écrit. Octavius est montré comme un génie mais dont tout le pathos et le ressentiment envers Osborn le fera devenir Octopus et à partir de ce moment il se révèle un méchant terrible (une scène m’a bluffé par sa violence) et d’une intelligence démoniaque

Bref c’est un régal. On sent bien qu’outre les scénaristes principaux du jeu, il y a les apports de Dan Slott et Christos Gage. Ça se ressent notamment dans le contexte du jeu avec une Tante May qui travaille pour le F.E.A.S.T. et avec Mister Negative en ennemi principal. Mais ça brasse large et on sent qu’ils connaissent leur petit Spider-Man illustré. Rien que le fait que le début du jeu (basé pour être le tutorial) se basant sur l’arrestation de Wilson Fisk me fait dire qu’on a affaire à des gens qui ont potassé le comic sur des dizaines d’années. Sans compter que le jeu se place dans le MCU. On peut grimper sur la Tour des Avengers ou bien passer devant la maison de Strange ou le bureau de Jessica Jones mais toute l’histoire reste dans l’univers du Tisseur.

Et puis Peter Parker est Peter Parker. Gentil, droit, aimant, attentionné et développant une culpabilité sans limite. On peut voir à de nombreuses reprises comment il se sent coupable de choses qui ne sont pas de son fait mais qu’il est persuadé qu’il aurait pu évité (le meilleur reste la façon dont il se projette dans la douleur d’un adolescent qui a perdu son père, un policier qui a aidé Spider-Man durant le jeu(2)). Spider-Man n’est pas en reste, outre la fidélité au niveau des mouvements lors des scènes de voltiges ou de bastons on retrouve aussi le héros qui cause s’en arrêt, plaisante et vanne ses ennemis pour les distraire. A ce niveau d’ailleurs la VF est très bonne (je regrette juste des loupés sur la traduction des noms de certains personnages)

Alors après perso j’aime autant les films de Raimi que celui de Watts (par contre no way pour les deux de Webb) parce qu’ils mettent en image une version différente de Spider-Man pourtant conforme au comic (tout dépend des époques). Le jeu est dans la même logique même si je suppute que, du fait de sa forme, il procède a un inventaire bien plus large que peuvent le faire les films.

Et comme je le dis je ne l’ai pas fini et je suis curieux de voir la fin car pour l’instant il en garde encore sous la pédale. Notamment en ce qui concerne Harry Osborn qui est, dans le jeu, le maire de la ville. On sent bien la crapule derrière le masque mais il est clair qu’il n’est pas encore le Bouffon Vert et j’imagine bien que le jeu se conclura avec la naissance de celui-ci

(1) et permet la réalisation d’un fantasme geek à savoir affronter les Sinister Six

(2) cet adolescent étant…Mile Morales

Merci. :slight_smile:

Depuis j’ai fini le jeu et c’est encore mieux que ce que j’espérais (notamment avec une fin qui envoie dans les cordes l’une des histoires les plus débiles de Spider-Man)

Mon avis en détail sur le jeu en tant qu’adaptation fabuleuse du comic : Le Zocalo: Spider-Man : One More Game ?