SPIRIT OF WONDER (Kenji Tsuruta)

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Alors ça, j’ai lu, et il n’y a pas si longtemps que ça, et pourtant, c’est parti bien loin…

Va falloir que j’y revienne.

Jim

J’aime beaucoup le trait de Tsuruta. Bon, ses histoires ont souvent peu de matière, mais sont agréables à lire.

Il a été tiré un film et une série d’OAV de ce manga, ce qui fait beaucoup pour un one-shot.

Tori.

J’ai le souvenir que c’est effectivement très joli.
Mais à part ça, rien.
Et pourtant, lu deux fois : vers la date de la sortie, et il y a un an ou deux…

Jim

J’ai relu l’album hier soir, et je suis effaré à quel point je l’avais oublié. Je semble n’avoir gardé de son sommaire que quelques péripéties (la machine à déplacer la matière) et le dernier cycle d’histoire autour de China et son auberge. Ce qui, sur les presque quatre cents pages du recueil, fait assez peu.

Donc, il s’agit d’un recueil d’histoires plus ou moins longues dont les points communs sont en quelque sorte les savants illuminés et les jolies filles, souvent brunes et rêveuses, et parfois plus brillantes et censées que les hommes.

Les histoires se suivent sans lien, sautant d’un lieu à un autre, d’une époque à une autre. Tsuruta met en scène des explorateurs marins fouillant la côte japonaise désormais immergée, des savants fabriquant des appareils déments ou des androïdes, des pionniers de l’espace… Certains protagonistes reviennent d’une histoire à l’autre, mais sans suite réelle : on les retrouve ainsi, vivant une autre aventure que celle qui les a occupés quelques chapitres plus tôt. Tsuruta s’amuse aussi à chercher des prétextes et des péripéties qui collent aux connaissances de l’époque où il situe ses actions : c’est ainsi qu’on a droit à des expéditions en direction de Mars qui s’appuient sur les fameux « canaux » dont Percival Lowell a formulé la possible existence, ou sur l’éther, cette matière supposée propager la lumière dans le vide. Il allie ainsi les connaissances des diverses époques aux imaginaires qu’ils ont su faire naître. Et son propos n’est pas ici de courir après une certaine véracité mais de communiquer cet « esprit du merveilleux » qui fait le titre du recueil.

Le tome se conclut sur trois longs chapitres consacrés à China et aux deux savants fous qui lui louent une chambre (et oublient fréquemment d’en payer le loyer). La tenancière cache sous son caractère bagarreur un cœur fragile et des sentiments palpitants. C’est la partie la plus réjouissante du recueil : le dessin y est détaillé, expressif, assez réaliste. La finition, les modelés, les lumières, m’ont un peu évoqué l’approche d’un Michael Golden, pour situer. C’est aussi la partie la plus claire, la plus limpide. Il est vrai que Tsuruta est parfois très elliptique dans ses dialogues mais aussi dans ses compositions. En choisissant un registre davantage orienté vers la comédie, il rend son intrigue plus accessible. On remarquera aussi que la traduction est parfois un peu sèche, ce qui ne facilite pas la lecture. Certains récits sont un peu ardus à comprendre, sans doute à cause de l’addition entre une narration pas toujours précise et une version française qui ne l’est pas davantage.

Jim

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