STAR WARS CLASSIC t.1-10 (Collectif)

Merci. :wink:

Militer ? Je crois qu’au fil de la discussion celle-ci a pris une ampleur qui m’a échappé. Ainsi qu’aux autres intervenants.
Mon propos est plutôt simple, voire simpliste : je trouve que la bande dessinée est d’une manière générale chère, voire très chère.
Mais, et c’est extrêmement important, de mon point de vue.
Comme les commentaires l’ont montré ma position est plutôt marginale.

Je m’en suis amusé, et j’espère que cela a été compris comme ça, gentiment.

Je ne compare pas, mais je dis il est possible, mais pas forcément obligatoire de proposer le contenu de ce recueil dans un format moins cher ; et je cite l’exemple du 112 pour 5,50 à titre d’exemple.
Par exemple est-il envisageable que ce recueil de Star Wars connaisse aussi une sortie en kiosque dans le format que je propose ?
C’est-à-dire couverture dure (bel objet, solide, et de mon point de vue :cher) et couverture souple (moins cher, moins « beau », pour les prolos :wink: ).

Je ne nie pas la qualité, ni d’ailleurs la pertinence de cette publication, mais surtout c’est un exemple parmi d’autres. Et surtout (bis) je n’ai pas Delcourt dans mon collimateur. :slight_smile:

Tout à fait d’accord avec toi, cependant si le prix n’est pas déterminant par rapport au bouquin lui-même, évidemment que je ne regarde pas les prix avant le livre, il est très important ; et j’ai déjà différé des achats espérant trouver le même livre en occasion ou en poche (pour la littérature ou les essais).

Oui tu as raison le prix unique est un des aspects du prix du livre size=85[/size], alors forcément j’en parle peu ou prou. Mais ce n’est pas le sujet de « ma » discussion.

Mais réduire mes nombreux commentaires sur le sujet à un point particulier, effacer mes propositions, ignorer les questions que j’ai posées pour dire : « tu parles quand même du prix unique du livre » me laisse penser que j’ai peut-être perdu mon temps, et fait un hors sujet dans une discussion qui n’en méritait pas tant. :slight_smile:

La variable d’ajustement, dans mon cas, c’est le bouquin lui-même. Si j’estime qu’il vaut ce prix-là, je le prends. S’il m’intéresse assez pour que je le veuille, mais qu’en effet, ça puisse attendre que je le trouve en occase, j’attends.

après, il y a toutes sortes d’exceptions. Sur certains auteurs, par principe, je prendrai en neuf. Sur d’autres, je n’aurai pas de scrupules à prendre en occase. Et sur d’autres, je ne prendrai qu’en occase, parce que lire leurs bouquins relève surtout de la curiosité malsaine.

Tu veux savoir, ça fait plaisir d’être d’accord avec quelqu’un après des pages et des pages de désaccord avec tout le monde. :wink:

:slight_smile:

Tu sais que ça m’emmerde profondément d’être si souvent en désaccord avec toi, parce que tu sais que je t’apprécie énormément.

insérez ici la séquence yeux mouillées et l’échange de regards virils "mais… Qu’est-ce qui nous arrive ?"

un petit tremblement dans la voix, aussi, c’est toujours bien, à ce stade

fin de la séquence mièvre

après, heureusement qu’on n’est pas d’accord sur tout, c’est ça qui rend les choses intéressantes.

pour en revenir au débat du jour, je peux mettre du fric dans du Alan Moore ou du Warren Ellis, ou du Chaykin, alors que je n’en mets plus dans du Wolverine de consommation courante, et que la seule fois où j’en ai mis un peu dans du Dark Avengers, c’est parce que j’ai eu le bouquin à très vil prix.

Et la dernière fois qu’on a tenté de me vendre les services d’un plombier par téléphone, en disant que c’était forcément moins cher que ce que je pouvais avoir dans mon quartier, j’ai répondu « oui, mais le plombier de mon quartier est un type extra, donc j’en ai rien à foutre de le payer plus cher que le vôtre que je ne connais pas ».

en plus, il y a un passif à mon niveau. Quand le prix était le facteur déterminant, dans ma vie, c’est parce que j’étais un crève la faim, et que je n’avais pas le choix, je devais compter chaque sou et parfois choisir entre mon repas du midi et le bouquin qui m’intéressait. maintenant que j’ai un peu plus de marge et que je peux prendre fromage ET dessert ET bouquin, je refuse que le prix soit le facteur déterminant. d’autant que mon toubib m’a interdit et le fromage et le dessert, ce qui me laisse encore plus de marge pour les bouquins. mais ça c’est un autre problème.

:wink:

Disons que, quand tu demandes pourquoi la grande distribution ne pratique pas des prix radicalement plus bas qu’ailleurs, et que dans la même discussion tu dis connaître la Loi Lang (ce dont je n’ai jamais douté), je conclus, peut-être hâtivement, que tu songes à des différences de prix qui excèdent les cinq pour cent proposés par la loi et donc que tu t’interroges sur la possibilité que la Loi Lang ne soit plus appliquée.
De même que, lorsque tu compares un 96 pages à 15 euros et un 112 à 5,50 euros, il faut reconnaître que tu compares deux types de produits différents sur deux marchés et deux réseaux différents.
Mais on est bien d’accord que nous parlons du bouquin en général (kiosque ou librairie, BD ou roman, souple ou dur). Et que, pour parler de la BD, nous trouvons cela cher.
Nous sommes bien d’accord pour dire que même sans prix unique du livre, les éditeurs seront toujours libres de choisir le prix qu’ils veulent, et que ça ne fera pas baisser les tarifs. En tout cas, pas immédiatement.

Cela étant dit, sans prix unique du livre, il est fort possible que les bouquins soient soldés plus vite (comme le souligne Nikolavitch en parlant des boutiques anglaises), que les éditeurs seront plus prompts à se débarrasser de stocks dormants, et qu’il sera plus rapide et plus facile de trouver une offre de seconde main (j’ai rien contre, je suis fort client), et sans doute plus large.
Ce point précis peut être vu comme un truc n’arrangeant pas les auteurs, qui ne pourront plus tellement compter sur un effet de traîne et des ventes sur la durée : il faudra que le bouquin se vende vite pour justifier que l’on évite de le solder.
Opération de solde qui pourrait être menée par les points de vente (chaînes, grandes surfaces…) même en dehors des semaines de solde (sous couvert d’opération promotionnelle…). Comment l’auteur peut-il exercer son contrôle là-dessus ? Ma foi, le bouquin est acheté par le point de vente, et même avec capacité de retour, pour l’éditeur, c’est comptabilisé comme un bouquin vendu sur lesquels des droits doivent être versé à l’auteur. Mais ça rend quand même l’affaire potentiellement plus compliqué, et propice aux erreurs et… horreur, malheur… aux magouilles. D’où inquiétude.
Il n’est pas impossible également qu’une telle situation amène les éditeurs à resserrer les tirages (voire à réduire le catalogue et à sortir moins de bouquin, ce qui, en soit, n’est peut-être pas plus mal). Qui dit tirage réduit dit prix de revient à l’unité qui augmente. Ça sera répercuté sur le prix facial, donc y a aucune raison qu’il baisse.
Et une fois mis en vente, le bouquin pourra toujours être exploité avec 10% ou 15 % de rabais dans les grandes chaînes, rabais sur lequel les petits boutiques ne pourront pas s’aligner (pas assez de volume), et on pourrait assister à une hécatombe de librairies comme on a vu une hécatombe de disquaires à la fin des années 1980). Une fois que les petites librairies auront disparu, les officines comme Amazon se remettront à facturer les frais de port, comme elles le font dans des tas de pays où le réseau librairie est faible ou inexistant : n’ayant plus de concurrence directe (à part les grosses chaînes contre qui il vaut mieux trouver un terrain d’entente qu’une raison de se battre), elles n’ont plus aucune raison de faire des cadeaux.

Alors oui, effectivement, on voudrait tous des livres moins chers, et on se précipite tous, si on a l’occasion, sur les soldes des librairies BD. Mais quand je vois que des gens se précipite sur des TPB de 2000 AD à 0,99 ou 1,99 livre l’exemplaire (dans des sortes de promo flash), je me dis que le bouquin doit être vendu à perte. Je me demande à qui profite cette absence de protection légale. Ouais, au lecteur. Et à l’éditeur qui fait du cash-flow en déstockant directement. Mais les auteurs ? Les salariés ? N’est-ce pas un réflexe court-termiste d’éditeur pris à la gorge ? Ou bien suis-je trop alarmiste ?

Bien entendu, le portrait de tout cela, c’est celui d’un industrie qui a peur du changement et qui préfère s’accrocher à une situation connue que de se lancer dans une aventure incertaine. Et pour une fois que la loi est là, autant en profiter. J’ai bien conscience aussi de défendre ma chapelle, en tant qu’auteur qui vit en (petite) partie de ses droits d’auteur, que je crois voir menacés à la simple idée que la Loi Lang ne soit plus en application.
J’ai bien conscience aussi que si la situation changeait, de nouvelles lignes se desssineraient, de nouveaux équilibres se trouveraient, de nouveaux modèles économiques, tout ça. Mais tout de même.

Après, je crois aussi qu’une partie de l’évolution du marché répond à cette interrogation. Il y a quelques années, un commentateur (je crois que c’était Filippini) faisait remarquer que si le nombre de sorties BD annuelles augmentait, il y a autant de comics et de manga et de plus en plus d’intégrales et autres rééditions. Il s’en inquiétait, y voyant le signe que c’était un appauvrissement de la création. Je crois qu’on peut le suivre sur ce terrain.
Mais je crois aussi que cette politique de l’intégrale et de la réédition est motivée par une volonté de redécouverte du patrimoine, mais également par un souci de proposer des ouvrages qui offrent un meilleur rapport quantité / prix, tout en dégageant une marge substantielle. En gros, pour reprendre l’exemple de l’intégrale Bruno Brazil que je citais plus haut (et que j’ai achetée, je sais de koi k’je cause), pour le lecteur, c’est intéressant, parce qu’il a quatre albums pour le prix de deux ou deux et demi, et pour l’éditeur, c’est intéressant parce qu’il fourgue un bouquin à 25 euros qui est déjà pas mal amorti. Sans trop pousser loin le bouchon, je pense qu’on peut y voir un win win game. Et ce sont des offres qui ne se font pas seulement sur les séries dites « vieilles », hein.
Dans le même ordre d’idée, certains éditeurs s’arrangent pour avoir des grilles tarifaires qui permettent d’offrir, par exemple, un 56 pages pour le prix d’un 48 pages. Mais il me semble évident que la marge de manœuvre est plus étroite quand des auteurs sont concernés : pas pour des raisons de politesse ou de sensibilité ou whatever, mais parce que, pendant le temps qu’ils font leurs planches, faut bien qu’ils vivent, donc faut bien les payer, et que, plus ils font de pages, plus faut verser d’argent. Ou alors réduire les tarifs. Et même avec un intéressement, l’avance est tout de même quelque chose d’important dans la négociation.
En revanche, dans la catégorie comics, je crois que l’on s’achemine vers une période de gros volumes certes chers, mais en proportion plus intéressants que, par exemple, un Semic Book (pour reprendre un exemple que j’ai connu de près). Delcourt fait de plus en plus de gros volumes tournant autour de 25 euros, Urban propose de gros volumes aussi (souvent en oversized en plus, sans doute pour flatter et conquérir le lectorat franco-belge), et ces volumes semblent rencontrer un succès. Pour ma part, il y a sept huit ans, j’avais misé sur des petits bouquins souples et pas cher (des volumes genre Spy Boy de 80 pages). Les gens les ont trouvés chers pour ce que c’était et trop petits, et l’avenir m’a donné tort, puisqu’il a privilégié les gros pavés. Et a prouvé aussi que c’était une tendance forte et sur la durée, pas passagère.
Cette tendance aux gros pavés (en réédition franco-belge et en traduction) semble une réponse (parmi d’autres) à la remarque selon laquelle la BD, c’est cher. Ce qui est cher, c’est l’album de 48 pages. Le gros pavé, l’intégrale, voilà une alternative.
Reste désormais à trouver des solutions pour les albums de création. Moi, personnellement, je ne sais pas lesquelles.

Jim

C’est une possibilité que j’ai envisagée dans le cours de la discussion d’autant qu’on me disait que le l’'abrogation prix du livre avait fait monter les prix en Angleterre.

Je ne compare pas deux produits relis mes commentaires : je dis c’est possible de faire des produits à ce prix puisque ça se fait.
Ce qui donnerait pour la même histoire 10 à 12 euros de moins.
C’est tout.

Ensuite les réseaux sont parfaitement compatibles.

Oui.

Ou de les pilonner comme récemment l’a fait un éditeur.

Ceci dit il nous faudrait comme je l’ai demandé un panorama type du prix d’un livre « sortie d’usine » et son prix dans les magasins.
Les % et les forfaits de chacun des intervenant, les marges etc pour pouvoir approfondir la discussion.

Ca doit être coton à obtenir ça. Le genre d’info que les concernés ne sortiraient pas facilement. Ceci dis ca serait diablement intéressant.

comme je disais (j’ai pas les chiffres sous les yeux), mais l’éditeur et l’auteur sont loin d’être ceux qui touchent le plus là-dedans, ils grattent entre 8 et 12 % chacun, 15 au grand max et dans les conditions idéales. La fabrication physique elle-même, c’est de l’ordre de 10% aussi. Le libraire, quand il gratte 25%, il est déjà bien content (compare avec la marge d’un parfumeur ou d’un détaillant en fringues, qui est de 45 à 50%), le reste, c’est distribution et diffusion. Assez souvent, de nos jours, les éditeurs essaient quand même d’avoir la main sur la diffusion (Delsol, c’est précisément ça) pour palper sur ce poste-là.

Et même avant de réduire telle ou telle marge (qui mettrait surement des gens dans une situation plus précaire encore), on peut par exemple calculer le poids du service de presse dans cette économie, et en faire justement l’économie.
Après tout le prix du livre fait partie du livre, et je ne vois pas pourquoi les « critiques » ne seraient pas touchés par cet aspect.

Ou comme je l’ai proposé réduire la présence aux salons (Angoulême par exemple) ce qui doit coûter un bras (non ?) et dont les frais se reportent aussi sur le produit (le livre) et sur ce que paye le lecteur. Ou je me trompe ?

Surtout je ne prétends pas détenir de solutions, il s’agit d’une réflexion avant tout. :wink:

Angoulème, c’est justement par économie que les Humanos ont cessé d’y venir. Après, oui, ça coute des ronds, mais c’est important pour les éditeurs, ça permet de dealer des choses à l’international, de rencontrer les gens, de discuter avec les concurrents et ainsi de suite. Ce genre de salons, y a plein de trucs qui se passent en backstage.
ça permet aussi de fidéliser les lecteurs, incidemment.
Après, Dupuis n’y est qu’une fois sur quatre et s’en sort très bien. Mais Dupuis s’appuie sur un groupe puissant dont d’autres composantes sont présentes.

Sur les postes où l’on pourrait réduire, la distribution serait celui où il y aurait le moins d’impact « social », mais c’est celui qui est en position de force, aussi. (réduire les marges des libraires, ce serait réduire mécaniquement le nombre de points de vente, et il est déjà en chute libre)

J’imaginais bien, mais tu le confirmes, que ce genre de salon « apporte » quelque chose à l’éditeur.
Cependant des rencontres, des discussions, le backstage ça peut peut-être fait à moindre prix. On peut rencontrer des gens ou des concurrents sans forcément avoir un stand et des invités qui coûtent un bras.

Ceci dit, je ne sais pas combien peut coûter pour un éditeur tel que Delcourt (je prends cet éditeur à titre d’exemple, rien d’autre) sa présence à Angoulême (là aussi il ne s’agit que d’un exemple, je ne stigmatise pas ce salon en particulier).
Je ne connais pas plus l’incidence sur le prix des albums.
Il est peut-être petit.
Mais réduire les coûts sur ce genre de prestation, sur celui du service de presse également permettrait peut-être d’avoir une baisse significative.
Baisse qui pourrait peut-être permettre d’augmenter un peu le volume des ventes.

Ceci dit, Jim citait l’exemple de Futuropolis en disant que la collection moins chère avec couverture souple n’avait pas marché - il me semble que le Holmes avait été proposé à moins de 5 euros pour ensuite faire une culbute de prés du double sur la réédition en couverture dure :open_mouth: , si mes souvenirs sont bons ? - il reste néanmoins que si le contenu ne plaît pas (et je ne dis pas ça pour le Holmes) ce n’est pas parce que le prix est bas que ça va faire un carton. Même si de mon point de vue je suis plus enclin à tenter l’aventure d’un album si le prix est « convenable ».
Sachant que « prix convenable », album « cher » sont d’abord des notions relatives à l’acheteur et a ce qu’il est disposé à investir, comme tu le disais précédemment.

C’est souvent le cas. :wink:

on peut comparer avec les albums jeunesse. du 48 pages format 28,8 x 21,6 x 0,8 cm

Dupuis n’est pas présent à Angoulême,un album type Tuniques Bleues est à 10,60€ chez eux.
Bamboo n’y est pas non plus: 10,60€
Delcourt sur le même créneau avec les Légendaires est à 10,95€

Pour Angoulème certains éditeurs regroupe toutes leurs bannières dans un même stand. C’est le cas de Glénat qui dans le même stand cumule vent d’ouest et autres ancien éditeurs racheté.

Non, je ne crois que l’on puisse faire cette extrapolation, rien ne dit que l’économie réalisée par **Dupuis ** par exemple est reportée sur une réduction du prix d’un album.

donc l’inverse non plus.
tu posais la question sur le coût d’un salon tel qu’Angoulême. je te réponds en te donnant un exemple.
effectivement rien ne nous dit que cette différence minime est liée à leur absence. mais du coup rien ne nous dit que la présence des autres à une incidence sur le prix de leurs albums

Mais où ? Dans les bureaux ? Ce n’est déjà plus du tout la même chose.

Le salon, c’est toutes proportions gardées l’équivalent des pissotières dans les films de yuppies des années 80. le terrain neutre où l’on se croise et où l’on peut discuter sans pression, à la coule si je puis dire.

Je vais regarder le Paris Comics Expo différemment moi