Comme souvent, j’ai pris les deux premiers numéros de la nouvelle collection pour découvrir car je ne suis pas un lecteur assidu de franco-belge. Et j’ai passé un très bon moment de lecture. J’ai quand même une préférence pour Le Prisonnier du Bouddha, une aventure pleine de rebondissements et menée sur un rythme soutenu, avec une situation de départ amusante et pas mal de bons « G.A.G.s ». Le Nid du Marsupilami était tout de même très sympa quoique moins dynamique de par sa nature de reportage auquel assistent les personnages. Mais il y a tout de même de chouettes saynètes dans cette « tranche de vie » en Palombie…
D’où son rejet initial à sa sortie par une partie du lectorat (les avis sont devenus plus cléments avec le recul semble-t-il, à la manière de la réhabilitation progressive de Twin Peaks: Fire Walk With Me).
Probablement mon préféré parmi leurs albums des 90’s (avec Luna Fatale plus ou moins ex-aequo).
Je m’aperçois que je les ai lus plus ou moins vaguement dans l’ordre, les Tome & Janry. Je pense que les deux premiers que j’ai lus, ça doit être Le Réveil du Z et Virus, peut-être dans cet ordre. L’Horloger de la comète doit arriver à peu près à cette période aussi. Ça doit être le tiercé gagnant. Je sais que Le Réveil du Z m’a fait prendre conscience de la continuité qui régnait sur la série, et m’a redirigé vers la période Franquin (que j’ai mis du temps à lire, cela dit). Et ensuite j’ai comblé les trous (les albums étaient très demandés à la bibliothèque du lycée, c’est là que je les ai lus). Puis, au sortir du lycée, j’ai suivi (jusqu’à la période où je me suis retrouvé sans trop de sous, et où les derniers, du Rayon Noir à Machine qui rêve, je les ai lus en retard, au début des années 2000. Au final, la période Tome & Janry m’a accompagné (ou bien c’est l’inverse).
Gros, gros mea culpa de ma part. Je viens de lire le dernier (vraiment ?) Spirou et c’était vraiment une chouette lecture. Une histoire prenante, des clins d’œil pas trop appuyés, de l humour bien dosé et un twist final trop trollesque pour être honnête mais qui, je pense, doit faire causer sur les forums BD.
Je n’ai pas aimé, moi.
Mais je l’ai lu en prépublication, peut-être que ça joue. Je le relirai plus tard dans sa version album (et d’une traite, donc) : peut-être que ça passera mieux.
Difficile de se faire un avis sur la serie à partir de ce tome car même un néophyte peut percevoir que l histoire cherche ici à faire derailler la série.
Cela commence et fini par un questionnement sur les noms. Les personnages en auraient d autres que ceux connus. Ainsi il s agit d aller à la rencontre du singulier derriere le connu. Le nom propre en dessous du nom commun, ici compris comme le nom de code soit le nom du personnage connu dans la série.
Qui est la personne derrière le personnage ? Le neophyte decouvrira donc à l envers ce qui fait le personnage en constatant ce qui est retiré au héros pour que seul reste la personne. Ses amitiés codifiés, sa confiance sans faille pour son amie, son lien avec un ecureuil, son lien avec l ordre établi jusqu’à l ultime retournement où la decouverte de son artificialité fonctionne à rebours pour etablir l artificialité de la série jusque là en promettant pour la suite d enfin rencontrer la vrai personne. Suite qui, si j ai bien compris, ne viendra jamais.
Je peux comprendre, sans même connaitre la série, l accueil mitigé réservé par les fans. Nous ne sommes pas loin de la situation de ben reilly avec une radicalité supplémentaire.
Si pour spiderman, il etait demandé aux lecteurs de longue date d accepter l idée qu ils avaient lu pendu trente ans les aventures d un clone, c était au nom de la promesse que, la couleuvre acceptée, ils allaient pouvoir à nouveau suivre les mêmes aventures que par le passé, un passé sans mariage.
Ici, à faire du clone le héros avec le retournement que j ai stipulé, il y a comme la remise en cause du propre attachement des lecteurs : c est comme si ce qui etait affirmé était que ce qu ont aimé les lecteurs de longue date jusque là etait précisément dénoncé comme factice, steril et qu enfin débarrassés de ces codes artificiels, soit précisément ce qui fait l attachement du lecteur, le personnage allait pouvoir enfin devenir une vrai personne.
Plus radical, on ne fait pas.
C est même assez brutal.
Que peut penser le lecteur neophyte ? Et bien peu de chose. Il ne connait pas ce qui est abandonné, qu il ne peut que deduire et supposer et il ne connaitra pas la réalité promise qui est renvoyée à un hypothétique futur tome.
Reste une histoire réduite à une course poursuite, dont le dynamisne est à la fois savoureux et decevant.
Savoureux parce qu une fois de plus se demontre qu un style cartoony peut être un outil majeur de dynamisne dans le dessin et decevant, parce qu il n aura que ce dynamisme à savourer et qu il ne saura rien de plus ni des personnages ni des vraies personnes qui se cachent derrière.