STELLAR #1-6 (Joe Keatinge / Bret Blevins)

J’ai le TPB, et je suis mitigé.
Bon, c’est dessiné par Blevins, qui semble à la fois inspiré et motivé, donc moi, je suis emballé. Les pleines pages tombent à point, les scènes d’action étourdissent, les décors sont intéressants, qu’il s’agisse des planètes lointaines et désolées ou des mondes habités et civilisés.
Je suis plus circonspect concernant le scénario. Je crois que c’est la première fois que je lis une production de Joe Keatinge, mais son récit m’a constamment désarçonné. L’ensemble s’ouvre sur la description d’un corps de héros spatiaux dont on suit une survivante, les wagons étant raccrochés par des flash-backs assez subtilement distribués. Jusque-là, ça va. Mais rapidement, le récit glisse vers un duel entre deux personnages, qui s’étale sur plusieurs périodes et plusieurs mondes. Ça devient d’autant plus confus que le scénariste semble insister sur le fait que ce conflit s’éternise, amenant les protagonistes à changer, à évoluer… pour finalement nous faire la démonstration que non, justement, ils n’ont pas changé.
Malgré des trouvailles narratives (une page formidable décrit le temps que Stellar passe sur une planète en suivant en accéléré la vie de son animal domestique : brillant !), la trame semble faire du sur-place alors que le propos du scénariste affirme tout et son contraire. Et si je trouve que cette variation de la « guerre éternelle » telle que postulée par Joe Haldeman dans son roman homonyme est potentiellement intéressant, j’estime que le scénariste n’en a pas tiré une matière formidable.
Bref, magnifique, mais bancal.

Jim