STAR WARS CLASSIC t.1-10 (Collectif)

[quote=« soyouz »]

Je n’ai pas compris ton commentaire.

Le pas cher (ou le moins cher), ça se paie. Et à un moment donné, c’est nous qui allons le payer par une baisse de qualité (produit, conseil, disponibilité, service …). C’est mécanique, tu as ça pour tous les produits de consommation.

Je ne sais pas si je suis plus clair…

Si tu es très clair ce coup-ci.

En fait, c’est plus simple que ça : on reçoit des volumes identiques à ceux des kiosques (la plupart du temps… Parfois, c’est une variante, notamment récemment chez Panini (X-Men 7A en kiosque et X-Men 7B en librairie, par exemple)), à la différence que ce n’est pas le même taux de TVA (5,5% contre 2,1%)…
Seulement, c’est de la vente ferme : pas de retour autorisé (ce qui oblige à faire les commandes au plus juste, ce qui n’est jamais facile sur des premiers numéros, et explique pourquoi beaucoup font des systèmes de réservations…)… Ce ne sont donc pas des retours qu’il aurait oublié de faire…

Du coup, si on calcule mal, et qu’on commande trop, on se retrouve avec des volumes qui restent un certain temps (il me reste pas mal de numéros de 2008, quand on a commencé à faire du comics…).

Tori.

J’ai dû m’absenter, je n’ai donc pas pu développer un peu …

Or donc, les produits de consommation qui ne sont pas soumis à un prix unique (c’est-à-dire la quasi totalité des produits) subissent mécaniquement tous une baisse de qualité ?

Le prix unique du livre est là pour garantir la qualité des livres ?

Non, mais c’est vrai que je n’ai guère développé. la guerre du prix, je le vois dans l’alimentaire avec la grande distribution qui va (trop) loin avec les industriels, et à force d’essayer de baisser les prix, les fabricants vont chercher des solutions, dont certaines « dangereuses » et on se retrouve avec les scandales sanitaires qu’on connait.

Après, ici, c’est un peu différent, je te l’accorde. De toute façon, c’est l’éditeur qui fixe le prix minimum, comme pour la musique ! Les revendeurs n’ont pas le droit de vendre à perte et les promos, ça m’étonnerait que ce soit les les distributeurs qui les gèrent, puisque ce sont les mêmes tarifs et les mêmes titres qui tu trouves chez les mêmes !

Mais ce n’est que mon avis et je peux assurément me tromper ! :wink:

Donc le prix unique du livre ne sert à rien, c’est ça ?

Bah en faisant ma réponse, je me demandais pourquoi cette loi existait. Et en fait, je me demande si dans le prix, l’éditeur prévoit la marge du revendeur.
Et si prix unique il n’y a pas, le revendeur pourrait jouer sur sa marge ! Mais je n’ai aucune idée de l’étendue de la marge (que je juge bien faible) et je ne fais que des suppositions, puisque je ne suis qu’un lecteur méconnaissant ce côté-ci de la bande dessinée.

Le prix unique sert surtout, je crois, à garantir la survie des petites librairies.
Si le prix était « libre », les grandes surfaces ou autres supermarchés culturels casseraient les prix, comme ils le font sur d’autres produits, ce que leurs reins solides leur permet d’encaisser. Pas les petites librairies qui se verraient désertées au profit de ces points de vente plus costauds. Et à terme on peut imaginer (il suffit de voir ce qu’il s’est passé pour le disque, quand tous les petits disquaires ou presque ont disparu, pour d’autres raisons liées au téléchargement et autres disques gravés) que la production se réduise aux valeurs sûres, aux produits les plus « marchands ».
C’est sûr que l’effet pervers, c’est que tout le monde s’entend sur un prix unique plutôt élevé (tant qu’à faire) : c’est donc en partie au détriment du lecteur, oui. Mais il y gagne, du fait de la relative bonne santé du marché (très relative ces temps-ci), une production plus fournie et diversifiée…

Oui, sans loi Lang, Amazon serait ultra-dominant sur le marché du livre face aux autres libraires.

Encore qu’ils la « contournent » quand même en assurant la gratuité des frais d’envoi, j’ai cru comprendre (n’utilisant jamais leurs services, je ne suis pas catégorique).

Si je te lis bien que la disparition des disquaires (consécutive à la concurrence possible du fait de l’absence de prix unique) a entraîné une sorte de nivellement de la production musicale, c’est ça ?

Aujourd’hui donc, si je te suis toujours, la musique disponible se réduit aux valeurs sûres et au produits marchands au détriment de la variété (sans jeu de mots) ?

Le prix unique du livre permet une production plus fournie et diversifiée, dis-tu ; en ce qui nous concerne ici, disons la production de livre essentiellement d’origine étasunienne, en quoi le prix unique du livre (français) permet-il d’avoir une production variée et fournie (venue d’ailleurs) ?

J’ai un peu un doute comme Artie sur l’histoire du prix unique sur son impact sur le prix d’un album. Aujourd’hui j’ai l’impression qu’elle existe non seulement pour ne pas avoir une concurrence trop déloyale mais aussi pour lutter contre une offre numérique trop agressive non ?

Sinon, je ne voulais pas trop rentré dans le débat car je ne vois pas trop ce que je peux dire de plus mais on peut supposer que quand le client achète un produit star wars, il a tendance à vouloir acheter un bel objet d’où certainement le choix de faire, pour la gamme SW, de faire des hardcover.
D’ailleurs le volume fera 320 pages ce qui peut expliquer le prix, même si Urban reste plus abordable, mais les produits Delcourt sont plus robustes que les produits Urban (approuvé par mes nombreux déplacements).

Sinon Artie tu parles de faire du 3*produit kiosque mais c’est possible de faire un produit robuste avec un produit kiosque ?

Oui il la contourne en cumulant la remise de 5% que tous les libraires peuvent appliquer et la gratuité des frais d’envoi. D’où la loi qu’on appelle abusivement loi anti-amazon qui interdit le cumul de ces choses pour les boutiques en ligne.

L’offre numérique trop agressive je la cherche encore :mrgreen: (a moins que tu parles des sites de ventes en ligne de produits non numérique). Par contre en effet elle fut mise en place pour éviter une concurrence trop déloyale

(wiki)

Oui, je crois. Mais je suis incapable de dire si une loi du prix unique du disque aurait enrayé le mouvement, je pensais surtout à la dématérialisation de la musique.

Ah oui, ça j’en suis convaincu. Tout du moins pour ce qui est directement accessible au grand public. La bonne musique continue à être produite, évidemment, mais elle n’a aucune visibilité, et on se retrouve avec des niches ultra-spécialisées, dans le circuit un peu « underground ». La bonne musique, je crois, devient une affaire de spécialistes éclairés, ce qui explique en partie le retour en force du vinyle (objet fétiche par excellence) par exemple…

Quand bien même un livre serait d’origine « étasunienne », si il est adapté au marché français (s’il est en VF je veux dire), il y a quand même un travail de production autour : adaptation, traduction, etc… Ce qui implique des coûts.
Si le marché est livré « à la loi du plus fort », les éditeurs feront des choix et on aura moins d’adaptation, donc oui : je crois que tout ça impacte l’offre…

Alors ma mémoire et mes souvenirs ne sont pas des preuves de quoique ce soit mais il n’empêche que j’ai pu constater la disparition des disquaires indépendant au profit des Virgin et Fnac bien avant l’arrivée en masse de la dématérialisation de la musique.

Je ne pense pas qu’un prix unique aurait pu limiter cela grandement parce qu’il y a des différences fondamentales. La pratique nomade de la musique était quelques choses de totalement ancrée et de très simple (plus simple que le livre de poche par exemple) depuis le walkman et les outils ont fait en sorte de démocratisé massivement le truc.

Le livre garde encore son aura d’objet culturel et artistique fort mais à l’inverse la démocratisation de plus en plus grande d’outil permettant de lire des ouvrages dématérialisé va à mon avis faire de plus en plus de mal au librairie indépendante déjà pas aidé par la concurrence des sites de ventes en ligne et l’évolution des pratiques d’achat (parfois assez idiote je trouve mais bon là c’est perso).

Sans rire.
Le Batman à 1 euro n’a pas tellement mieux fonctionné que les hors-série (mais il a attiré une grosse augmentation des ventes en librairies spécialisées, qui ont spéculé dessus…). Les albums souples de Futuropolis n’ont pas super bien marché, et l’éditeur est retourné à l’album. Les albums souples de la collection « Pirate » de Dupuis sont pour l’essentiel des objets de promo accueillant des récits déjà bien amortis.
Sur le marché franco-belge, les lecteurs veulent du cartonné, du solide, du beau. Une couverture souple, pour eux, s’apparente à du produit bas de gamme, du discount, du « Lidl de la BD ». Ils pensent que si c’est moins cher, c’est que c’est moins bien. Les éditeurs le savent.
Au-delà de ça, il y a deux manières d’imposer un prix plus bas, sur le marché, soit en le mettant sur une collection qui existe déjà (et là, tous les éditeurs te diront que c’est une erreur, parce que psychologiquement le lecteur va le vivre comme une baisse de qualité) soit en proposant un format nouveau, pour lequel il n’y a pas de comparaison, et donc pour lequel il est possible de repenser le modèle économique (et puisqu’il n’y a pas de comparaison, le réflexe négatif du lecteur est moins évident). C’est pour cela que régulièrement, on assiste à l’émergence de nouveaux formats (les mangas il y a vingt et quelques années, les intégrales aujourd’hui). C’est pour ça également que l’on s’oriente, en franco-belge et en comics, vers des pavés plus épais. Et y a pas photo, je préfère raquer 25 euros pour une intégrale de Bruno Brazil que quatre fois 11 euros.

Après, il faut voir un autre truc : derrière un bouquin, il y a des frais, et les frais, c’est pas simplement le papier, l’impression, le façonnage, la reliure et le stockage. C’est également payer les auteurs. C’est également salarier des gens, c’est également financer une relecture… Si l’on baisse les prix, on réduit la marge. Au bout d’un certain temps, la marge sera trop réduite, il faudra rogner sur un poste budgétaire pour conserver la marge. Et on va rogner sur quoi ? Un peu sur le façonnage, certes, puisqu’une couverture souple coûte un peu moins cher qu’une couverture cartonnée. Mais pas sur le papier, puisqu’on va imprimer autant (voire moins, nouveau format oblige). Donc on va rogner sur la relecture, sur le contrôle couleurs, bref, sur la qualité. On va sans doute aussi rogner sur les auteurs, en recalculant l’avance, en renégociant les droits.
Baisser un prix, c’est bien joli, mais ça se fait pas comme ça. Et l’exemple que Soyouz donne sur la grande distribution (il parle de l’alimentaire, mais on peut parler de la hi-fi, de l’électroménager, des jouets…) est assez parlant. Tirer les prix vers le bas n’a jamais amélioré une industrie et n’a jamais à long terme profité à la clientèle.

Vachement intéressant, merci pour ces précisions.

Faut que tu donnes l’adresse, je suis sûr qu’il y a des gens qui vont se ruer pour compléter.
Quand je pense que les comic shops parisiens augmentent les prix des sorties kiosques un mois ou deux après la sortie. Vive la province (quoi, je me répète ?) !!!

Marge sur laquelle l’auteur ne verra jamais rien. Ce qui reviendrait, à court terme, à privilégier un système entier sans en faire profiter le fournisseur de contenu.
Qui plus est, ce serait un système qui donnerait encore plus de puissance aux chaînes de magasins, qui peuvent acheter en plus grande quantité, donc négocier des rabais supplémentaires, ce que les petites librairies ne peuvent pas faire.

Voilà.
Elles, et les auteurs.

Acheter en plus grosses quantités, obtenir des rabais, vendre à prix cassés (au-delà des 5% autorisés par la loi Lang) et faire sa marge sur le volume.

Précisément.
Avec la comm et la pub concentrés sur les grosses ventes.

Bon, après, l’effondrement du réseau de points de vente disquaires ne datent pas du téléchargement. Dès la fin des années 1980, les petites boutiques fermaient. On était loin du téléchargement, c’était plutôt l’époque de la K7 audio. Et à l’époque, on voyait des disparités incroyables dans les prix, ce qui, pour un œil extérieur (comme le mien, par exemple) posait la question de la rémunération de tous les maillons de la chaîne.

J’écoutais récemment une émission où les commentateurs disaient que c’était le secteur culturel qui s’effondrait le moins vite (les optimistes formuleraient cela en disant que c’est celui qui résiste le mieux).

Jim

Robuste ? Ça dépend, tu maçonnes avec tes BD ? :wink:

Tu veux dire que dans la production d’un album de BD, il n’y a pas des marges que l’on peut réduire, pas d’intermédiaires dont les marges sont peut-être un peu trop élevées ?
Voire des salaires chez les éditeurs, eux aussi, un peut trop élevés qu’on pourrait équilibrer, des budgets publicités qu’on pourrait peut-être réduire ?
Un service de presse trop pléthorique, qui coûte à ceux qui payent ?

Par exemple qui finance un stand à **Angoulême **?
Les lecteurs ?
Qui finance la venue de telle ou telle « star » du moment, des artistes ?
Ça coûte combien ?

Tirer les prix vers la baisse ne profite pas à la clientèle ?
Je ne peux pas parler pour les autres mais en ce qui me concerne je regarde, dans la mesure su possible, les prix les plus bas, je compare.
Et ça me profite.

Sur un seul numéro c’est peut-être « normal », il faut laisser un peu de temps pour que de nouveaux lecteurs intéressés par des prix plus en rapport avec leur budget puissent arriver ou revenir, non ?

Ce n’est pas un problème de contenu ?

Du XIII par exemple, vendu moins cher ça marche pas parce que les acheteurs pensent que le scénario et le dessin seront moins bien ?
D’où ça vient cette affirmation ?