STAN LEE : HOMÈRE DU XXe SIÈCLE (Jean-Marc Lainé)

Livre acheté je finis d’abords le masque de super-héros et j’enchaîne.

« Des histoires d’amour (qui finissent mal, en général ».
« Quatre personnages dans le vent »
Sacré Lainé.
Peut pas s’empêcher de caser des message subliminaux. ^^

J’aime bien découvrir des petits détails comme Willie Lumpkin par exemple. On sent la réutilisabilité des éléments au fur et à mesure.

Par contre j’ai une question: le choix des cases d’illustration, qu’est-ce qui a déterminé s’il vaut mieux utiliser la VO ou la VF? Que des séries ne soient pas traduites, OK. Mais par exemple, pour les FF, la case VF aurait pu faire l’affaire. Ou alors c’est pour rester homogène dans tout le bouquin?

Je parle en tant que lecteur (sûrement pas à la place de Jim) : Stan Lee, c’est la dialoguiste. Mettre des cases en VO ça me parait d’autant plus pertinent !

Ouais, et c’est un choix sur l’ensemble des bouquins (en tout cas des miens), autant que faire se peut, de la VO. C’est donc parfois un peu sportif, quoi, mais on finit par trouver ce dont on a besoin…

Jim

OK.

Et voila, on retourne la dernière page du bouquin, on pousse un grand soupir et on digère tout ça, tranquillement.
C’était ma foi très intéressant, m’apprenant des éléments relatifs à Lee, consolidant d’autres et même parfois, en mettant en lumière ce que l’on sait au fond de soi, sans jamais l’avoir exprimé, et on se dit :« bon sang mais c’est bien sûr, il a raison! ».

C’est marrant que dans ton approche scientifique tu n’as pas fait mention de MacCoy, l’exemple que je donnais comme étant l’homme scientifique qui sait tout faire illustrait bien le chapitre, comme Spider-Man as de la couture et de mécanique (ou même Daredevil, cousant les yeux fermés). De même, c’est bien lui-même à l’origine de sa fourrure bleue.

J’ajouterai également un bémol concernant l’intelligence de Reed Richards. Chez Richards, c’est un super-pouvoir: "Hyper-Intelligence: Mister Fantastic’s natural mental abilities were greatly augmented by the Cosmic Rays that gave him his powers. ". Et d’ailleurs, on retrouve également cette capacité dans le jeu de rôles Marvel. Et c’est intéressant à plus d’un titre, car Fatalis rivalise avec lui, alors qu’il n’a pas été soumis aux rayons cosmiques et que donc, son intelligence n’en devient que plus « naturelle ». Fatalis d’ailleurs qui arrivera à guérir Kitty Pryde là où Richards a échoué.

Et puisqu’on parle de Lee, je vais faire appel à vos souvenirs. J’ai en mémoire un épisode de Temps X où il était fait mention des super-héros et on était dans les locaux du MCG. A un moment donné, on voit un vieux monsieur que j’avais toujours considéré dans ma mémoire comme étant Stan Lee, mais c’était un homme plutôt âgé déjà à l’époque et qui ne ressemblait pas du tout au barbu du Strange Special Origines. D’accord, dans les années 80, Mr Lee avait 60 ans environ, mais ce monsieur interviewé en avait bien 80 (à vue de nez et d’après mes souvenirs). Etait-ce Goodman? Ca vous dit quelque chose?

Il y a un autre truc qui m’a fait tilter, qui dénote soit un changement de mentalité, soit je ne sais pas en fait. A un moment, tu dis que la numérotation ne doit pas changer, parce que avoir un titre qui démarre au numéro 200 est gage de longévité. Et c’est intéressant comme approche, parce
qu’aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. On relance les titres au numéro 1 dès que possible, pour attirer le fameux « nouveau lecteur », la chimère de l’éditeur. Alors en soit, je conçois bien la chose. Effectivement, se dire qu’on démarre au numéro 1 peut être une bonne chose, mais à la condition d’être bien accompagné. Parce que ce premier numéro, c’est un leurre, un mensonge, un mirage, puisqu’on sait très bien qu’il y a des décennies de comics derrière. Si ce numéro 1 n’est pas accompagné d’un bon édito qui resitue les choses, même simplement, le lecteur ne restera pas. Et là encore, on est pour ma part dans une vision adulte de la chose. Parce que le gamin que j’étais, quand il a acheté son Strange 155, il ne s’est pas dit « ouh là, plus de 150 numéros déjà édités, j’arrête ». Non, il s’est plongé dans sa lecture, il a attendu les mois suivants, il a recollé les morceaux, il a chiné chez les bouquinistes pour retrouver d’autres morceaux. Pas d’Internet à l’époque pour se faire un résumé des épisodes précédents. A ma décharge, il y avait quand même moins de choses éditées qu’aujourd’hui, c’était quand même plus facile à suivre (ce qui est un faux problème, puisque les aventres se déclinent en arcs). Mais là où je veux en venir, c’est par rapport à ce choix éditorial de la renumérotation. Il y a 70 ans, il a été fait le choix de ne pas renuméroter, alors que le comics book étant quand même destiné à un public jeune. Là on renumérote alors que globalement on a affaire à un public plus adulte. Que faut-il en déduire?

[size=50]Dommage qu’il reste 5-6 coquilles… (juste pour appuyer sur le foie comme Abraracourcix)[/size]

Cool, alors !

Oui, mais ça vient après, c’est Englehart, et c’est déjà les années 1970.
J’ai essayé dans la mesure du possible de coller à la période Stan Lee. Bien sûr, ça déborde, notamment autour du personnage de Pym (j’évoque des choses liées à la période Roy Thomas, notamment), mais Thomas est dans la lignée directe de Lee tant au niveau du style que de la proximité chronologique, et on reste dans les années 1960 autant que faire se peut.

Tout cela vient soit du Marvel Universe From A to Z soit des jeux de rôles, dans tous les cas des outils tardifs à la rédaction a posteriori.
(Sans compter que l’idée de l’intelligence comme super-pouvoir, ça me semble un peu con : d’une part il était super-intelligent avant d’avoir ses pouvoirs, d’autre part ça diminue un peu la valeur humaine du personnage… mais bon, pour ce dernier point, pas besoin d’une « fiche personnage », il suffit de laisser faire les scénaristes actuels…)

Je me souviens de ce numéro, mais je l’ai jamais retrouvé… Et pourtant, j’ai cherché. J’ai souvenir qu’on y croise John Byrne et Bill Mantlo…

Aucune idée.

Voilà.
Un Schwartz pensait qu’une grosse numérotation était rassurante, se présentait comme un gage de longévité, donc de popularité, donc de qualité. Si ça dure autant, c’est que c’est de la bonne came.
D’une certaine manière, Stan Lee et Martin Goodman, en utilisant les anthologies pour les nouvelles séries, sont un peu dans le même raisonnement. Pareil quand ils changent un titre sans en changer la numérotation (là, c’est aussi des soucis purement fiscaux). Après 1957, ils sont dans une autre logique, et des #1 sont intéressants pour eux parce qu’ils peuvent créer un sentiment d’actualité, du genre « ça bouge chez Marvel ».

Entièrement d’accord.
C’est pour cela que le discours qui consiste à dire « j’ai pas lu soixante ans de Batman », je vais rien comprendre, il me fait bien rire.

Ouais, bah ça fait mal tout pareil !!!

Jim

Ha fuck j’aurais su. Ces documentaires c’est Alain Carrazé qui les a fait et je pense qu’il doit encore les avoir dans ses archives. Je peux lui poser la question si tu veux et tu te met en contact avec lui le cas échéant

Pour le contact, ma foi, je ne vais pas le déranger juste pour me souvenir d’une vision d’enfance bien floue… mais si tu as l’occasion de le lui demander, au sujet de ce vieux monsieur dans les locaux de Marvel, ma foi, je suis bien curieux de savoir.
Mais bon, aucune urgence de mon côté, hein…

Jim

Tout pareil que Jim (même si ça fait des années que ça me travaille!).

En fait, c’était Willie Lumpkin.

Bon j’ai eu une réponse

Dans mes souvenirs, il avait été présenté comme Stan Lee. Mais quand je vois Stan Lee, dans les années 80, il ne ressemblait pas au « vieux » du reportage.
Je pencherai quand même plutôt pour Martin Goodman, ça lui faisait quand même 75-80 ans dans les années 80. Lee ou Kirby feraient trop jeunes.

Et encore merci à Jim d’avoir mentionné Flo Steinberg, qui est la 11e raison d’aimer les comics.

Stan Lee Parkour - YouTube.

Jim

Ouais, sauf que Goodman était parti de Marvel depuis quoi, 1972, genre ? Et qu’il n’avait auuuuucuuuuune raison de traîner dans les locaux à cette époque, pour dire les choses avec pudeur.

Jim

Une question : lorsque Ben Grimm dégomme le Surfer d’Argent à leur première rencontre, ne peut-on y voir la transposition du thème du combat de Jacob contre l’Ange, ultérieurement illustré par le King avec brio ?

Ou peut-être que je sur-intellectualise…

J’avance tranquillement et c’est toujours aussi intéressant. J’aime beaucoup ton plan (et le contenu qui va avec du coup).

J’ai une petite question : à la page 161, tu dis à juste titre que Stan Lee, dont l’univers est majoritairement WASP, présente des héros blancs qui ne vivent qu’entre eux, en citant pour bon exemple le mariage (et inversement pour les héros de couleurs).

Trouves-tu qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas dans la BD en général (parce qu’au ciné, c’est pas encore ça) ? Parce qu’en dehors des X-Men et des exemples que tu vas me trouver (style le Englehart que tu cites), ce n’est pas encore vraiment mon impression …

Un peu de pub pour le master of conf’ !

Le samedi 13 avril à 16h, Jean-Marc Lainé sera en conférence-dédicace à la médiathèque de Saumur.

Ha mince j’ai ma journée de prises. Dommage parce que c’est pas loin de chez moi et j’y serais aller avec plaisir. Je vais voir ce que je peux faire.

Si ça peut te motiver pour venir, sache qu’on va faire une « lecture de planches ». Je suis en train de préparer ça. On verra des planches originales et on parlera de la narration BD. Au programme, du Bagley, du Jurgens, de l’Epting, du Staton, du Morales…
Les détails, on est en train de les voir…

Jim